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Pourriez-vous être un "super reconnaisseur" de visage, ce nouveau métier de policier destiné à exploiter les images de caméra de sécurité ?
©unrealitytv.co.uk

Panopticon

Attraper un suspect identifié par vidéosurveillance peut s'avérer particulièrement complexe pour les forces de police. En réponse à ces difficultés, et grâce à une pathologie influençant la reconnaissance des visages, Scotland Yard a pu se doter d'une équipe spécialisée.

De nombreux petits malfrats ont une recette toute simple pour éviter d'être pris par les caméras de sécurité : s'en ficher, tout simplement. Londres, la capitale mondiale de la surveillance vidéo, a 400 000 caméras de sécurité. Si un voleur à l'étalage est reconnu sur une bande, ça ne donne pas son nom, et si on le retrouve, il ne pourra être incriminé que pour un petit larcin, pas toutes ses infractions. A moins de le retrouver sur toutes les caméras de sécurité et de pouvoir suivre tous ses mouvements. Ce qui est impossible — autant chercher une aiguille dans une botte de foin.

Ou pas. Depuis le 19ème siècle, les médecins connaissent la prosopagnosie. Cette maladie touche les gens qui sont tout simplement incapables de reconnaître un visage. Certaines personnes l'acquièrent après un traumatisme crânien, mais d'autres, environ 2%, sont nées avec. Vous en connaissez au moins une. Mais en 2009, une équipe de chercheurs à Harvard a trouvé les personnes qui ont la maladie inverse : ils sont incapables d'oublier un visage. Environ 2% des personnes sont des "super-reconnaisseurs"—tout comme il y a 2% de personnes atteintes de prosopagnosie.

Et ces personnes sont maintenant les membres d'une équipe spéciale de la London Metropolitan Police, raconte le New Statesman. Au départ, ça s'est passé par hasard : des policiers regardaient des images vidéo et essayaient de reconnaître des visages — et certains étaient bien, bien meilleurs que la moyenne. Mick Neville, inspecteur en chef, a commencé à les réunir en équipe pour effectuer des identifications. Après les émeutes urbaines d'août 2011 à Londres, son équipe a excellé. Un agent a identifié 180 suspects, y compris un des plus notoires, qui avait lancé des cocktails molotov à la police. Depuis 2015, il y a maintenant une unité officielle à Scotland Yard, la Super-Recogniser Unit, la première de son genre au monde.

Celle-ci comporte aujourd'hui six hommes et une femme. Et jusqu'à ce que l'intelligence artificielle et la reconnaissance faciale devienne aussi bonne que dans les films, ce nouveau concept pourrait être très utile pour la lutte contre la criminalité et le terrorisme en temps réel.

Au jour le jour, leur travail est exactement ce qu'on pourrait imaginer : ils restent assis pendant des heures à reconnaître des images, raconte le site The Tab. Ils ont tous leur technique. Certains se concentrent sur un aspect du visage, comme le nez. D'autres au contraire préfèrent regarder le visage dans son ensemble. Il faut aussi prendre en compte la carrure, les vêtements, et l'attitude générale et la démarche des personnes. "Je fais beaucoup confiance à mon instinct", raconte le sergent Eliot Porritt.

Aujourd'hui, les "super-reconnaisseurs" travaillent également à la prévention de la criminalité. Ils surveillent de grands événements populaires pour retrouver les personnes connues de la police, y compris aux matches de foot.

Pour rejoindre l'équipe de Scotland Yard, il faut passer un test — qui est disponible gratuitement en ligne. Si vous êtes un "super-reconnaisseur", peut-être y a-t-il là pour vous une nouvelle vocation ? 

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