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Pourquoi Emmanuel Macron s’inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs pour la dépense publique
©Reuters

Edito

Si de nombreux signes positifs attestent de l’influence grandissante de notre pays, les chiffres de la dépense publique sont beaucoup moins rassurants.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Tous les sondages l’indiquent : l’image de la France connait un redressement spectaculaire depuis l’élection d’Emmanuel Macron à l’Elysée. Le moral des chefs d’entreprises est au plus haut en France depuis janvier 2008. Les bonnes opinions des patrons américains battent un record depuis dix huit ans et nombreux sont ceux qui envisagent d’investir désormais dans l’hexagone. Parallèlement, l’affaiblissement de la Grande-Bretagne avec le Brexit et de la chancelière Angela Merkel en Allemagne, en raison de la crise politique, confortent la position du président français. Les succès remportés sur le plan diplomatique, l’organisation des Jeux olympiques de 2024, le rapatriement à Paris de l’Autorité de régulation des banques qui se trouve à Londres, attestent de l’influence grandissante de notre pays. Autant de signes qui devraient conduire nos compatriotes à abandonner la morosité dominante qui les étreint pour leur faire voir l’avenir de manière plus radieuse. Car la croissance est repartie, avec la perspective d’une progression de 1,8% cette année, alors qu’on avait envisagé seulement un peu plus d’un pour cent il y a quelques mois. Avec des rentrées fiscales qui seront supérieures aux attentes et vont permettre de ramener le déficit au dessous de la fameuse barre de trois pour cent,  à 2,9%. Pour l’an prochain, on arriverait au même résultat, mais au-delà les chiffres sont moins rassurants, si le gouvernement veut réaliser le programme d’investissements que le Président a promis pendant sa campagne électorale, sans parler des risques que feraient peser un ralentissement de la conjoncture internationale  et la remontée des taux d’intérêt qui s’esquisse et qui ne manquerait pas d’alourdir le remboursement de la dette.

Au demeurant, pour la commission européenne, le compte n’y est pas. La stabilisation de la dépense publique sur deux ans,  n’est pas un objectif satisfaisant. Certes, il va permettre à la France d’échapper aux sanctions prévues en cas de déficit excessif, mais ce résultat n’est obtenu qu’en profitant de l’expansion qui caractérise l’ensemble de l’Europe. Car il n’y a pas d’amélioration de la situation financière du pays. La Commission estime même qu’à partir de 2019, une dégradation pourrait être observée de l’ordre  de 0,4% du produit intérieur brut, alors que Bercy prévoit une amélioration minime de 0,1 point. Au demeurant, ce n’est pas le chiffre de trois pour cent qui est l’essentiel : pour la plupart de nos partenaires, il est devenu secondaire, voire inutile, parce que la moyenne européenne des déficits est revenue à 1,1%, très loin de la mauvaise performance française. Pour la commission la barre des trois pour cent n’est pas un tabou, à condition que les  réformes de structures soient véritablement engagées : et c’est cette carence qu’elle dénonce en France. La réalité montre en effet une incapacité de réduire la dépense publique, de réaliser les économies dans le fonctionnement des services publics comme des collectivités locales. Ce sont toujours les investissements qui font les frais des coups de rabot mis en place régulièrement, sans que l’on s’attaque vraiment au socle dur des dépenses. Les hommes politiques évoquent sans cesse la nécessité de réduire le train de vie de l’Etat et de diminuer les impôts, mais ne  cessent à chaque mouvement d’affaiblissement de la conjoncture d’accroitre le poids de la fiscalité. Au point  de provoquer régulièrement des crises de ras le bol chez les contribuables. Conséquence : c’est la compétitivité de l’économie qui se trouve mise en défaut et accroît le gouffre du déficit du commerce extérieur. Les mesures prises par le gouvernement vont certes dans le bon sens. On se rapproche certes un peu de nos partenaires, mais sans être  encore en mesure d’être à leur niveau.

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