Dans Rigoletto, il y a un air célèbre "la donna e mobile" ("La femme est changeante" ). Il y a aussi un vieux proverbe français : "souvent femme varie, fol est qui s'y fie". S'agissant de Valérie Pécresse, ce sont des références qui ont toute leur place ici.
Il y a quelques années, elle était une bourgeoise bien sous tous rapports. Une représentante exemplaire et BCBG de la droite bien élevée, la droite serre-tête qui va à la messe. En 2017, elle fit feu de tout bois pour soutenir Juppé contre Fillon qu'elle jugeait trop droitier. Alors on lui aurait donné le Bon Dieu sans confession.
Puis - "la donna e mobile" - elle a radicalement changé. Aujourd'hui, c'est Ma Dalton. Elle défouraille et flingue à tout va. Elle tire sur l'immigration. Réclame l'expulsion des clandestins, la fermeture des mosquées salafistes. Et le retour de la double peine.
Une vraie guerrière on vous le dit. Ses phrases viriles et vengeresses lui ont valu d'être acclamée par les jeunes Républicains qui sont très, très à droite et qui par la même occasion, ont hué le nom de Xavier Bertrand. Là est la raison qui a fait de Valérie Pécresse une toute fraîche islamophobe.
Car c'est le président des Hauts-de-France, son rival, qu'elle veut abattre. Il s'agit de faire de lui (il s'y emploie de son côté !) un centriste mou. Valérie Pécresse a compris que le vent soufflait à droite. Et la girouette tourne toujours dans le sens du vent...
Est-elle sincère ? On peut en douter. Mais elle est dotée d'un solide flair politique. Encore un petit effort et elle dépassera en vigueur le discours de Zemmour. Ses promesses lui garantissent un certain succès à droite. Mais on sait que les promesses n'engagent que ceux qui y croient !
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