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Programme PS : retour vers le futur 
des années Jospin
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Projet socialiste

Une analyse détaillée des 30 propositions publiées par le Parti socialiste en vue de la présidentielle de 2012 permet de mettre au jour la source philosophique et, pour ainsi dire, psychanalytique de ce projet. Un « Retour vers le passé » fantasmé de la dream team jospinienne…

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Martine Aubry a donc annoncé les contours du futur programme socialiste pour la présidentielle de 2012. Et même si François Hollande a rapidement indiqué que le candidat retenu serait libre de hiérarchiser, réorganiser, voire laisser de côté certaines de ces « propositions », il y a bien là une plateforme qui engagera le candidat PS, quel qu’il soit.

Étant donné l’état de décomposition actuel de la majorité sortante, les citoyens sont bien forcés de se dire qu’il s’agit peut-être bien de la sauce à laquelle ils vont être mangés dans quelques mois. Ce texte mérite donc notre attention, et appelle quelques remarques.

Les français les plus modestes seront d’abord ravis d’apprendre que selon les gens de Solférino, s’il n’y avait que 30 choses à changer en France, les plus urgentes et nécessaires compteraient :

-          Les « achats alimentaires» des collectivités locales seront orientés vers « l’agriculture de proximité» (le PS disposant de presque toutes les régions, on se demande ce qu’il attend) – proposition n°9

-          La création d’une « communauté européenne des énergies » (on espère aussi des commissions d’étude et des groupes de réflexions) – proposition n°10

-          L’organisation d’une « conférence salariale annuelle tripartite » (suivi d’un diner débat ?) – proposition n°15

-          La conclusion d’un « pacte éducatif entre les professeurs et la Nation » (parce que les professeurs sont en rupture avec la Nation ?) – proposition n°17

-          La généralisation du CV anonyme – proposition n°25

-          Le droit au mariage des homosexuels et l’homoparentalité – proposition n°26

Malheureusement, ce texte que l’on peine à qualifier de « programme » juxtapose à ces propositions vides et futiles de vrais engagements dangereux pour le pays. On notera par exemple :

-          La création d’une « Banque publique d’investissement » (ah, la dépense publique… Et si on remettait un Commissariat général au Plan ?) – proposition n°1

-          La création des « eurobonds » (autrement dit, une nouvelle dette publique, mais en commun avec les portugais, les grecs et les irlandais…) – proposition n°3

-          La création de 300 000 « emplois jeunes d’avenir » (coût estimé par Mme Aubry : près de 5 milliards d’euro !) – proposition n°4

Une impression de déjà vu...

Arrivé à cette quatrième proposition (sur 30), le contribuable se prend d’une petite frayeur : déjà 75% de propositions consacrées à de la dépense publique ! Un coût global avancé par ses propres promoteurs de 25 milliards d’euros de dépenses nouvelles ! Mais cette frayeur laisse la place à un immense étonnement lorsque, quelques lignes plus bas, apparait la proposition n°7, lapidaire : « Pour réduire l’endettement de la France, nous nous dispenserons de mettre en place les 6 propositions précédentes affecterons à la réduction de la dette la moitié des marges financières que nous dégagerons ». Bien sûr, les plus jeunes lecteurs seront surpris de l’irruption du concept de « marges financières » au sein d’un catalogue de dépenses. Mais c’est oublier d’où vient ce programme…

Mais si, souvenez-vous : « emplois d’avenir jeunes », parité, droits des homosexuels, police de proximité… Comme un petit parfum de 1999, comme un petit parfum de jospinisme façon « fin des 90’s » [NDR : le correcteur automatique de Word ne connait pas le terme jospinisme . Gageons qu’avec ce programme qui le met à l’honneur, l’oubli sera réparé dans la version 2012]. Et de fait, Jospin avait connu (pour des raisons conjoncturelles) le miracle de la dépense publique ET de la fameuse « cagnotte fiscale », dont nos « marges financières » de la proposition n°7 sont un avatar, une réminiscence confuse. Cette remarque, à elle seule, trahit la source originelle de ce ramassis de wishful-thinking, de propositions creuses (les « denrées locales » !), et de dépense publique massive. Le paradis perdu du socialisme, c’était cette fin d’année 1999, lorsque les conseillers techniques du Budget ont annoncé à leur Ministre, d’abord sans trop y croire eux-mêmes, que l’on venait d’assister à un phénomène financier incompréhensible, un exemple rare de génération spontanée de rentrées fiscales.

Du coup, il est inutile de demander aux socialistes où sont les points de croissance qui vont financer tout cela, car leur subconscient leur dit : « C’est arrivé une fois, cela arrivera à nouveau… »

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