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Pourquoi la droite française - et tous les mouvement politiques - seraient bien inspirés de relire Bastiat (et Tocqueville)
©MYCHELE DANIAU / AFP

Bonnes feuilles

La doxa dominante décrète que le libéralisme, cette doctrine "anglo-saxonne", ne saurait prospérer dans l’Hexagone. Or, non seulement il y a un libéralisme français, mais il connut son heure de gloire sous la monarchie de Juillet. Louis-Philippe est alors au pouvoir et s’entoure d’hommes de grande valeur. Ils sont imprégnés de la pensée d’intellectuels tels que Frédéric Bastiat, Alexis de Tocqueville et Jean-Baptiste Say. Sous leur houlette, la France rattrape une partie du retard économique qu’elle avait accumulé sur l’Angleterre. Extrait du livre "La parenthèse libérale" de Jean-Baptiste Noé, aux éditions Calmann-Levy (2/2).

Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé, historien, spécialiste de l’histoire du christianisme. Il est rédacteur dans la revue de géopolitique Conflits. Dernier ouvrage paru Géopolitique du Vatican (PUF), où il analyse l'influence de la diplomatie pontificale et élabore une réflexion sur la notion de puissance.

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Il paraît que la droite française se cherche un avenir et une doctrine. On pourra modestement conseiller à ses chefs de relire Bastiat (et Tocqueville) pour y puiser des idées à la hauteur de leurs ambitions. Ce conseil de lecture vaut aussi pour les autres mouvements politiques. Ils y gagneront d’autant mieux que Bastiat n’est pas un doctrinaire. Il décortique le réel et il le présente souvent sous la forme d’histoires ou de fables qui démontrent le ridicule de l’étatisme et le bien-fondé de la liberté.

La pétition des marchands de chandelles

L’une de ses plus célèbres est sûrement la pétition des marchands de chandelles. Ceux-ci envoient une requête au roi pour lui demander de lutter contre un concurrent particulièrement déloyal : le soleil. En effet, celui-ci fournit de la lumière gratuite. Les marchands demandent donc de faire une norme obligeant les habitants à obstruer leurs fenêtres de papier sombre afin d’être contraints de s’éclairer à la chandelle. On imagine le nombre mirobolant d’emplois ainsi créés ; de quoi inverser la courbe du chômage. Ne faudrait-il pas aussi interdire l’eau courante, pour sauvegarder les emplois de porteur d’eau ? Et la diffusion des médicaments, pour donner plus de travail aux croque-morts ? N’avons-nous pas nous aussi aujourd’hui nos marchands de chandelles qui luttent contre telle ou telle modernisation économique, contre les transformations sociales, afin de sauvegarder leurs niches ? Un gouvernant qui répond favorablement à la demande des pétitionnaires et nous voilà en plein dans le capitalisme de connivence, celui qui trahit l’esprit même du capitalisme.

Le pire des monopoles

« Tous les monopoles sont détestables, mais le pire de tous, c’est le monopole de l’enseignement. » Formule à graver en lettres d’or sur le fronton de la rue de Grenelles. Bastiat a passé sa vie à lutter contre ce monopole, celui de la collation des grades universitaires qui crée un moule uniformisant et infantilisant, celui des écoles que l’État prétend diriger et contrôler. Le monopole scolaire engendre des coûts supplémentaires, il affaiblit la réflexion, il stérilise l’innovation pédagogique et, in fine, il ne permet pas le développement de l’intelligence dans le pays. À ceux qui cherchent à rebâtir l’école, la solution est là : mettre un terme au monopole scolaire, laisser faire les professeurs pour tâtonner, se tromper, recommencer et finalement assurer la réussite de leurs élèves. « Laissons donc l’enseignement libre. Il se perfectionnera par les essais, les tâtonnements, les exemples, la rivalité, l’imitation, l’émulation. » La société de liberté repose sur la confiance quand le socialisme n’engendre que la défiance.

Extrait du livre "La parenthèse libérale" de Jean-Baptiste Noé, aux éditions Calmann-Levy

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