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Politique fiction : le tweet de Hollande à Merkel, "Frankreich über alles" !
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La fleur au fusil

Et ainsi, et enfin la guerre tant désirée fut déclarée. Une campagne éclair dont l’issue était tristement prévisible…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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"C’est le plus beau jour de ma vie", chantonnait le président de la République. Nous étions le 8 mai 2013 et dans quelques heures il allait ranimer la flamme du soldat inconnu. Et pas avec n’importe qui. Avec le président polonais qu’il avait tenu à associer à ce jour de liesse célébrant la victoire de 1945 sur l’Allemagne maudite depuis toujours, hier comme aujourd’hui. Ah, la Pologne ! Notre sœur ! Notre alliée historique ! Sur les Champs Élysées, les drapeaux tricolores flottaient amoureusement mêlés aux drapeaux blanc-rouge polonais.

La décision de François Hollande était prise. Il allait, à la demande insistante de ses partisans, ouvrir les hostilités, de concert avec nos frères polonais, contre les affreux Teutons dirigés par la non moins affreuse Angela Merkel. Car l’arrogance des Boches et de la Bochesse en chef n’était plus supportable. Leurs caisses étaient pleines alors que les nôtres étaient vides. Leur chômage baissait en même temps que le nôtre augmentait. Leurs exportations progressaient, les nôtres fondaient comme neige au soleil. Tant d’insolence méritait châtiment et le parti de M. Hollande réclamait vengeance.

Après la cérémonie, le président prit à part le numéro 1 polonais et l’informa de son désir de rabattre la morgue allemande. Le Polonais se fit tirer l’oreille : les Allemands investissaient dans son pays et leurs touristes, venus visiter des terres qui leur avaient appartenu naguère, apportaient des millions d’euros qui confortaient le pauvre zloty. François Hollande sortit le grand jeu. Il lui rappela comment Napoléon avait libéré la Pologne des Russes, comment en 1920 un jeune officier du nom de De Gaulle les avait aidés à repousser les Bolchéviques…

Le Polonais hésitait encore. Alors le président de la République abattit son ultime et décisif atout. S’étant assuré de l’absence de Mademoiselle Trierweiler, il dit à son homologue que les Polonaises étaient les plus belles femmes du monde, ainsi qu’il avait pu le constater lors d’une visite à Varsovie, et qu’il se faisait fort de les faire inscrire au patrimoine mondial de l’humanité. Ému, flatté dans son orgueil national, et très soucieux de son électorat féminin, le président de la Pologne répondit :  "Tope-là" !

Aussitôt dit, aussitôt fait. François Hollande envoya un tweet provocateur à la Teutone : "Frankreich über alles" ! Très susceptible, Angela Merkel répliqua en français :  "Alors c’est la guerre !" Et ses blindés se massèrent sur le Rhin. À Paris des foules enthousiastes – PS, PC, Front de Gauche, Écologistes, NPA et LO réunis – défilèrent en criant : "À Berlin !" Les Allemands, s’étant préalablement assurés de la neutralité bienveillante de la Russie poutinienne, attaquèrent en premier la Pologne. Comme en 1939, ils n’en firent qu’une bouchée.

Quelques mois plus tard, ils déferlèrent sur la France. Ce fut, pour nos armées, une débâcle. Une déroute humiliante et douloureuse. Comme en 1940. Ayant déclaré Paris ville ouverte, Hollande et son gouvernement se réfugièrent à Bordeaux. Là, dans une ambiance crépusculaire, le président de la République, manifestement très perturbé, proposa de continuer le combat en Algérie. Laurent Fabius le morigéna : "Mais François, tu as oublié que l’Algérie n’est plus française depuis longtemps ?" Vaincu, Hollande baissa la tête et se mura dans un silence dont nul ne parvint à l’arracher. Les ministres décidèrent alors de demander l’armistice.

Seul un homme providentiel pouvait sauver ce qui restait de la France. On appela un certain Nicolas Sarkozy qui, dans le temps, avait formé avec la chancelière allemande un couple diabolique connu sous le nom de Merkozy. Il exigea les pleins pouvoirs et les obtint. Puis il alla faire maintes courbettes devant l’horrible mégère teutonne. Les conditions posées – et acceptées – furent effroyables. Réduction drastique du nombre des fonctionnaires. Plus grande liberté de licenciement accordée aux entreprises. Allongement de l’âge de la retraite à 65 ans. En France, le peuple abasourdi et tétanisé ne protesta pas.

Seul un courageux soldat se dressa pour sauver l’honneur du pays ainsi martyrisé. Le général Mélenchon – tel était son nom – lança un vibrant appel à la résistance. Il dénonça les "salopards" qui nous trahissaient, affirma que lui "pensait en français" et proclama fièrement : "Nous avons perdu une bataille mais nous n’avons pas perdu la guerre." Et il s’embarqua pour Londres, l’Angleterre étant comme la Pologne notre alliée traditionnelle. Mais il fut aussitôt refoulé par le perfide et craintif Cameron. Le général Mélenchon fit alors route vers Caracas. Il y est depuis, prostré devant la tombe d’Hugo Chavez. De François Hollande on n’a plus jamais entendu parler. Et la France ? Eh bien elle gémit sous la botte allemande…

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