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Le retour en force du dollar
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EDITORIAL

Étonnant renversement de situation. Le dollar discrédité par l’endettement massif des États-Unis, humilié par le déclassement des agences de notation, opère aujourd’hui un redressement surprenant.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Le dollar se retrouve à son plus haut niveau depuis six mois face à un panier des devises des pays les plus industrialisés. Les petites monnaies des pays asiatiques ou d’Amérique latine perdent du terrain face à lui.

Depuis que le plafond de la dette a été relevé le mois dernier aux USA, les achats d’obligations américaines se multiplient, à un taux particulièrement bas qui rivalise avec celui des titres allemands. Raison essentielle de ce revirement : la cacophonie européenne, où les dissensions s’étalent au grand jour, faisant peser une menace sur l’avenir de la zone, avec le risque que certains pays ne puissent s’y maintenir. L’euro qui représentait le meilleur outil de diversification par rapport au dollar, a perdu aujourd’hui toute crédibilité.

Comme les autres devises, telles que le franc suisse ou le yen ne peuvent constituer une masse suffisante pour accueillir les réserves mondiales en devises, le billet vert reste la solution ultime. Et les comptes étrangers en dollars ne cessent de se gonfler auprès de la Fed, qui continue sans vergogne de faire marcher la planche à billets, tout en manifestant les plus expresses réserves à répondre aux demandes européennes concernant des prêts en dollars, en raison du développement de la crise sur les dettes souveraines.

En quelques semaines, on a vu ainsi resurgir le spectre de la pénurie de liquidités à l’origine de la faillite de Lehman Brothers il y a tout juste trois ans, qui a conduit à la catastrophe que l’on sait. Pour éviter de retomber dans cet engrenage maléfique, les cinq principales banques centrales de la planète (BCE, USA, Grande Bretagne, Japon, Suisse) viennent de frapper un grand coup : elles ont décidé d’ouvrir pendant trois mois le guichet des prêts en dollars à taux fixe pour des montants illimités. Cette initiative spectaculaire a provoqué immédiatement un retournement des marchés qu’il s’agit maintenant de consolider car la situation demeure éminemment fragile, tant que les décisions des politiques se feront attendre. Elle redonne espoir aux optimistes en montrant que la coopération internationale que l’on croyait éteinte peut très bien renaître, ne serait-ce qu’en raison de la prise de conscience de l’interdépendance des continents.

La mondialisation crée une solidarité de fait. Les soubresauts des bourses s’étendent à l’ensemble de la planète. La décision des principaux pays émergents de se concerter pour étudier les moyens de venir en aide aux Européens traduit bien les inquiétudes que susciterait un défaut du vieux continent. La participation du secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner à la réunion des ministres des finances de l’union européenne en Pologne en est un autre signe. Et tant pis si cela se manifeste pour l’instant par le retour de l’hégémonie du dollar.

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