Pourquoi les femmes ont tant de mal à se faire mousser et ce que ça coûte à leur carrière<!-- --> | Atlantico.fr
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Les femmes sont plus dans la stratégie pour se mettre en avant.
Les femmes sont plus dans la stratégie pour se mettre en avant.
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Finesse

Les femmes auraient moins d'égo que les hommes et c'est pour cela qu'elles n'accéderaient pas aux mêmes postes que ces derniers. Et pourtant, elles ont les mêmes besoins que leurs homologues masculins, seulement tout cela est plus subtile et plus calculé.

Marie Andersen

Marie Andersen

Marie Andersen est psychologue clinicienne et psychothérapeute depuis plus de quarante ans. Elle est l'auteur des best-sellers La Manipulation ordinaire et L'Emprise familiale et du livre l'Art de se gâcher la vie. http://marieandersen.net/ 

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Atlantico : Une équipe de chercheurs américains s'est penché sur les causes de la sous-représentation des femmes dans les plus hauts postes des universités. Leur conclusion la plus probante serait qu'elles ne savent pas suffisamment faire leur auto-promotion contrairement à leurs homologues masculins. Que faut-il en penser ? Existe-t-il un syndrome féminin qui empêche de se mettre en avant ?

Marie Andersen : Il faut dans un premier définir ce qu’on entend par égo car cela est souvent considéré comme négatif. Dans notre cas, il faut voir l’égo comme le besoin de reconnaissance. Les hommes n’ont pas un besoin de reconnaissance plus développé que les femmes. Cependant, les hommes vont le chercher ailleurs. Statistiquement et naturellement, l’homme va vouloir combler ses besoins de reconnaissance dans la compétition entre hommes.

Cette compétition est nécessaire et c’est comme ça que les mâles fonctionnement dans le règne animal et humain. Alors que les femmes expriment ce besoin différemment : dans la manière dont elles prennent soin du groupe, et dans la volonté que tout le monde trouve sa place.

Faut-il en déduire que l’exacerbation de l'ego est un trait de caractère réservé aux hommes ?

Non, si on nuance ce que c’est que l’égo. Mais si on entend l’égo dans le sens de se mettre en avant, il est clair que cela est plus masculin. Le côté compétition, le « je suis plus fort que l’autre » est plus naturellement masculin. Les femmes peuvent le faire en imitant le fonctionnement des hommes ou de façon plus subtile.

Par exemple, lorsqu’on observe une cours de recréation, on voit ces différences. Les garçons se battent entre eux, quant aux filles, elles, se battent par le verbe.On retrouve ces modes de fonctionnement dans l’entreprise. Les hommes se montrent plus, et les femmes sont plus dans la stratégie pour se mettre en avant.

Pourquoi l’ego, dans une juste mesure, est nécessaire dans une carrière ? Qu'est-ce que les femmes perdent à être trop modestes ?

Ce n’est pas une question de modestie mais de fonctionnement. Dans le milieu de l’entreprise, les règles du jeu sont dictées par les hommes depuis des décennies. Le mode d’emploi de la promotion dans le cadre d’un groupe professionnel, qui a été très largement dominé par les hommes, reste un mode d’emploi masculin. Les carrières universitaires, se sont toujours faite selon des règles de compétition masculine. Les femmes qui ont réussi à s’insérer dans le cursus ont utilisé des règles traditionnellement masculines,  en tout cas dans un premier temps.

Dans le milieu de l’hôpital par exemple, on a vu apparaître une première génération de femmes médecins qui avaient adopté les codes masculins, et une fois que cela a été acquis qu’elles pouvaient aussi accéder à ces postes, on a vu une deuxième génération plus féminine.

Comment leur apprendre à être moins modeste ?

Si le mode d’emploi et les règles sont toujours dominés par des fonctionnements traditionnellement masculins, elles doivent développer en partie ces fonctionnements qui ne sont a priori pas naturels pour elles. Mais elles peuvent être tout aussi modestes mais excitées par la compétition et la mise avant.

Au-delà de la nature, c’est une question de culture. On a appris aux femmes de générations en générations à être réservées, modestes, nuancées. Aujourd’hui, ce côté culturel  est en train de changer .

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