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Pourquoi François Hollande a bien mené une politique de gauche (au grand dam de tous ceux dans la majorité qui voulaient se dédouaner du bilan...)
©IAN LANGSDON / POOL / AFP

Tribune

Déjà de nombreuses voix dans la majorité se dédouanent du bilan en affirmant que François Hollande n’a pas mené une politique de gauche. Mais les faits sont têtus. La politique du gouvernement était bien de gauche. Et voici pourquoi.

Thierry Get

Thierry Get

Thierry Get est ingénieur. Il est membre du bureau politique de La Droite libre et du CNIP. Son groupe sur Facebook ici

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D’abord, il y eut, à l’origine, sous le prétexte classique de la gauche de redistribution solidaire, la hausse de la fiscalité sur les familles moyennes ou aisées avec une attaque en règle sur le quotient familial et d’autres instruments.

En fin d'année 2012 ont été votées une série de hausses d'impôts. Il y eut une première baisse du plafond du quotient familial, la revue à la hausse du barème de l’impôt sur la fortune (ISF), la création d'une tranche de l'impôt sur le revenu à 45 % ... Toutes ces mesures ont mis à contribution les ménages aisés pour combler les déficits, sans grand succès d’ailleurs.

En 2013, les cotisations en complémentaires santé de l’employeur ont été incluses dans l'assiette de l'impôt et le quotient familial de nouveau raboté.

Sans oublier que les revenus du capital sont désormais plus taxés que ceux du travail (en incluant les impôts sur le patrimoine). Certes, l’évolution avait été initiée il y a déjà 20 ans mais l'alignement en 2013 par François Hollande de la fiscalité des revenus du capital sur celle du travail fut perçu comme un coup de massue. Le poids de la fiscalité sur le capital atteint désormais plus de 65% du total des revenus du capital des ménages en 2014, contre 38% en 1995. Il est le plus élevé en Europe précise un rapport de COE-Rexecode paru en février 2016.

Par ailleurs, la seule baisse importante de l’impôt sur le revenu (environ 3 milliards d'euros) a consisté en 2015 en la suppression de la première tranche du barème de l'impôt sur le revenu et une revalorisation de la "décote", un mécanisme permettant de réduire graduellement les contributions des imposables les plus modestes. D'après les données du ministère de l’Economie et des Finances, 800.000 contribuables sont purement et simplement devenus non imposables en 2015.

Il y eut aussi l’idée – presque abandonnée – de créer un impôt fusionnant la Contribution sociale généralisée et l’Impôt sur le revenu (CSG/IR). Ce projet combiné à l’objectif d’une fiscalité "équitable" pour la gauche avait pour conséquence que les taux progressifs de l’impôt sur le revenu devaient remplacer le taux unique de la contribution sociale généralisée. Projet "presque abandonné" car la récente décision de mettre en place le prélèvement à la source de l’impôt pourrait ranimer la fusion CSG/IR : ce projet de prélèvement serait tellement plus simple à réaliser si l’on transformait l’impôt sur le revenu qui porte sur les revenus de la cellule familiale sur le modèle de l’impôt CSG basé sur les revenus individuels. Il n’y aurait plus qu’à taxer le salaire sans tenir compte des charges familiales notamment.

Ces dispositifs qui consistent à taxer toujours plus les preneurs de risques ou les épargnants ainsi que les classes moyennes ou aisées et à exonérer les ménages les plus modestes ne relèvent-ils pas d’une politique de gauche ? Imprudent qui prétendrait le contraire.

En matière sociale et plus particulièrement en ce qui concerne la loi El Khomri, il convient tout de même de ne pas oublier qu’elle comportait, à l’origine, un cheval de Troie du communautarisme, comme l’a relevé notamment Lydia Guirous. En effet, le contrat de travail devait ouvrir la liberté de "manifester ses convictions, y compris religieuses" dans l’entreprise. Cela passait tout de même par le droit à l’aménagement de salles de prière ! Ces projets de cadeaux aux communautés relevaient bien d’une politique de gauche.

De même, Manuel Valls a prôné la politique de peuplement avec l’objectif contraignant de mixité sociale que nos gouvernants essaient d’atteindre avec différents instruments : la carte scolaire avec l’insuccès que l’on connaît, et bien sûr avec la politique du logement avec notamment les quotas autoritaires de 25 % de logements sociaux (loi ALUR du 24 mars 2014).

Cette politique volontariste de mixité sociale reflète une tendance totalitaire de la gauche qui a toujours voulu faire le bien des peuples (malgré eux). Cette politique revient à imposer aux individus de vivre avec des gens avec lesquels ils n’ont pas envie de vivre et à faire cohabiter des ethnies, des cultures, des religions différentes. C’est l’échec assuré car, à terme, s’entasseront dans les HLM des gens de même culture. Et l’application de la loi SRU contribuera à disséminer les problèmes notamment lié à la poussée de l’islamisme partout sur le territoire.

Dans les programmes scolaires, l’histoire des Français a été revue en 2015 sous l’angle du dogmatisme : l’étude des Lumières et du Moyen Âge chrétien est mise en option pour rendre obligatoire en classe de 6e et 5e l’histoire de l’islam, comme par hasard. L’idée – de gauche, là encore – étant, bien sûr, de rendre les Français moins fiers de leur histoire.

Mais pour la gauche, si le gouvernement de gauche a échoué, eh bien, c’est tout simplement qu’il ne mène pas une politique de gauche. C’est si simple, la vie !

Cette stratégie est utilisée par la gauche lorsque la réalité ne correspond pas à ses désirs. Cela permet de ne pas s’interroger sur la doctrine.
Souvenons-nous : après l’effondrement des régimes socialistes dans les années 1990, ceux qui furent les défenseurs des systèmes communistes découvrirent qu’il ne s’agissait pas du "vrai communisme".

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