Pourquoi de nouvelles turbulences sur les marchés financiers sont inévitables<!-- --> | Atlantico.fr
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Les pays industrialisés vivent depuis des années au-dessus de leurs moyens.
Les pays industrialisés vivent depuis des années au-dessus de leurs moyens.
©Reuters

Décod'Eco

Après la forte chute du cours des métaux précieux de mi-avril, la principale explication avancée a été celle d’une crise de la dette qui aurait été surmontée.

Eberhardt Unger

Eberhardt Unger

Dr. Eberhardt Unger est un économiste indépendant, fort de plus de 30 ans d’expérience des marchés et de l’économie. Vous pouvez retrouver ses analyses sur le site www.fairesearch.de

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Quand on parle du haut niveau atteint par la dette publique de certains pays, on parle seulement des dettes qui sont financées sur les marchés de crédit et apparaissent ainsi dans les bilans. Mais au-delà de cette dette, il existe d’autres dettes (dettes moins les créances) qui ne figurent pas dans les bilans. Il s’agit, par exemple, des paiements futurs des retraites des fonctionnaires ou des anciens employés. Si on tient compte de ces dettes hors bilan, la dette publique atteint, globalement, un niveau astronomique qui va devenir un lourd handicap pour les générations futures.

Aux Etats-Unis, par exemple, la Fed estime que le total des dettes financées par les marchés du crédit (Total credit market debt outstanding) s’est établi à 56 280 milliards de dollars fin 2012. Or la Fed, dans sa publication “Flow of Funds” chiffre la dette américaine, tous secteurs confondus (total liabilities) à 125 313 milliards de dollars pour 2012, soit le double de la valeur du marché du crédit.

A titre de comparaison, la valeur nominale du PIB des Etats-Unis est de 15 864 milliards de dollars et la dette du gouvernement de 16 432 milliards, soit 104% du PIB.

Les critères de stabilité de Maastricht prévoient un plafond de 60% pour les pays membres de la zone euro. Tous secteurs confondus, la dette financée par le marché du crédit représente 354% du PIB américain et l’ensemble de la dette (total liabilities) 789%.

Pour les autres pays industrialisés, les données récentes sur l’endettement ne sont pas encore disponibles, mais les estimations antérieures indiquent que la situation n’est pas fondamentalement différentes. Les pays industrialisés vivent depuis des années au-dessus de leurs moyens savourant la douceur de vivre à crédit. Les années de croissance économique n’ont pas servi à rembourser les dettes antérieures. Les gouvernements considèrent toujours la relance financée par le déficit comme le meilleur remède à la stagnation, voire à la récession.

L’endettement a atteint un niveau qui le rend contre-productif dans presque toutes les régions du monde. Le service de la dette confisque une part toujours plus grande du revenu des ménages. Dans son bulletin mensuel de mars, la BCE démontre qu’un endettement public de plus de 90% du PIB rend impossible toute relance économique par le budget. Si les taux d’intérêt augmentent, de nombreux budgets publics et privés seraient, très vite, acculés à la faillite.

Dans la situation actuelle, nombre de membres de la zone euro ne peuvent même pas réduire leur nouvel endettement comme prévu et repoussent l’échéance de plusieurs années. Toutefois, la dette continue de croître et entraîne les marchés vers de nouvelles turbulences qui deviendront de plus en plus violentes, proportionnellement à l’accroissement des dettes.

Conclusion : les investisseurs prévoyants peuvent se protéger contre de nouvelles turbulences sur les marchés financiers en orientant leurs portefeuilles vers la liquidité et les métaux précieux qu’il vaut mieux détenir physiquement. Sur le marché des actions, il faut privilégier les sociétés qui distribuent de forts dividendes avec un potentiel de croissance certain.

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