Quand Benoît Hamon voit les socialistes de retour à la case SFIO... mais cette fois-ci pour le PS ce sera la valise ET le cercueil<!-- --> | Atlantico.fr
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Le député Benoît Hamon
Le député Benoît Hamon
©Reuters

De profundis...

La valise c'est pour bientôt : lors des élections départementales. Pour autant le parti de M. Hollande n'échappera pas au cercueil car il n'y a aucune terre d’accueil où il pourrait être rapatrié.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Benoît Hamon, ancien ministre, est un député frondeur. Frondeur n’empêche pas d’être lucide. Ainsi il a déclaré que son parti "ressemblait à la défunte SFIO". Il convient de féliciter Benoît Hamon pour sa belle culture historique. La SFIO c’était il y a bien longtemps... Elle commença à agoniser dans les années 60. Et quand en 1965 son candidat – Gaston Defferre – fit 5% aux élections présidentielles il fut clair que ses jours étaient comptés. Un homme politique hors du commun, François Mitterrand, s'approcha de cette pauvre loque. Et au lieu de lui donner le coup de grâce ou l’extrême onction il se dit qu'il y avait quelque chose à tirer de ce pauvre corps.

Mitterrand était un génie de la politique. Talentueux, roué, machiavélique, cultivé. Et il se foutait de la gauche comme de sa dernière francisque. Un peu de bouche à bouche, des greffes, quelques rafistolages et il transforma la SFIO, en fin de vie, en PS. Ce qui lui permit en 1981 de devenir président de la République.

Mais l’Histoire ne repasse pas les plats. Et Benoît Hamon n'a pas tort : le PS se meurt ! Les politologues et les analystes rivalisent d’ingéniosité pour élucider et expliquer les causes de son décès annoncé. Pour certains son trépas serait dû à sa politique bêtement de gauche... Pour d'autres au contraire la cause serait à chercher dans sa politique cyniquement de droite...

Ils se trompent tous. Le PS ne meurt pas de sa politique mais de n'avoir pas fait de politique. Car la politique c'est s'intéresser à la chair humaine, aux tourments des âmes, aux passions et aux pulsions des électeurs, de tous les électeurs, c'est à dire des Français. Mais le PS ne sait pas, ne sait plus parler.

Il a cru, François Hollande en tête, qu'un zeste de pacte de compétitivité plus un chouia de loi Macron plus quelques gouttes de Mariage pour Tous fourniraient le breuvage énergisant dont la France a besoin. Or le rôle d'un homme politique en période de crise est de mettre en clair le discours confus et contradictoire de ceux qui l'ont élu. Ou – mais pour ça il faut du courage – de lui dire en quoi et pourquoi il se trompe. La France avait besoin d'un Churchill. Elle a eu à la place la pâle copie d’Égard Faure, un radical-socialiste célèbre en son temps pour ses talents de girouette.

S'agissant des idées (un gros mot aujourd'hui au PS) le Parti socialiste en a autant que les papillons de nuit qui volettent inlassablement autour des sources de lumière. Les deux astres qui transforment les hiérarques socialistes en derviches tourneurs ont pour nom : le FN et l'Islam. Dans le cas du premier on répète jusque s'en saouler : "Vade retro satanas". Quant au second il est l'objet des plus délicates attentions : une religion souffrante et stigmatisée qu'il faut aimer.

Si la politique c'est ça autant que le PS meurt. Et le plus vite possible. Car dans les cas désespérés l'acharnement thérapeutique serait une faute et un crime. Où sera sa tombe ? A l'heure qu'il est le lieu n'est pas fixé mais ça ne sera certainement pas le Panthéon. Sur cette tombe viendront cracher des Mélenchon, des branquignoles du NPA, des écologistes plus rouges que verts, quelques indignés professionnels. Bof... Ils gueulent très fort contre le PS ce qui leur donne la délicieuse impression d'exister. Mais ils ne savent pas qu'ils sont aussi morts que lui.

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