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Petits repères pour comprendre les élections en Israël
©JIM HOLLANDER / POOL / AFP

élections législatives

Ce mardi 17 septembre est un grand jour pour la démocratie israélienne. Six millions d’Israéliens sont, une nouvelle fois, appelés aux urnes pour élire les membres de la XXème Knesset.

Les principaux enseignements du précédent scrutin du 9 avril sont :
Le Likoud et la coalition « kakhol-lavan », « blanc-bleu » avait, chacun, obtenu 35 sièges, même si le Likoud avait 15 000 voix de plus sur un total de plus de 1 100 000 voix pour chacune des deux listes.
Le Likoud a historiquement atteint un niveau record.
Avoir obtenu 35 sièges en deux mois a constitué un exploit pour la coalition « blanc-bleu » ; il a été réalisé au détriment du parti travailliste, en pleine déroute avec ces élections.
La non qualification de :
 « La nouvelle droite », « Yamin Hahadach », emmenée par Naftali BENNETT et Ayelet SHAKED,
La liste « Zéout » de Moshe FEIGLIN
Au total, l’échiquier politique israélien sorti des urnes du 9 avril s’est ainsi réparti :
- 10 députés des deux partis arabes.
- Un bloc de centre gauche de 45 dont 35 de « blanc-bleu », 6 du parti travailliste et 4 de Meretz.
- Un bloc de droite de 65 députés,les 35 du Likoud, les 16 des deux partis religieux, es 4 de « Koulanou » de Moshe Kahloun, les 5 d’« Israël Beiteinou » d’Avigdor Lieberman, les 5 de l’Union des droites de Rafi Peretz.
Cette situation aurait dû permettre à Benjamin Netanyaou de constituer une solide coalition gouvernementale, mais Avigdor Lieberman sen a décidé autrement. Il a fait échouer le premier ministre sortant qui, en réponse, a entrainé de nouvelles élections. Depuis, Avigdor Lieberman s’est lancé dans un combat contre les orthodoxes.
Pour cette nouvelle élection législative, il conviendra de suivre tout particulièrement :
- Le taux de participation. Plus de 4 200 000 israéliens avaient voté le 9 avril, soit une participation de 67,47 %. Cela a constitué un niveau traditionnel pour Israël malgré l’appel au boycott de certains responsables arabes.
- Les derniers sondages laissent entendre un coude à coude entre le Likoud et l’alliance « blanc-bleu »,« Kakhol-Lavan », des « trois mousquetaires » Benny GANTZ, Yaïr LAPID, Moshé AYALON, et Gaby ASHKENAZY.
Nombreux sont ceux qui prédisent une coalition des deux blocs avec comme premier ministre la tête de liste arrivé en tête. Mais la situation est asymétrique. Benjamin NETANYAOU ne s’est jamais prononcé sur le sujet ; par ailleurs, après avoir plusieurs fois changé d’avis, Benny GANTZ a indiqué qu’il ne siègerait pas avec Bibi tant que ses ennuis avec la Justice ne seraient pas réglés.
- Moshe KAKHLOUN ayant réintégré le Likoud, la performance du parti de droite devra être apprécié par rapport aux 39 sièges recueillis par Koulanou et le Likoud le 9 avril, et non par rapport aux seuls 35 sièges du parti de Benjamin NETANYAOU.
- Le score d’Avigdor LIBIERMAN pour savoir si sa stratégie a été payante. Contrairement au précédent scrutin, il a signé un accord de répartition des restes de voix avec « Kakhol-Lavan », et non avec le Likoud. Il a martelé son opposition à tout gouvernement avec les orthodoxes, et pris fait et cause pour un gouvernement d’union nationale. Les évolutions des sondages lui sont favorables, et semblent lui donner raison au point d’en faire le faiseur de roi !
- Le résultat de Yamina emmené par Ayelet SHAKED et Naftali BENNET. Leur échec le 9 avril a conduit à un regroupement des sionistes religieux sous la houlette d’Ayelet SHAKED qui a accompli un véritable tour de force. Ces élections permettront de savoir si la greffe a pris.
- Le score du parti travailliste avec le double pari d’Amir PEREZ : l’alliance avec Orly LEVY-ABECASSIS pour permettre au parti travailliste de retrouver des accents sociaux et éventuellement l’écoute des sépharades ; le refus de tout rapprochement avec Meretz rejoint par Éhoud BARAK.
- La performance du camp démocratique, du regroupement du Meretzde Nathan HOROWITZ et de Éhoud BARAK.C’est peut-être le dernier combat politique d’Éhoud Barak, marqué par l’affaire Eipstein, et cette alliance contre nature avec des post sionistes.
- Le résultat des deux partis orthodoxes, notamment si ils arriveront à conserver leur 18 sièges.
- Le score de la liste unique arabe. Les partis de la minorité nationale ont tiré les enseignements du précédent scrutin ; avec deux listes, ils n’avaient obtenu que 10 sièges contre les 13 obtenus lors des précédents scrutins.
La campagne a, encore une fois, été marqué par l’absence de véritable débat ni sur la sécurité aux frontières Nord et Sud d’Israël,ni sur les perspectives du processus de paix et du fameux « deal du siècle» annoncé par le Président Donald TRUMP, ni sur les sujets sociétaux, ni sur la situation économique…
Malgré une croissance économique substantielle à 3,4 % et d’indéniables succès, le futur gouvernement sera confronté à au moins trois défis majeurs :
- L’augmentation des inégalités sociales et de la pauvreté qui touche un million de personnes.
- La cherté de la vie, notamment par la remise en cause de monopoles.
- L’impérieuse nécessité de développer les infrastructures publiques pour limiter l’usage de la voiture qui est en train d’asphyxier le pays. Il faut reconnaître à Avigdor LIEBERMAN la perspicacité d’avoir mis en exergue la situation du secteur hospitalier, et l’impérieuse nécessité d’un grand programmes d’investissements.
Sans oublier les problèmes du logement, l’impérieuse nécessité de décongestionner l’agglomération de Tel Aviv…
La situation politique est marquée par une forte bipolarisation entre « Kakhol-Lavan » et le Likoud, mais insuffisante pour la constitution d’une coalition. Parallèlement, la fragmentation de l’échiquier politique entre une douzaine de partis entraine négociations et marchandages pour la formation du gouvernement.
Les sondages n’ayant jamais été très fiables en Israël, il conviendra d’être excessivement prudent et d’attendre les résultats définitifs, jeudi. Après, il faudra être patient pour la constitution de la coalition et du futur gouvernement.

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