Russie, Chine, Amérique du Sud… L’économie de marché et les entreprises privées sont les derniers gardiens de la démocratie…<!-- --> | Atlantico.fr
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Xi Jinping et Vladimir Poutine lors d'une visite d'Etat.
Xi Jinping et Vladimir Poutine lors d'une visite d'Etat.
©SERGUEÏ GUNEYEV / SPOUTNIK / AFP

Atlantico Business

La mondialisation n’a pas été très heureuse et le développement du commerce mondial n’a pas protégé la planète de la contagion autoritaire. Mais sans le respect de l’économie de marché et des entreprises privées, les dictateurs ne tiendront pas.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

Il est aussi l'auteur du blog http://www.jeanmarc-sylvestre.com/.

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Après la crise financière mondiale (2009), la crise du covid et la transformation digitale et climatique, la période que nous vivons aujourd’hui est marquée par deux phénomènes qui vont impacter l’avenir proche.

La première porte sur la mondialisation qui sera fortement différente de ce que l’on pensait qu’elle serait . Le monde occidental espérait  participer à une mondialisation heureuse , la globalisation de l’économie  et la multiplication des échanges commerciaux , financiers et humains devait générer une prospérité economique  pour tous  et permettre aux régimes autoritaires de se convertir progressivement aux principes et aux valeurs de la démocratie . 

Plus de vingt années plus tard, cet objectif n’est pas atteint. Les pays autoritaires ne  sont pas libéralisés , au contraire . On constate même qu’ils tentent de plus en plus d’imposer leurs autoritarismes aux autres .

Le deuxième phénomène concerne le rôle et l’influence des entreprises privées qui, par leur dynamisme et leur puissance d’innovation, ont joué un rôle déterminant dans la mondialisation. Mais là encore, le statut des entreprises privées, fondé sur la liberté d’entreprendre et la propriété des actifs n’a pas contaminé les sociétés autoritaires.

Globalement, le bilan n’est pas positif, le monde est de plus en plus coupé en deux camps et la question est évidement de savoir quelle sera la fin de cette histoire. Les engagements pris dans les années 2000 n’ont pas été respectés . Les accords d’échange et de réciprocité qui étaient à la base d’une mondialisation équilibrée ont été bafoués notamment par la Chine et par la Russie. Les principes de l’économie de marché et de libre concurrence ont été dévoyés. Jusqu’aux principes de souveraineté qui ont été très souvent trahis. Le spectacle de la géopolitique actuelle est désolant et inquiétant si on observe ce qui se passe en Europe centrale , en mer de Chine ou en Afrique. La force militaire revient au premier rang des moyens de gérer les rapports .

Mais non seulement les principes juridiques qui régulent l’économie de marché et le statut des entreprises privées n’ont pas été respectés, mais face à la guerre en Ukraine et les menaces d’extension du conflit , face aux rivalités en Iran, les Occidentaux ont été obligés d’abandonner leur installations commerciales et industrielles et essaient désormais de rapatrier des capacités de production, de relocaliser ailleurs ce qui avait été délocalisé dans des régions devenues fragiles et dangereuses . La menace de guerre , les incertitudes quant à leur issue , la fragilité des structures , le flou juridique qui entoure le commerce mondial ne sont pas des facteurs d’attractivité des investisseurs.

Cela dit, les systèmes autoritaires  actuels ne peuvent pas durer . Les pays autoritaires ont fait à leurs peuples une promesse de prospérité économique et de confort individuel .  Ils sont dans l’incapacité de délivrer cette promesse . La grandeur d’une opération militaire ou la gloire d’une page de leur histoire ne suffiront pas . Ils ont besoin de croissance économique et leur peuple a besoin (et l’envie) de consommer toujours plus et toujours mieux. Mais pour ce faire, les dictateurs ont souvent oublié qu’ils devaient permettre à leur peuple d’optimiser leur intérêt de consommateur ou d’investisseurs : d’où l’autorisation de posséder le fruit de ce que l’on produit, la propriété privée. D’où la concurrence facteur d’innovation et de richesse.

Les dictatures sont allergiques à ce type d’écosystème. Ce qui fait qu’un jour ou l’autre, ils sont rattrapés par l’inflation, la pénurie et la misère du plus grand nombre alors que les élites oligarchiques s’achètent les avantages de l’occident : voitures, résidences, éducation, santé etc.

L’histoire nous enseigne que l’économie libérale de marché avec tous ses outils, concurrence, liberté d’investir et de consommer, propriété des actifs de production ne fonctionne bien que si elle exerce dans un système politique fondé sur les principes de la démocratie politique. Les dictateurs arrivent très souvent au pouvoir par une élection démocratique, ils en sont chassés soit par l’hyperinflation et la ruine.

L’histoire des faits économiques nous rappelle que le développement de l’économie et les innovations technologiques ne sont possibles que dans un espace de liberté, à commencer par la liberté politique. 

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