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Opération Barkhane : les ennemis de l’armée française au Sahel sont aussi... très loin du Sahel
©Alain JOCARD / AFP

Le grand jeu

Le théâtre d'opération est l'occasion pour d' autres puissances de faire pression de tout leur poids diplomatique.

Emmanuel Dupuy

Emmanuel Dupuy

Emmanuel Dupuy est enseignant en géopolitique à l'Université Catholique de Lille, à l'Institut Supérieur de gestion de Paris, à l'école des Hautes Études Internationales et Politiques. Il est également président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE). 

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Atlantico.fr: Au-delà de la question du départ ou du maintien des forces au Mali, une interrogation subsiste à propos du terrain dopération. Le G5 Sahel pourrait-il être plus efficace alors que la Russie, la Turquie ou dautres pays jouent de leur poids diplomatique sur la région ? Comment se jouent les influences des puissances ?  

Emmanuel Dupuy : Le président Emmanuel Macron, lors d’une récente interview pour Jeune Afrique, évoquait déjà ce jeu des puissances. Et, d’après lui, elles ne jouent pas selon les règles internationales. La question selon laquelle, certains pays pourraient « remplacer » la France sur ce plan se retrouve, en effet, largement exploitée chez certaines forces politiques maliennes, à l’instar du Mouvement de contestation dit du 5 juin - Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). 

La question du retrait militaire français, signifiant par là même son échec, est également une aubaine que ne manquent pas d’exploiter les groupes armés terroristes, dans le cadre d’une guerre informationnelle qui prend de plus en plus d’ampleur. Pourtant, contrairement à la France, la Russie, qui est la plus souvent acclamée par les manifestants dans les rues de Bamako, n’a strictement aucune troupe sur place. Elle a néanmoins signé quelques accords de défense avec le Mali (juin 2019) ou le Niger et elle fournit quelques hélicoptères MI-35 aux forces armées nigériennes ou maliennes, mais elle n’a pas de dispositif militaire. La Russie est ainsi « liée » par la signature d’accords de défense avec quatre des cinq états du G5-Sahel, à l’exception notable de la Mauritanie, chasse gardée de la coopération anti-terroriste avec les Etats-Unis.

Ce qui est vrai pour la Russie l’est également pour la Turquie. Elle a montré son intérêt pour le continent africain en promettant de multiplier par deux ses investissements, pour les porter de 10 à 20 milliards d’euros d’ici 2025.

Ces deux pays font ainsi preuve d’un activisme important dans cette région. L’ambassadeur russe à Bamako, Igor Anatolievich Gromyko, fin connaisseur de l’Afrique, a été choisi à dessein par Mikhaïl Bodganov le vice-ministre russe des affaires étrangères en charge de l’Afrique et du Moyen-Orient. Quand la France est vilipendée lors de manifestations à Bamako, même si le nombre de manifestants se limite à une centaine d’individus, l’on peut souvent entendre l’argument selon lequel la France soit remplacée par la Russie. Mais tout cela n’est qu’une vue de l’esprit. Comme précédemment indiqué, les militaires russes sont relativement peu présents sur le continent africain, à contrario, cependant de leurs sous-traitants, à l’instar de la plus connue des sociétés militaires privées russes, Wagner, activement présente en Libye et en République centraficaine.

Cependant, diplomatiquement, l’activisme russe ou turc est bien là économiquement. Le président Recep Tayyip Erdogan s’est rendu au Mali, ainsi qu’au Sénégal et en Mauritanie, en février-mars 2018, ainsi que le ministre des affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, en septembre dernier, pour y rencontrer le leadership militaire qui avait pris le pouvoir, le 18 août dernier Tous deux ont, sans doute,  en « jouer » sur l’hostilité à l’encontre de l’Europe et de la France. C’est le début d’un processus dans lequel il n’y a, du reste, pas que la Turquie et la Russie. 

La Turquie utilise, aujourd’hui, sur le continent africain, notamment en Libye, une filiation fréro-musulmane, mais avant elle, les pays du Golfe Persique, ont allègrement usé de la même stratégie. Parmi les états du Golfe, l’Arabie Saoudite, les E-A-U ou encore, le Qatar, sont des acteurs qui ont, eux aussi, su jouer sur le sentiment de défiance à l’égard de la France dans la région. L’imam Mahmoud Dicko qui a inspiré le mouvement du 5 juin, à l’origine de la fragilisation de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, s’est formé en Arabie-Saoudite. L’autre chef spirituel malien, le président du Haut-Conseil Islamique du Mali, Chérif Ousmane Madani Haïdara joue aussi de cette relation particulière qui le lie aux pays du Golfe. Cela conforte la réalité d’une certaine forme  prosélytisme wahhabite et influence tekfiriste qui remonte aux années 1990, qui a visé l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, ainsi que le Maghreb.

Atlantico.fr: En concentrant nos efforts sur la négociation et la lutte contre les groupes djihadistes est-on réellement en mesure de lutter contre linstabilité au Sahel ?  

Il y a une différence entre des opérations de contre-terrorisme qui étaient amenées à légitimer l’opération Serval (Janvier 2013 - août 2014) suite à une demande d’intervention militaire du président de transition, Dioncounda Traoré et les nouvelles missions de lutte anti-terroriste, associant opérations militaires et actions civilo-militaires de stabilisation. 

Le Mali, en janvier 2013 était dans l’incapacité de résister à une percée de combattants - mélangeant mouvement sécessionnistes touaregues et organisations djihadistes majoritairement venus d’Algérie - qui ayant conquis le Septentrion malien dans les mois qui précédaient - menaçaient Bamako. Il y a eu, du reste, dès 2014, des doutes émis par certains analystes - à l’instar de Jean-Christophe Notin - quant à la réalité de cette menace.

L’on a, néanmoins, l’impression que les objectifs initiaux de l’opération Serval ne sont plus les mêmes que ceux de l’actuelle opération Barkhane. Il en résulte que la « chasse »  contre les colonnes de djihadistes et l’objectif visant à empêcher l’enkystement des groupes armés terroristes dans des zones inexpugnables (à l’instar de l’Adrar des Ifogahs ou encore de la vallée de l’Amatettaï) n’est plus celui d’aujourd’hui. Il y a désormais 5100 militaires français - bientôt réduits de 600 hommes - qui agissent sur une zone de 5 millions de km2. À cet « enkystement » initial des groupes armés terroristes au Nord du pays est venu s’ajouter une « migration » vers le centre du pays, dans la boucle constituée par le fleuve Niger, dans les régions du Liptako-Gourma et du Macina, ainsi que dans la zone dite des « trois frontières », entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. 

Désormais, c’est une « fédération » de groupes armés que nous combattons, regroupés sous l’égide d’un commandement unifié du chef Touareg, Iyad Ag Ghali, à travers le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM ou RVIM) créé en mai 2017, dans la continuité d’Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Il y a également l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS) sous l’égide d’Adnane Abou Walid al-Sahraoui, qui a prêté allégeance à Daesh, dès mai 2015. Le Directeur Général de la Sécurité  Extérieure (DGSE), Bernard Emié, a tenu à rappeler, très récemment, que l’affaiblissement opérationnel de l’EIGS, sous la double pression des opérations militaires contre lui et les combats « fratricides » menés avec le GSIM,  faisait désormais de la mouvance al qaidiste, dirigée par le touareg Iyad Ag Ghali et le prédicateur peul, Hamadou Koufa, chef de la Katiba Macina, notre principal ennemi. 

Nous avons ainsi créé un dispositif initialement focalisé sur le Mali suite à la menace sérieuse, quoique pour certains exagérée, qui planait sur l’intégralité territoriale du pays, et qui avait, du reste, précipité la chute du président Amadou Toumani Touré, en mars 2012 ainsi que celle de la junte qui lui avait ravi le pouvoir. 

Depuis, nous avons agissons sur un théâtre d’opération, sis sur principalement 3 états (Mali, Burkina Faso et Niger) largement élargi, mais, avec guère plus de deux fois le nombre de soldats engagés en 2013. Aujourd’hui, le théâtre d’opération s’élargit et s’agrandit, au-delà de la bande sahélo-saharienne, à l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, avec la certitude acquise - avec les attentats de 2015 en Côte d’Ivoire, et l’enlèvement des deux ressortissants français au Nord-ouest du Bénin, en mai 2019 -  que les groupes armés terroristes, visent désormais les pays riverains du Golfe de Guinée (Ghana, Togo, Bénin, Côte d’Ivoire, sans oublier le Sénégal).

On en viendrait presque aussi à oublier que la pression sécuritaire des combattants de Boko Haram, autour du Lac Tchad, est un autre sujet d’égale mobilisation des pays touchés (Niger, Tchad, Nigéria, Cameroun) et préoccupe au plus haut point la France, au-delà des mouvements que Barkhane, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et la Force conjointe du G5-Sahel, combattent au Mali, au Burkina Faso et au Niger. 

La jonction et la plus forte integration - tant du point de vue opérationnel que de la planification des operations - entre le G5-Sahel et la Force mixte multinationale (FMM-MNJTF, regroupant troupes nigérianes, nigériennes, béninoises, tchadiennes et camerounaises) est, à mon sens, une evidence tactique, pour l’instant insuffisamment prise en compte. 

Il devrait en être aussi question lors du Sommet de N’Djamena, alors que le Tchad, préside non seulement le G5-Sahel, mais également la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD).

Atlantico.fr: Mécaniquement, sommes-nous devenus une force doccupation ? 

Il est indéniable, que certains de nos « adversaires » dans la région - notamment, ceux désignés comme tels par le Président Emmanuel Macron, s’entend - nous désignent, bien volontiers, de manière « simpliste »  comme une force d’occupation. A cela, la meilleure réponse réside, sans doute dans la prise en compte de l’internationalisation de la stabilisation au Mali et au Sahel. Nous sommes loin d’être les seuls à agir. Du reste, l’opération Barkane est une opération qui englobe un certain nombre de nos partenaires européens (Britanniques, Danois, Espagnols, Estoniens) sans oublier l’appui précieux de nos alliés américains et allemands, en matière de renseignement, de surveillance aérienne, de drones et de capacité de transport de troupes.

Par ailleurs, en comptabilisant, les 5100 personnels de l’opération Barkhane, auxquels s’ajoutent les 3000 hommes et femmes au sein des missions de formations européennes (European Union Training Mission – EUTM-Mali et European Union Capacity Border Assistance Mission EUCAP-Mali & EUCAP Sahel - Niger), ce sont, à peu près, 8000 Européens qui agissent et combattent le terrorisme au Sahel. 

Enfin, la nouvelle Task-force Takuba, autour de l’apport précieux des forces spéciales, associant aujourd’hui huit pays et - d’ici l’été prochain - onze pays dont la Suède, la Républlique tchèque, le Portugal, la Belgique, l’Estonie, le Dannemark, les Pays-bas et l’Italie qui va envoyer 200 militaires d’ici mars prochain, tend à confirmer l’européanistaion de la mobilisation internationale. 

Du reste, ce sont 60 pays qui composent la force militaire de la MINUSMA !

Le sommet de N’Djamena a, enfin, officialisé l’envoi de 1200 tchadiens dans le Macina malien. Le Sénégal, avec 1305 constitue le second plus important contingent de la MINUSMA.

Bref, l’argument selon lequel la France - à travers l’opération Barkhane - serait devenue une force d’occupation ne tient pas.

Atlantico.fr: Quelles sont les leçons que la France devrait tirer de son intervention dans la région ?

Une des leçons les plus importantes, à tirer, après huit années d’intervention au Sahel, est que l’on ne peut pas défaire des groupes armés terroristes - force par nature asymétrique, en prenant, bien évidemment, en compte une approche intra-étatique - comme l’on combattrait un État. La « relativité » de la notion de victoire militaire est une évidence, car les groupes sont très mobiles et agiles, quoique relativement peu nombreux (peu ou prou 2000 hommes). Le principe de la contre-insurrection (COIN) qui est lié à ce type d’opération militaire contre des groupes armés terroristes ne peut, évidemment aboutir in fine à une éradication totale de la menace.

En résumé, des victoires militaires, ne peuvent remplacer un processus politique, avant tout lié au retour de l’Etat et à l’affirmation de la puissance publique là où, précisément, les djihadistes et organisations narco-criminelles agissaient, en toute impunité, le plus souvent, à défaut et parfois en remplacement d’un état défaillant.

Le paradoxe veut que le “palmarès” du dispositif militaire Barkhane, qui « traque » quelque 2000 combattants de groupes armés terroristes (GAT) depuis janvier 2013, en a éliminé à peu près 1000 en 2020, dans la bande sahélo-saharienne. L’année 2020 aura ainsi été couronné de succès symboliques. 

A l’instar de l’élimination du chef d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) Abdelmalek Droukdel, en juin 2020, le 10 novembre dernier, de Bag ag Moussa, chef des opérations militaires du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) ainsi que Yahia Abou el-Hammam, le 21 février 2020. 

Avec 128 actions de combats, soit - en moyenne - une sortie opérationnelle tous les trois jours, le bilan est, en effet, conséquent : 500 armes légères et de petit calibres (ALPC) saisies ou détruites, 40 armes lourdes, de type mitrailleuses détruites ou saisies, 15 lance-roquettes saisies et détruites ainsi que 25 pick-ups immobilisés. 

Les militaires français agissent ainsi davantage en synergie avec leurs partenaires locaux. C’est ce qui avait été promis, du reste, lors du Sommet de Pau. L’opération Eclipse (2 janvier -  3 février) sur 400 km de front et 200 km de profondeur, dans la région des « trois frontières » entre les localités de Hombori, Boulkessi et Douentza aura ainsi engagé, de manière exemplaire, 1500 militaires français, 900 Burkinabés, 850 Maliens et 150 Nigériens. Nul étonnement que l’opération ait ainsi été très médiatisée, en amont du sommet de N’Djamena.

Le problème vient ainsi parfois des perceptions biaisées que nous avons de l’ « ennemi ». Parfois, nos partenaires locaux, sahéliens peuvent ne pas en avoir la même définition, comme cela s’est caractérisée avec la mouvance touaregue, que les autorités maliennes n’ont cessé de combattre depuis 1963 et avec lesquels, pourtant, la France a été accusée d’être « complaisante ». Ce hiatus a été polarisé sur la ville de Kidal, où l’autorité malienne a bien du mal à s’affirmer durablement. 

Désormais, la question qui nous divise réside aussi dans l’opportunité et les conditions d’un dialogue avec la mouvance terroriste. Plusieurs pays et leurs leaderships politiques et réligieux, souhaitent initier un dialogue national visant à la réconciliation nationale. C’est le cas du Mali et du Burkina Faso, à l’instar du dialogue de Djibo, instaurant des discussions « politiques » avec des « effectueurs » issus des groupes armés terroristes. 

Il en découle évidemment, une nécessaire adaptation du dispositif militaire français, pour répondre à cette situation politique nouvelle qui implique la volonté - légitime - d’asseoir la stabilisation des états sahéliens sur un dialogue inclusif impliquant, comme l’a récemment rappelé le Premier ministre malien, Moctar Ouane « d'engager le dialogue avec tous les enfants du Mali sans exclusive, affirmant vouloir être en phase avec la volonté des Maliens et de tenir compte des réalités nationales ». 

Il revient, bien évidemment, aux Maliens d’en déterminer le format et le calendrier. Néanmoins, il faut avoir conscience que ce dialogue se tient avec des responsables de groupes armés terroristes que nous combattons, pourtant aujourd’hui, et considérons toujours comme nos principaux adversaires.  

Atlantico.fr: La présence militaire apporte-t-elle quelque chose à la France ?

Elle est celle qui est arrivée de manière urgente, à la demande des autorités maliennes, la première, eu égard au pré-positionnement de ses troupes au Sénégal, en Côte d’Ivoire et de ses avions au Tchad. Il y avait peu de forces capables d’arrêter la progression terroriste. Ce n’est qu’au regard de l’incapacité de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à mobiliser les 3000 hommes de sa Force en attente ouest-africaine (FAA) pourtant promises dès fin 2012, que la France intervient le 11 janvier 2013.

L’argument qu’utilisent beaucoup de nos adversaires, comme la Turquie ou la Russie, consiste à dire que c’est dans une logique post-coloniale que la France est présente pour défendre ses intérêts économique et financiers. Or, les entreprises françaises sont quasiment inexistantes au Mali ; en tout cas nettement moins présents que les entreprises iatliennes, canadiennes et, il convient de le rappeler, russes dans le secteur minier du Nord du Mali. Par aileurs, si nous sommes, en effet, présents,  au Niger, ce n’est pas seulement pour s’assurer de l’extraction d’Uranium, mais bien aussi pour veiller que l’instabilité libyenne, depuis 2011, ne gangrène aussi le Niger frontalier. 

Nous assurons, ainsi, avant tout, la sécurité des Maliens, des Burkinabés et des Nigériens. Pour rappel, 4250 d’entre eux, dont de nombreuses femmes et enfants, ont été victimes du terrorisme en 2020. Près de 2 millions de Sahéliens, 3 millions de Nigérians ont été obligés de fuir leurs foyers en 2020. C’est quatre fois plus qu’en 2019 ! Il y aurait, selon le programme humanitaire des Nations Unies au Sahel (OCHA Sahel) 31 millions de Burkinabés, Maliens, Nigériens, Tchadiens, Tchadiens, Camerounais et Nigérians, en besoin d’aide alimentaire d’urgence !  

Ainsi, l’argument selon lequel nous agirions au Sahel pour éviter des attentats sur notre propre territoire ne tient pas. Nos partenaires européens que nous essayons de convaincre de nous « suivre » au Sahel ont du mal à « avaler » cela. Le parallèle entre la dangerosité des attentats de novembre 2015 commandité par les ressortissants français parti à Raqua est faux. Il n’y a jamais eu de velléités d’ouvrir un front sahélien sur le continent européen. A ma connaissance, le seul attentat commis en France et en Europe, au nom de l’Etat Islamique dans le Grand Sahara (EIGS),  est celui de Yousef T, qui avait délibérément percuté deux policiers, à Colombes, en avril 2020.

Quitte à chercher des raisons « implicites » à notre intervention au Mali, en 2013, et à notre présence actuelle au Sahel, mieux vaut prendre en compte le simple fait que vouloir que les populations locales ne soient pas agressées, tuées, affamées, empêchées d’étudier et obligées de fuir leurs foyers,  demeure la condition de notre solidarité et coopération partagée.

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