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Référendum d’auto-détermination : mais au fait, à quoi nous sert la Nouvelle-Calédonie ?
©LUDOVIC MARIN / AFP

Petit cynisme entre amis

A six mois du moment où la Nouvelle-Calédonie doit se décider à sortir ou non du giron français, il semble légitime de se poser la question des intérêts qu'a la France à conserver cette île située à l'autre bout du globe.

Française depuis 1853 (avant Nice par exemple), la Nouvelle-Calédonie a connu une histoire mouvementée avec sa patrie d'adoption. L'île servit de bagne aux communards, puis de base aux armées, comme c'est encore le cas aujourd'hui. Dans les années 80, la communauté locale kanak, minoritaire mais indigène, commence à contester la présence française. Pendant toute cette décennie, les affrontements sont nombreux jusqu'en 1988 et l'épisode tragique de la grotte de Gossanah à Ouvéa. Provoquant la mort de nombreuses personnes, des forces de police comme des opposants, cette tragédie accélère l'ouverture à une voix pacifique de négociation dont le référendum de ce mois de mai est l'aboutissement.

Si la question de l'indépendance pose beaucoup de questions du côté de la Nouvelle-Calédonie, elle devrait aussi intéresser les Français, qui pourraient se voir déposséder d'une partie du territoire nationale qu'ils connaissent finalement assez peu et dont les intérêts sont aussi bien économiques que stratégiques. 

La « petite » île du Pacifique ne représente pas rien d’un point de vue territorial : deuxième territoire de la République, derrière la Polynésie mais devant la métropole, sa zone économique exclusive (ZEE) est 1,42 millions de km2, pour une superficie terrestre de 18500 km2. C’est donc un immense espace où s’applique la souveraineté française qui pourrait disparaitre avec une indépendance. 

Et ce n’est pas qu’une question symbolique, puisque les intérêts économiques de la France sont conséquents, notamment du fait de la présence sur l’île du troisième gisement mondial de nickel. Mais ce n’est pas tout, puisque la ZEE est aussi très riche en autres minerais (phosphates, cobalts etc.) qui affleurent sur les sols marins. Un potentiel qu’on pourrait exploiter dans quelques années. Stratégiquement, ces matières premières ont une importance certaine pour la France qui n’a pas d’autre gisement aussi conséquent sur son territoire.  

Mais l’aspect économique n’est pas le seul, puisque de part sa position entre l’Océanie et l’Asie, la Nouvelle-Calédonie a une place importante d’un point de vue géostratégique. Par exemple par le biais de la Communauté du Pacifique qui siège à Nouméa et qui permet d’orienter le développement de toute la région. La ville de Nouméa a un rôle essentiel dans les échanges avec deux acteurs importants de la région, la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Placée entre les deux, la Nouvelle-Calédonie permet de faciliter les échanges diplomatiques avec ces deux pays. L’île est donc un relais diplomatique de premier ordre. 

Et enfin, il y a le rôle militaire et géopolitique déterminant de l’île comme base avancée de l’armée française, la plus grande de la région. Au sein de du QUAD, la France organise la défense de la région aux côtés des Etats-Unis, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. 

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