PSG / Leipzig : les Parisiens remportent une victoire… inquiétante <!-- --> | Atlantico.fr
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L'attaquant du Paris Saint-Germain, Lionel Messi, célèbre le troisième but de son équipe face au RB Leipzig, au Parc des Princes, en Ligue des champions, le 19 octobre 2021.
L'attaquant du Paris Saint-Germain, Lionel Messi, célèbre le troisième but de son équipe face au RB Leipzig, au Parc des Princes, en Ligue des champions, le 19 octobre 2021.
©FRANCK FIFE / AFP

Ligue des Champions 

Sérieusement malmené pendant la majeure partie du match, Paris a eu toutes les peines du monde à se sortir du piège tendu par les Allemands de Leipzig. Un but de Mbappé, omniprésent hier soir, et un doublé de Messi ont permis à la fois d'arracher la décision et de cacher la misère...

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Aaaah... l'automne... L'automne et son cortège de couleurs... Hier soir, les nuances naturelles de cette belle saison étaient rehaussées du bleu du maillot Parisien et du blanc de celui des Lipsiens (vous l'aviez ce gentilé ?). Tiens, cela me fait penser qu'un vieux proverbe Limougeaud raconte qu'en matière de football, surtout lorsque sonne automne, il ne faut jamais faire la sourde oreille à certains principes. Et bien, hier soir, cette maxime aurait pu s'appliquer aux deux équipes. Des principes comme la rigueur défensive concernant les Allemands ou encore, sur l'ensemble du match, l'intensité et l'agressivité générale du côté des Parisiens.
À ce sujet, c'est peu dire que le PSG a été malmené et bousculé tout au long de la partie. Peut-être plus que ça même... D'ailleurs, il faudra se pencher un jour sur ce qui rend certaines équipes agressives. On jurerait que celles-ci ont intégré quelque chose que les autres ne veulent pas comprendre. Il faut aussi souligner que les Allemands n'avaient guère le choix puisque la victoire leur était impérative. Des Allemands ambitieux qui ne sont pas passés loin, grâce à leur harcèlement, de réaliser le coup parfait puisqu'ils menaient 2/1 à vingt-cinq minutes de la fin, grâce à des buts marqués par Silva et Mukiele (28e et 57e). Heureusement qu'en face, il y avait deux caïds pour compenser les insuffisances d'un groupe qui avait toutes les peines du monde à exister collectivement. Deux caïds nommés Messi et Mbappé, vous vous en doutiez, qui ont su tirer leurs épingles du jeu au moment critique, quand la défaite tirait toute l'équipe par les cheveux.
À ce moment-là de la lecture, vous avez déjà saisi l'essentiel, à savoir que ce n'est pas grâce à sa maestria collective ou à la solidité de son organisation que le PSG s'en est sorti hier soir... Et d'ici à en conclure qu'il s'agit-là d'une victoire inquiétante, il n'y a qu'un pas que nous ne serons pas loin de franchir tant les sujets d'inquiétude ne manquent pas. Parce qu'au-delà du projet de jeu, il est tout de même permis de se demander comment il est possible de tirer aussi peu d'un effectif aussi riche, même privé de Neymar (encore blessé) et de Di Maria (suspendu). En fait, ce PSG est une drôle d'équipe qui propose régulièrement un contraste perturbant, constitué de faiblesses collectives qui compliquent sérieusement tous ses matchs et de fulgurances individuelles qui finissent par les simplifier. Étonnant non ? 

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Quoiqu'il en soit, un constat s'impose : certains de ses joueurs, à grand coups d'expéditions punitives, réussissent presque toujours à faire tomber la pièce du bon côté, comme s'ils forçaient le résultat, comme s'ils l'obligeaient. Dans ce registre, il semble difficile de faire mieux qu'Mbappé et Messi ces temps-ci. 
Car même s'il a manqué un pénalty dans les arrêts de jeu, Mbappé a encore trouvé le moyen d'être impliqué sur les trois buts de son équipe. Il se pourrait même qu'il soit à l'origine d'une nouvelle expression. Ce serait : "Filer à la Française"... C'est comme filer à l'Anglaise, si vous voulez, mais en plus rapide, et en étant juché sur des bottes de banlieue. Vous voyez le truc ? Si vous ne le voyez pas bien, allez jeter un œil à son but (9e) et vous comprendrez. Chose certaine, c'est quand il ne cherche pas à séduire à tout prix qu'il est plus séduisant que jamais. Messi, lui, c'est différent... Il semble agir de plus en plus par intermittences, par spasmes géniaux si vous préférez... Il est un peu comme le caviar, on le sort peu souvent et on l'apprécie avec parcimonie. Sa délicieuse Panenka, qui a donné à tous autant à voir qu'à ressentir, a montré comment on fait dans le soyeux, dans la caresse... Encore une fois, malgré un match inégal, ses deux buts changent tout.
Pour d'autres, en revanche, la soirée a été plus difficile. On savait que Kimpembé vivait des moments difficiles depuis quelques temps, mais peut-être pas à ce point. Le pauvre, en étant dépassé dans les duels et en étant impliqué dans les deux buts encaissés, aura passé la soirée à nous montrer qu'on ne fait jamais d'erreur sans se tromper (!)...  Quant à Verratti, si brillant contre City, il a connu un déchet aussi considérable qu'inhabituel. Si son match doit accoucher d'un enseignement, c'est qu'à trop vouloir atteindre l'absolu, on peut parfois frôler le zéro.

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Toutes ces critiques individuelles misent à part, et même s'il n'y a pas de quoi se découper selon les pointillés avec un fond de jeu pareil, il faut reconnaître que l'opération est une réussite totale sur le plan comptable. Ce matin, le club est toujours premier de sa poule, il a raflé sept points sur neuf possible et la route des huitièmes de finale est plus ouverte que jamais. Un état des lieux auquel Mauricio Pochettino n'est pas étranger. Son changement tactique, un système à trois défenseurs centraux qu'il n'avait pas encore essayé cette saison, a été déterminant. Si le style de jeu de son équipe est plus flou que jamais, si elle concède certainement trop d'occasions, son pari a été gagnant et il a su inverser la tendance en passant en 3/5/2. Bref, il a influé sur le match et c'est aussi ce qu'on demande à un coach. Vous avouerez qu'il y a pire comme bilan.
Pour lui comme pour ses joueurs, la suite s'écrira à Leipzig, le 3 novembre, pour un match retour qui vaudra le détour.
Et maintenant, puisque dans ces chroniques le thème n'est pas toujours le sujet, je finirai par un (petit) coup de gueule en direction d'une mode concernant les journalistes télé. Je ne sais pas si vous êtes marqués par l'exagération, les boursouflures et l'emphase Shakespearienne de bon nombre de leurs déclamations, mais moi SI. Aujourd'hui, lorsqu'on les écoute, la passe la plus banale est "exceptionnelle", le moindre contrôle est "phénoménal", et le match le plus anodin devient "fantastique"... C'était encore le cas hier soir. Bref, puisqu'avec eux l'affection dépasse la réalité, puisque trop n'est jamais assez, tout devient "sensationnel" ou "prodigieux", jusqu'à l'excès, jusqu'à la nausée... Au point que l'on se prend à rêver d'un journaliste qui nous expliquerait qu'il s'ennuie copieusement et que le match qu'il commente est aussi agréable à vivre qu'une visite chez le proctologue. Et tout ça pourquoi ? Parce qu'il faut vendre un produit, une "expérience intense", aux téléspectateurs-consommateurs que nous sommes. Le problème, dans l'histoire, c'est qu'à force de nous rabâcher que tout est exceptionnel, plus rien ne l'est. Ce qui signifie, par l'effet d'un triste paradoxe, que le langage ne veut plus rien dire... Résultat : au carrefour de l'absurde, quand l'extraordinaire devient la norme, quand "les "mots ne sont plus les mots", comme le chantait Léo Ferré, quand le discours tenu est en sérieux décalage avec les images, et ben... tout devient suspect. Lorsqu'un langage désarticulé vide les mots de leur sens, les vertiges de l'atour nous conduisent toujours, et sans notre consentement, au fond de cette impasse :
Comment s'y retrouver quand certains nous égarent ?

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