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Pourquoi le microprocesseur est le point de départ de la Silicon Valley telle que nous la connaissons aujourd’hui
©KIM JAE-HWAN / AFP

Bonnes feuilles

Fabien Benoit publie "The Valley" aux éditions Les Arènes. Cette enquête est une plongée au cœur de l’idéologie politique de la Silicon Valley qui, depuis près d’un siècle, transforme le monde avec ses innovations technologiques. Les dirigeants de ces entreprises à la croissance exponentielle rêvent d’un nouvel ordre du monde et veulent repousser nos limites humaines. Extrait 1/2.

Fabien Benoit

Fabien Benoit

Journaliste et documentariste, Fabien Benoit est spécialiste des nouvelles technologies.
Il est l’auteur de Le Monde expliqué aux vieux: Facebook, 10/18.

 

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Au début des années 1970, les fonds de la DARPA, de la NASA et de l’Air Force se font plus rares. Ils ne sont plus accordés qu’avec parcimonie. Les membres de l’ARC, le laboratoire pionnier de Douglas Engelbart, commencent à migrer vers un nouveau centre de recherche, installé à Stanford et financé par la firme Xerox : le Xerox PARC. Influencés par Engelbart et Licklider, les chercheurs vont s’atteler à penser le « bureau du futur ». Tous les acteurs en présence ont participé, de près ou de loin, aux travaux de l’ARC et aux débuts de l’ARPANET. L’homme qui prend d’ailleurs la tête du Xerox PARC n’est autre que Robert Taylor, qui a pris la suite de Joseph Licklider à la tête du Bureau des technologies de traitement de l’information, instigateur de l’ARPANET. 

L’apport du Xerox PARC va être considérable. On va y concevoir le premier ordinateur personnel (l’Alto), l’interface graphique, le premier logiciel de traitement de texte ou bien encore l’imprimante laser. Mais ces avancées ne seront jamais exploitées par Xerox. À l’époque, les grandes entreprises ne croient pas à l’avènement de l’informatique personnelle. Il faudra attendre un certain Steve Jobs, qui visitera le centre de recherche à la fin des années 1970, et son acolyte Steve Wozniak, pour que l’essai soit transformé.

Un ordinateur sur une puce 

En 1971, alors que John Lennon entonne son Power to the People, une innovation, petite en taille mais gigantesque en application, voit le jour au sein d’Intel, la société fondée par Robert Noyce, le « maire de la Silicon Valley », et Gordon Moore. Ils ont été contactés par une entreprise japonaise – Busicom – qui souhaite fabriquer une calculatrice de poche nouvelle génération, plus puissante que celles existant alors sur le marché. Busicom demande alors à Intel de lui fabriquer une série de douze micropuces pouvant réaliser différentes opérations. Les deux entreprises trouvent un accord et fixent un prix. Mais rapidement Robert Noyce et Ted Hoff, l’ingénieur en charge du projet, prennent conscience de la complexité de la tâche. Jamais Intel ne pourra en sortir gagnante financièrement. Dans le même temps, la concurrence de Texas Instruments incite Busicom à vouloir des puces moins chères. Ted Hoff, ancien de Fairchild, trouve la solution. Pourquoi ne pas essayer de fabriquer une micropuce universelle – polyvalente – programmable pour différentes opérations et tâches ? L’idée séduit Noyce, lequel la propose à Busicom. En échange d’un bon prix, Noyce parvient à convaincre l’entreprise japonaise de laisser à Intel les droits sur cette invention et la possibilité de la vendre à d’autres clients. En novembre 1971, Intel présente son nouveau produit, l’Intel 4004, le premier microprocesseur commercialisé. Le 4004 équivaut à 2 300 transistors et peut exécuter 90 000 opérations par seconde. C’est l’équivalent de l’ENIAC – qui occupait une surface de 167 mètres carrés pour un poids de 30 tonnes – mais sur une puce de 3,81 millimètres de long et 2,79 millimètres de large.

Désormais, vous avez un ordinateur sur une puce, explique le journaliste Mike Malone. Vous avez également de la mémoire pas chère. Tout est prêt à ce moment-là pour pouvoir fabriquer des ordinateurs personnels, compacts, et qu’ils entrent dans les entreprises puis dans les foyers.

L’historienne américaine Leslie Berlin, dans son ouvrage de référence Robert Noyce and the Invention of the Silicon Valley, rapporte des propos tenus par Noyce à San Francisco, en 1972.

Le microprocesseur va changer le monde, affirme-t-il. Cela va révolutionner votre maison. Dans votre propre maison, vous aurez des ordinateurs et vous aurez accès à toutes sortes d’informations. […] Vous n’aurez même plus besoin d’argent, tout se fera électroniquement.

Robert Noyce entrevoit clairement l’avenir. Le microprocesseur va permettre la miniaturisation des ordinateurs et leur diffusion à grande échelle.

Extrait de "The Valley" de Fabien Benoit, publié aux éditions Les Arènes. 

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