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Primaire PS. Mais qui a gagné, Jacques Chirac ou Guy Mollet ?
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Zone franche

Désormais challenger officiel de Sarkozy, François Hollande peut effectivement remporter la présidentielle. Mais pour quoi faire ?

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Christian Jacob et Jean-François Copé ont beau hurler le contraire dans les médias depuis hier soir, la primaire PS est une réussite incontestable : des candidats exposant des projets effectivement différents les uns des autres, un vrai engouement des électeurs, un score élevé pour le vainqueur au second tour, le ralliement immédiat et sans ambigüité de sa dauphine…

Si l’annonce par Paul Quilès, deux heures avant la fermeture des bureaux de vote, de la victoire de François Hollande, n’est pas l’indice d’un éventuel tripatouillage (quelle idée !), on pourra presque parler d’un sans faute.

Ah non, il y a tout de même eu le couac Montebourg, lorsqu’un Démondialisator bouffi d’arrogance s’est cru en mesure de dicter ses conditions aux « impétrants ». Pour ne rien dire du feuilleton DSK : sans l’affaire du Sofitel du New York, il aurait été cité dans celle du Carlton de Lillele jour même de son intronisation comme candidat officiel du PS à la présidentielle...

Mais pour le reste, respect, comme on dit chez les djeunzs.

Un sarkozysme à visage humain ?

La question qui reste posée, maintenant que le nom de l’adversaire de Nicolas Sarkozy est connu ― voire le nom de celui qui, si la France votait demain, serait vraisemblablement élu à la place de Nicolas Sarkozy ― est la suivante : pour quoi faire ?

Parce qu’il cultive cet air débonnaire de sous-préfet à la Daudet, qu'il n’a pas, comme Premier secrétaire, exactement transformé la fonction et le parti et cherchera peut-être à se rendre agréable à tous ses concurrents de la primaire, on l’imagine assez bien faisant du Chirac cinq ans durant et laissant la France louper quelques trains majeurs au nom du consensus mou.

C’est une possibilité.

Mais parce que l’heure n’est plus vraiment à l’inauguration des chrysanthèmes, qu’une crise majeure après l’autre ont sensibilisé jusqu’aux plus autistes des Français à la nécessité de faire du Sarkozy en plus sympa et plus humaniste, l’option Guy Mollet est tout aussi envisageable.

Pour les plus jeunes, Guy Mollet, un président socialiste du Conseil sous la quatrième République, est resté célèbre pour sa capacité à habiller son pragmatisme vallsiste derrière un discours au moins aussi offensif que celui de Jean-Luc Mélenchon ― d’où l’invention du « molletisme » comme attitude pharisienne en politique.

A tout prendre, je préfère évidemment l’option 2. Un hypocrite qui fait avancer le schmilblick, ça reste préférable à une nouvelle mise du pays sur pause pendant que le reste du monde est sur avance rapide. Et je ne dis pas ça en l’air : j’ai même voté pour lui (sans conviction ni enthousiasme, mais bon...).

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Note : Ce n’est qu’un détail sans importance, mais c’est amusant tout de même. Le bureau de vote de La Haye, permettant aux Français résidant dans la capitale néerlandaise de participer à la primaire, à accueilli 138 personnes, lesquelles ont voté Aubry à 62%. En Hollande, François s’est fait massacrer…

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