Pourquoi après des frappes punitives sur la Syrie, ce qui attend l'Occident c'est aussi le conflit explosif entre chiites et sunnites dans tout le Moyen-Orient<!-- --> | Atlantico.fr
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Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France se préparent à mener une action militaire contre la Syrie. L'intervention ne semble être qu'une question de jours.
Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France se préparent à mener une action militaire contre la Syrie. L'intervention ne semble être qu'une question de jours.
©Reuters

Un autre regard

Si l'agitation des grandes puissances occidentales autour du dossier syrien donne une dimension de plus en plus internationale au conflit, le rôle joué par les principaux acteurs du monde arabe n'est pas à négliger.

Alain Chouet, Mohamed-Ali Adraoui et Fabrice Balanche

Alain Chouet, Mohamed-Ali Adraoui et Fabrice Balanche

Alain Chouet est un ancien officier de renseignement français. Il a été chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE de 2000 à 2002.

Mohamed-Ali Adraoui est chercheur et enseignant à Sciences Po et Fellow à l'Institut Universitaire Européen de Florence (Programme Max Weber). Il est l'auteur de l'ouvrage "Du Golfe aux banlieues. Le salafisme mondialisé", Presses Universitaires de France, collection Proche-Orient.

Fabrice Balanche est maître de conférences à l’Université Lyon 2 et directeur du Groupe de Recherches et d’Etudes sur la Méditerranée et le Moyen-Orient  à la Maison de l’Orient.

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Atlantico : Peut-on dire que, malgré la probabilité d'une intervention de la communauté internationale, l'affrontement actuel reste celui des puissances chiites - Iran, Irak, Syrie - contre les piliers du monde sunnite que sont, entre autres, l'Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie ?

Alain Chouet :Il y a incontestablement dans ces affrontements une dimension de conflit religieux sunnite-chiite sur fond de légitimité politique de la famille Saoud d’un côté et du clergé iranien de l’autre. Mais ce n’est pas la seule. Il y a dans l’agressivité saoudienne, qatarie ainsi que du parti islamiste turc une volonté de s’opposer aux démarches laïcisantes, vaguement socialisantes, apparemment représentatives des régimes nationalistes arabes, qu’ils soient issus de l’idéologie baassiste (Syrie, Irak) ou nassérienne (Egypte, Libye). Ces régimes nationalistes tirent (à juste titre ou non) leur légitimité de leurs engagements pour la cause nationale arabe et non d’un « adoubement » divin plus ou moins usurpé. Ils sont donc insupportables pour les pétromonarques de la péninsule arabique parvenus au pouvoir par la grâce des occidentaux et qui ne s’y maintiennent qu’avec leur protection.

Fabrice Balanche : La montée en puissance des référents identitaires, dont le religieux, à l’échelle mondiale et plus particulièrement dans le monde arabo-musulman, donne une nouvelle dimension aux conflits en cours. Redécouverte du communautarisme par les analystes ou bien résurgence d’un phénomène occulté par les oppositions idéologiques du XXème siècle ? Les conflits régionaux demeurent motivés par des intérêts économiques et géopolitiques, mais il est plus facile désormais de motiver les populations avec des référents confessionnels et ethniques que pour la défense de la patrie ou du socialisme. L’opposition actuelle entre sunnites et chiites ne correspond plus à celle des premiers siècles de l’Islam, il s’agit d’une récupération politique d’antagonismes communautaires entre minoritaires et majoritaires liés aux intérêts géopolitiques des puissances régionales. 

Mohammed Ali Adraoui : Aujourd’hui, dans le cadre des « printemps arabes », si d’aucuns sont prompts à voir dans les lignes de clivage "confessionnelles" la summa divisio autour de laquelle s’organise le jeu politique, une analyse plus approfondie permet de nuancer toute ou partie des interprétations en termes de « guerres de religion ». Le conflit confessionnel relève-t-il davantage de la stratégie que de la finalité « morale » ? Il semble que pour chaque interaction mettant aux prises des groupes aux vues religieuses divergentes, il soit tentant d’expliquer les usages politiques par l’infrastructure doctrinale. Or, on remarque dans le cas syrien que la « séquence » confessionnelle s’inscrit dans une double stratégie. La première concerne le régime syrien qui, en libérant des théoriciens et des combattants issus des mouvements « jihadistes », a accéléré la mutation de l’agenda idéologique d’une rébellion disparate mais unie dans son projet de renversement du président Assad. La seconde nous mène en Iran où, sur fond de programme nucléaire, et après des premiers débats sur la nécessité de soutenir ou non le système baathiste, les ayatollahs, par Hezbollah interposé et dans le cadre d’une alliance objective avec la Russie, ont poussé à une démarcation de plus en plus en nette autour de clivages confessionnels. Les pétromonarchies voisines que sont le Qatar et l’Arabie Saoudite, cherchant, notamment pour la deuxième, à prévenir toute nucléarisation iranienne, ont activement transformé la Syrie en théâtre d’un conflit où le combustible religieux est une nouvelle fois mis à vive contribution.

Il semble bien que nous ayons donc affaire à des conflits en partie cléricaux entendu que les entrepreneurs identitaires (ici religieux) cherchent à définir une situation à leur avantage dans une optique de mobilisation autour d’une cause dont ils sont ainsi supposés défendre la survie. On sait depuis longtemps que l’action ne résulte que très peu d’une réponse aux variations de l’environnement mais plutôt de l’appropriation d’un point de vue donné. Dans cet écart existant entre « le réel » et l’interprétation que certains acteurs en font naissent les risques de concrétisation de ce qui n’était auparavant qu’une option parmi d’autres. Raisonner à partir de l’évidence d’une guerre de religion en Syrie ou ailleurs représente alors le meilleur moyen de son avènement. La politique est rarement objective.

Des pays comme l'Irak, la Syrie et le Pakistan ont longtemps vécu dans un système multi-confessionnel relativement apaisé. Comment expliquer une telle radicalisation des esprits sur les trente dernières années ?

Alain Chouet : Pour le Pakistan, ce n’est pas si clair que cela. Pour la Syrie et l’Irak, ils le devaient - paradoxalement - à la poigne de fer de dirigeants autoritaires issus de minorités menacées (alaouites en Syrie, Arabes sunnites en Irak) qui tentaient de faire oublier leur différence et leur faiblesse quantitative en mettant tout le monde sur un pied d’égalité par le biais d’un laïcisme érigé en dogme fondateur. Le système a fonctionné tant que ces minorités au pouvoir semblaient disposer d’appuis extérieurs solides. A partir du moment où il est apparu que les alliés traditionnels des dirigeants faisaient défaut ou se retournaient contre leurs protégés, les « majorités » communautaires (kurdes et arabes chiites en Irak, kurdes et arabes sunnites en Syrie) se sont immédiatement rebellées, souvent avec l’assistance politique, voire militaire, d’alliés extérieurs jusque là tenus en respect par les pouvoirs autoritaires.

Fabrice Balanche : Depuis la guerre en Afghanistan dans les années 1980, nous assistons à une radicalisation au sein de l’Islam sunnite, au point qu’il a occulté la révolution islamique iranienne, car dans le monde chiite nous avons également assisté à ce phénomène. L’écroulement de l’URSS et les échecs économiques des régimes arabes socialisants, tel l’Algérie, la Syrie baathiste ou l’Egypte de Nasser ont conduit une partie croissante de la population, en quête de modèle et de références, à se tourner vers le religieux. L’absence de règlement du conflit israélo-palestinien pèse également dans ce revivalisme sunnite, au point que les partis politiques laïcs sont désormais minoritaires en Palestine au profit du Hamas et autres mouvements islamistes.

Forts de leurs immenses ressources financières, l’Arabie Saoudite et le Qatar, financent l’Islam politique car à travers le wahabisme pour les Saoudiens et les Frères Musulmans, pour les Qatariens, c’est leur sphère d’influence géopolitique qu’ils étendent, mais également une certaine vision du monde et la poursuite du combat contre les déviants que sont les chiites. Si les « gens du livre » (chrétiens et juifs) sont tolérés comme sujets de seconde zone, les chiites sont eux ostracisés partout où l’Islam sunnite est au pouvoir. Il est vrai que le sort des sunnites n’est guère enviable en Iran, cependant le sunnisme dominant le monde musulman (90% des fidèles), les exemples de persécution à l’égard des chiites sont évidemment plus répandus.

Peut-on dire que, paradoxalement, les diverses interventions américaines depuis 2003 ont joué un rôle majeur dans le renforcement de "l'arc chiite" face à l'hégémonie des pétromonarchies du Golfe ?

Alain Chouet : En éliminant de facto la minorité sunnite (qui était celle de Saddam Hussein) de la vie publique irakienne et en introduisant une politique de quotas confessionnels dans la vie politique et administrative du pays, l’administration américaine a incontestablement contribué à jeter une bonne part des sunnites dans les bras des djihadistes et à ouvrir largement les portes du pouvoir aux représentants de l’importante minorité chiite plutôt favorable à l’Iran. Le résultat de dix ans d’intervention américaine en Irak - outre quelques 120 000 morts, des destructions majeures et quelques scandales moraux du type Abou Ghraïb - est surtout d’avoir créé dans ce pays d’immenses zones incontrôlées de gestation et de développement du djihadisme, d’avoir stimulé un irrédentisme kurde que combattront bientôt violemment les Turcs et les Iraniens, et enfin d’avoir confié les clés du pays à un pouvoir plutôt favorable à Téhéran…. Ce n’est pas très encourageant.

Fabrice Balanche : En 2003, les Etats Unis ont débarrassés l’Iran de son pire ennemi : Saddam Hussein. Celui qui avait bloqué l’expansion de la révolution islamique iranienne par une guerre de dix ans (1980-1989) avec le soutien logistique des Occidentaux et financier des pétromonarchies du Golfe. Les Etats Unis pensaient naïvement qu’il suffirait de débarrasser l’Irak de son dictateur pour que la population adhère à un système démocratique, et reconnaissante, devienne pro-américaine. Le communautarisme ambiant avait été minoré par l’opposition irakienne en exil aux Etats Unis, qui affirmaient qu’une éventuelle solidarité chiite entre l’Iran et l’Irak serait bloquée par l’antagonisme entre perse et arabe. L’armée irakienne, en majorité chiite, n’avait-elle pas  combattu l’armée iranienne, elle aussi chiite, sans jamais se rebeller ou passer à l’ennemi ?

Depuis la chute de Saddam Hussein, l’axe pro-iranien, que nous pouvons qualifier dans une certaine mesure d’axe chiite, s’est considérablement renforcé. Cela indispose les pétromonarchies sunnites du Golfe qui craignent le retour de l’influence perse après une parenthèse de vingt ans liée à la révolution islamique et à la guerre Iran-Irak (1980-1989) qui ont affaiblit l’ancienne puissance régionale. La goutte d’eau qui fait déborder le verre saoudien fut la chute du gouvernement de Saad Hariri au Liban, en janvier 2011, au profit d’une coalition dominée par le Hezbollah. Depuis le coup de force de ce dernier au Liban en mai 2008 et l’arrivée au pouvoir de Nouri Al Maliki en Irak, à la même période, les Saoudiens constatent avec effroi que l’Iran se trouve dans une dynamique d’expansion au Proche-Orient. En parallèle, les pays occidentaux affrontent une crise économique, sans précédent depuis la grande dépression, qui les obligent à réduire leurs interventions à l’extérieur, laissant un espace au retour d’influence de la Russie et de la Chine, mais également à des gendarmes pro-occidentaux : l’Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie. Un axe sunnite local s’est donc constitué autour de ces trois pays à la faveur du printemps arabe.

La position de "l'arc chiite" vous apparaît-elle actuellement fragilisée ou au contraire renforcée ?

Alain Chouet : « L’arc chiite » est d’abord un épouvantail agité par les pétromonarchies de la péninsule arabique pour mobiliser leurs protecteurs occidentaux. Les Alaouites de Syrie ne sont reconnus formellement comme chiites que depuis 1972 et - après la chute de l’allié soviétique et jusqu’en 2011 - ne se sont appuyés sur l’Iran que par réaction aux pressions des théocraties sunnites ou des Occidentaux. L’Irak se voulait laïc et hostile à Téhéran jusqu’à la chute de Saddam Hussein en 2003. Protégé et assisté depuis 1980 par Téhéran, le Hezbollah libanais se veut une destinée politique locale qui n’épouse pas toujours fidèlement les intérêts de son protecteur.

L’Iran peut parfaitement vivre sans s’appuyer sur un Irak anarchique et une Syrie impuissante. La constitution de « l’arc chiite » est une forme de réponse opportuniste de Téhéran à ce que les politiques iraniens de toutes tendances vivent comme un encerclement de leur pays par les forces américaines et de l’OTAN maintenant présentes en Turquie, dans le Caucase, en Asie Centrale, en Afghanistan, au Pakistan, dans les pays du Golfe et en Irak. Mais cela demeure stratégiquement un réponse assez faible s’appuyant sur des alliés sans grande valeur militaire et politiquement incertains que l’Iran, pour cause de sanctions, ne peut plus tenir financièrement à bout de bras.

Francis Balanche : La Syrie n’est pas un pays chiite. Les minorités chiites (alaouites, druzes, ismaéliens et chiites duodécimains) ne représentent que 15% de la population. La communauté alaouite est une branche particulière du chiisme : croyance en la métampsychose, tolérance à l’égard de l’alcool, etc. Ils sont très éloignés du chiisme orthodoxe représenté par l’Iran ou le Hezbollah. L’alliance avec l’Iran chiite se fonde davantage sur des considérations géopolitiques et une solidarité des minorités face à la domination de la majorité sunnite à l’échelle du Moyen-Orient. La déstabilisation du régime syrien affaiblit l’arc chiite sur le plan géopolitique, mais sur le plan politique, la présence des djihadistes sunnites contribuent à un élan de solidarité chiite qui attire en Syrie des combattants libanais et irakiens motivés par la défense du chiisme, en particulier le mausolée de Sit Zeinab, haut lieu de pèlerinage chiite, dans la banlieue de Damas, menacé par les djihadistes.

La défaite du régime de Bachar el-Assad signifierait l’échec de l’expansion iranienne au Proche-Orient. Le Hezbollah libanais se retrouverait isolé, privé de sa source principale d’approvisionnement en armes. Le régime chiite de Nouri Al Maliki serait fragilisé également par la victoire du sunnisme politique en Syrie qui ne manquerait pas de soutenir les sunnites irakiens. L’Iran se retrouverait isolé, sans relai dans le monde arabe, car ils ne pourraient plus s’appuyer sur l’anti-sionnisme pour dépasser son traditionnel cercle de clientèle arabe chiite.

Si la Syrie est pour l'instant l'un des seuls pays ou ces tensions prennent la forme d'une guerre ouverte, peut-on craindre une généralisation du conflit armé à une échelle régionale ? En Irak, en Afghanistan ou dans le Sinaï par exemple ? 

Alain Chouet : Je ne partage pas cet avis et les cas que vous évoquez n’ont pas grand-chose à voir entre eux. L’Irak dénombre depuis maintenant près de dix ans entre vingt et cent morts par jour dans des affrontements armés et des attaques terroristes. Ce n’est pas parce que la presse n’en parle pas ou ne s’en émeut pas que ça n’existe pas. Autant dire que le conflit y est permanent.

En Afghanistan, les affrontements ouverts n’ont jamais cessé depuis 2002. Il paraît à peu près clair maintenant que le départ des Américains laissera place à un retour plus ou moins massif des Talibans qui poursuivront leurs affrontements armés avec tous leurs adversaires locaux mais ni plus ni moins que maintenant. Les récents affrontements au Sinaï sont largement dus aux aléas des évolutions politiques internes de l’Egypte et à des manipulations plus ou moins avisées des Frères Musulmans. Mais le Sinaï n’a pas d’ouverture extérieure autre que la frontière israélienne au nord et la zone du canal à l’ouest. Outre des tribus bédouines plus intéressées par les trafics divers que par la politique, il n’y a guère de place ni de facilités de survie pour des groupes armés un peu conséquents. Le principal risque d’extension du conflit communautaire syrien concerne à l’évidence le Liban où sont déjà présents des centaines de combattants djihadistes engagés dans le conflit syrien et des dizaines de milliers de réfugiés syriens. Tout cela stimule les antagonismes communautaires qui n’ont jamais cessé au Liban depuis la fin théorique de la guerre civile en 1990.

Fabrice Balanche : La guerre en Syrie prend une tournure de plus en plus religieuse. Ce n’est pas la seule dimension du conflit, ce n’était nullement le cas dans les premiers mois, mais aujourd’hui il faut se rendre à l’évidence qu’une partie croissante des belligérants s’opposent en fonction du clivage entre sunnite et chiite. A cette échelle, c’est un fait sans précédent depuis les premiers siècles de l’Islam. En Afghanistan, les talibans persécutent les chiites, mais sans que cela prennent le caractère d’une guerre régionale jusqu’à présent. Cependant, il est clair qu’après le retrait occidental d’Afghanistan, les voisins sunnite (Pakistan) et chiite (Iran) entreront en confrontation par communautés interposées. Après la chute de Saddam Hussein, la tension entre chiites et sunnites fut « modérée » par l’armée américaine, mais depuis son départ les deux communautés s’affrontent ouvertement. Au Liban, la violence entre sunnite et chiite était circonscrite jusqu’à présent à Tripoli, entre les quartiers de Bab Tebané (sunnite) et Jebel Mohsen (alaouite). Elle a touché Saïda au printemps dernier, puis Beyrouth avec les attentats à la voiture piégée, perpétrés dans la banlieue chiite de Beyrouth, auxquels ont répondu deux attentats dans des mosquées sunnites de Tripoli durant le mois d’août.

En Syrie, le communautarisme a rapidement eu raison de l’unité de la contestation face au régime. A l’échelle du Moyen-Orient, le clivage sunnite – chiite devient un paramètre de plus en plus opératoire pour expliquer les conflits en cours, néanmoins sans le considérer comme exclusif.

Propos recueillis par Théophile Sourdille

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