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Pourquoi la France ne profitera pas des premiers signes de reprise en Europe
©Reuters

L'Edito de Jean-Marc Sylvestre

A Bercy, comme dans certains milieux d’affaires, on se raccroche au moindre signe de redressement. Faute de signes, le ministère de l'Economie compte sur des ressorts. Ces derniers alimentent la communication officielle mais dans les faits, ils auront peu d’effets sur la situation française.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

Il est aussi l'auteur du blog http://www.jeanmarc-sylvestre.com/.

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Les économistes de Bercy, ceux de l’Insee et la plupart des analystes privés ont tous repéré des facteurs de reprise propre à l’Europe.

1e ressort, la croissance américaine et la croissance chinoise pourraient jouer les locomotives en 2015. Tout le monde compte dessus. L’économie américaine devrait se caler sur un rythme de croissance de 3,3% de façon stable et la Chine pourrait repasser au-dessus des 8%. Cette croissance dans les deux pays sera tirée par la consommation interne et par l’investissement. Normalement elle devrait donc bénéficier au monde entier dont l’Europe.

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2e ressort, la baisse des prix de l'énergie. La baisse du prix du pétrole est incontestablement un facteur de reprise, en redistribuant du pouvoir d’achat aux entreprises et aux particuliers. Cette baisse du prix du pétrole est durable. D'abord provoquée par un déficit de demande sur l’offre, elle sera alimentée l’année prochaine par le pétrole de schiste. L’Europe va en profiter certes, encore que les prix du gaz soient plus rigides. La France est actuellement la grande gagnante avec des prix de l’électricité très compétitifs : -30% par rapport à la moyenne en Europe.

3e ressort, la baisse de l'euro. L'euro en baisse de 15 à 20% depuis six mois devrait incontestablement profiter aux industries de la zone euro. Ceci dit, encore faut-il exporter. Ce qui n'est pas vraiment le cas de la France. Le premier bénéficiaire de la baisse de l’euro sera l’Espagne dont la dépréciation des prix a déjà amélioré sa compétitivité. Selon l'OFCE, cette baisse de l’euro nous protège du risque de la déflation. C’est un facteur pris en compte par la BCE pour justifier sa prudence monétaire et son diagnostic.

4e ressort, le retour de confiance en Allemagne. Après quelques mois de doute sur la solidité du modèle allemand, l’indice de confiance des investisseurs allemands ZEW a été publié en hausse hier soir. La tendance conjoncturelle s’est retournée à la hausse, ce qui va à l’encontre des dernières prévisions pour la zone euro. Ceci étant, l’institut allemand ZEW ne pense pas que ce retour de confiance aura un impact sur l'activité en France qui selon les chercheurs est brisée par l’incohérence politique française. L’affaire Jouyet- Fillon pour les Allemands marque une auto-destruction du système de gouvernance français.

Pour toutes ces raisons, il y a objectivement des signes ou des ressorts de redressement en Europe, mais faute de s'y être préparée la France aura du mal à en profiter. L’Espagne, puis l’Allemagne et l’Europe du Nord seront les seuls gagnants.

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