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Petits conseils pour bien choisir les applications susceptibles de vous aider à gérer stress ou anxiété
©OLIVIER MORIN / AFP

Santé mentale

Stress, anxiété, angoisse ... La santé psychologique des adolescents et des adultes français est toujours perturbée par la pandémie de Covid-19 et ses conséquences. De nombreuses applications mobiles proposent un accompagnement ou des traitements pour y remédier. Voici ce qu'il faut savoir avant de les choisir.

Xavier Briffault

Xavier Briffault

Chargé de recherche au CNRS (INSHSSection 35).
Habilité à diriger des recherches (HDR).

Membre du conseil de laboratoire du CERMES3.
Membre du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP), Commission Spécialisée Prévention, Education et Promotion de la Santé.
Expert auprès de la HAS, de l’Agence de la Biomédecine, de la MILDT, de l’ANR, d’Universcience.

Chargé de cours à l’Université Paris V Paris Descartes, à l’Université Paris VIII Vincennes-Saint Denis. 

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Atlantico : Avec la pandémie, l'anxiété et l’angoisse ont fortement augmenté et la santé mentale est devenue un véritable enjeu. De nombreuses applications mobiles proposent un accompagnement, et même des traitements pour se libérer de ces maux. Quelle est la réalité du marché ?

Xavier Briffault : Ces applications se sont beaucoup développées avec le Covid, comme tous les services de médecine et de télé consultation, mais cela fait une bonne dizaine d’années qu’elles existent. Certaines développées dans un cadre académique, testées selon des protocoles scientifiques, sont aussi efficaces que des thérapies brèves sur certains troubles mentaux. D’un autre côté, il y a une foule d’applications sur le marché qui sont proposées par des éditeurs divers et variés, avec moins parfois de sérieux. Aujourd’hui, il y aurait une centaine d'applications proposant un accompagnement et si on se limite aux applications françaises, il y en aurait au moins une dizaine. Les interfaces proposant un simple questionnaire sont elles beaucoup plus nombreuses.

Face à la diversité des applications, sur quels critères se référer pour choisir laquelle ou lesquelles utiliser ?

Dans cette foule, il est très difficile pour le consommateur de s’y retrouver. Mais la première chose qu’il doit regarder c’est le développeur. Est-ce que c’est une université ? Est-ce une entreprise ? Si c’est une entreprise, a-t-elle un conseil scientifique solide ? Est-elle composée de chercheurs qui ont une certaine déontologie scientifique ? Pour que l’application ait une chance de marcher, il faut que le projet de l’application soit solide. D’ailleurs, avant de la télécharger, on peut regarder les commentaires des utilisateurs, des médias professionnels. Il s’agit de critères classiques, mais toujours efficaces. 

On peut ensuite voir si l’application utilise des méthodes avérées avec une crédibilité scientifique et sourcée. Dans le cadre d’un traitement, l’application peut référencer les articles scientifiques sur lesquels elle s’est fondée. Le meilleur critère de vérification est de savoir si l’application a été évaluée par un groupe de contrôle avec des indicateurs standardisés, mais c’est rarissime. Elle peut aussi être qualifiée de dispositif médical ce qui peut être une preuve de non nuisance.

A quoi faut-il faire attention avant de choisir son application ?

Il n’y a aucun contrôle sur ces applications, mais la réglementation RGPD est assez contraignante en France, ce qui garantit une certaine sécurité. Pourtant, à partir du moment où on met nos données dans une application, on peut être certain qu’elles deviendront publiques. Il ne faut donc pas les considérer comme un outil bancaire sécurisé parce que l’on y inscrit des données médicales. Certaines applications divulguent ces informations et il faut le prendre en compte. Il s’agit de données sensibles médicales donc il faut faire attention. 

Sur le marché, on trouve en majorité des applications de self help utilisées en autonomie par les utilisateurs. On les utilise sans thérapeute additionnel. Ensuite, il y a des applications comme Mon Sherpa (Ndlr : Xavier Briffault fait partie du conseil scientifique de Mon Sherpa), qui s’utilise de façon autonome et en lien avec une consultation psychiatrique. Il est également possible de partager des données entre patients et thérapeutes. Cela permet un meilleur suivi et d’apporter des questions sur le suivi.

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