Pourquoi la disparition des salamandres serait une catastrophe pour l'écosystème et la recherche médicale<!-- --> | Atlantico.fr
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Les amphibiens n'ont pas un système immunitaire leur permettant de contrer toutes les infections.
Les amphibiens n'ont pas un système immunitaire leur permettant de contrer toutes les infections.
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En danger

Les salamandres permettent de freiner de manière importante la pénétration du CO2 dans l'atmosphère, et représentent aussi un espoir considérable pour la recherche scientifique.

Les bactéries présentes dans les champignons se déplacent dans l'eau, pour venir se loger dans la faune, mais aussi dans la peau de certains animaux comme la salamandre. Au fil du temps, ces bactéries grandissent et se reproduisent, diffusant leurs cellules à travers la peau de l'animal, et le résultat de cette mutation a des conséquences dévastatrices. D'abord pour l'animal, mais plus généralement pour l'ensemble de l'écosystème. 

"En prélevant un échantillon de peau, celui-ci nous donne l'impression que quelqu'un a tiré au fusil à pompe sur la salamandre", explique Matt Gray, professeur d'écologie de la faune à l'université du Tennessee (Etats-Unis), cité par Vox. "Ce phénomène créé littéralement des ulcères qui forment autant de tunnels pénétrant sous le peau des amphibiens", ajoute-t-il. 

Et pour de nombreux scientifiques, ce phénomène constitue un problème majeur. Dans le cas d'amphibiens semblables à la salamandre ou à la grenouille, la peau ne constitue pas une simple enveloppe qui protège leurs organismes des agressions extérieures, mais elle joue un rôle primordial dans le fonctionnement de leur système respiratoire. Une infection de type Bsal représente l'équivalent d'une maladie qui, chez un être humain, lui retirerait d'un seul coup les poumons, les reins, et la peau. "Vous pouvez aisément imaginer qu'avec une multitude de petits trous dans la peau, vos chances d'être touché par un des infections venant d'autres organismes augmenteraient", illustre le professeur Gray. 

Ce phénomène, qui selon les spécialistes est né en Asie, a déjà décimé de nombreuses populations de salamandres en Europe, où ces animaux n'ont pas un système immunitaire leur permettant de contrer l'infection. Et l'expansion d'un tel phénomène pourrait, selon les chercheurs, mener à l'extinction de cette espèce. "Quand des agents pathogènes se déplacent d'une zone géographique à l'autre à travers la planète, cela signifie que tous les mécanismes sont réunis pour dévaster leur cible, dont les défenses immunitaires sont souvent insuffisantes (…) Nous vivons un moment crucial dans l'action qui peut être menée pour protéger la biodiversité des amphibiens à travers la planète", estime-t-il.

Selon Dede Olson, chercheur pour les services forestiers aux Etats-Unis, la disparition des salamandres pourrait profondément chambouler notre manière d'appréhender les forêts. Par ailleurs, les salamandres permettent de freiner de manière importante le surplus de gaz carbonique de pénétrer dans l'atmosphère. Cette espèce se nourrit d'invertébrés décomposés dans la végétation, qui libèrent le CO2 contenu dans les feuilles, et le disperse dans l'atmosphère.

Outre un effondrement écologique, les scientifiques pourrait également voir s'envoler des pistes importantes dans le domaine de la recherche médicale. En effet, la salamandre est connue pour sa capacité à se régénérer, et même à recréer certains organes vitaux comme le cœur. La peau de la salamandre comporte également une série de substances chimiques qui représentent un potentiel médical considérable, notamment pour élaborer des antidouleurs plus efficaces. 

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