"Rééducation" des jeunes délinquants à Mayotte : petits rappels historiques sur le bilan mitigé des "JET"<!-- --> | Atlantico.fr
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Face à l'insécurité sur l'île de Mayotte, Gérald Darmanin veut des lieux de redressement pour les mineurs déliquants;
Face à l'insécurité sur l'île de Mayotte, Gérald Darmanin veut des lieux de redressement pour les mineurs déliquants;
©Ali AL-DAHER / AFP

Etat amnésique ?

En visite à Mayotte, le ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin a annoncé vouloir installer le premier centre d'encadrement militaire de France pour la rééducation des "jeunes délinquants" dans une interview accordé à Mayotte La 1ère.

Michel Goya

Michel Goya

Officier des troupes de marine et docteur en histoire contemporaine, Michel Goya, en parallèle de sa carrière opérationnelle, a enseigné l’innovation militaire à Sciences-Po et à l’École pratique des hautes études. Très visible dans les cercles militaires et désormais dans les médias, il est notamment l’auteur de Sous le feu. La mort comme hypothèse de travail, Les Vainqueurs et, chez Perrin, S’adapter pour vaincre (tempus, 2023).

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Petit rappel : l'expérience a déjà été tentée, et pendant vingt ans même. Ce n’est d’ailleurs pas si vieux puisqu'on y a mis fin en 2004. Ce serait pas mal si l'action publique se souvenait un peu de ce qu'elle a fait, mais visiblement ce n'est pas le cas.

Cela s'appelait donc les « Jeunes en équipe de travail» (JET) . Le projet, initié par l'amiral Brac de la Perrière était d'organiser des « stages de rupture » de 4 mois à l’intention des jeunes délinquants, détenus majeurs de moins de trente ans ou mineurs à partir de 16 ans. 

Ces stages, proposés aux jeunes par le JAP, devaient les préparer à leur réinsertion sociale et professionnelle. Les JET étaient gérés par une association et les armées ainsi que la Gendarmerie fournissaient l’encadrement, les infrastructures et l’équipement. 

Au total, de 1984 à 2004 5 800 jeunes délinquants sont passés par JET. Le bilan est très mitigé. Deux ans après leurs stages, plus de 60 % des mineurs qui s’étaient portés volontaires étaient retombés dans la délinquance et 20 % des majeurs étaient à nouveau en prison. 

Du côté des armées, où on se souvient un peu plus de choses, les JET n'ont pas laissé un grand souvenir, mission souvent pénible, très éloignée du cœur de métier et coûteuse alors que dans le même temps, on supprimait massivement des effectifs et qu'on réduisait le budget. 

On a donc dit stop, parce que trop exigeant pour un faible rendement alors qu'on avait par ailleurs toujours plus de choses à faire avec toujours moins de moyens. On a eu raison, mais c'était compter sans la démagogie.

Le thread de Michel Goya est à retrouver ici.

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