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La course à l'énergie rattrapera-t-elle l'Arctique ?
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Un or très noir

Nucléaire ou pas, les énergies fossiles restent une ressource clé pour l'économie mondiale. Et les gisements non encore exploités suscitent toutes les convoitises.

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Les ressources pétrolières ne sont pas épuisables et leur raréfaction entraîne une augmentation des prix du carburant. Pire, leur exploitation n'est pas sans risques, comme en témoigne actuellement la fuite de gaz survenue sur la plate-forme Elgin. Le caractère polluant des énergies fossiles en général n'est enfin un secret pour personne. Alors que la lutte contre le réchauffement climatique justifierait à elle seule d'accorder une plus grande place aux énergies renouvelables, elles conservent pourtant leur leadership.

L'écosystème arctique confronté à des périls grandissants

 Nous n'en sommes pour l'heure qu'aux débuts de cette nouvelle saga de l'or noir, mais l'exploitation des considérables ressources pétrolières de l'Arctique deviendra selon toute vraisemblance soutenue d'ici le début de la prochaine décennie. Shell, Total et le groupe britannique Cairn Energy ont d'ores et déjà avancé leurs pions.

Dans leur cas, le réchauffement climatique est une véritable aubaine. Il est en revanche un supplice pour nombre d'espèces de la région. Celles-ci ne devraient malheureusement pas être au bout de leurs peines. L'augmentation des températures risque en effet de se traduire aussi par une hausse conséquente du trafic maritime, par la construction de nouveaux pipelines et de nouvelles infrastructures routières, par une accumulation des rejets de produits polluants directement dans les eaux glacées ainsi que par de nouvelles installations industrielles, minières et pétrolières. Des transformations qui pourraient en outre aller de pair avec une activité sismique plus intense...

Co-auteure d'un rapport sur l'avenir énergétique de l'Arctique, la Lloyd's prévoit d'importantes perturbations pour la biodiversité locale. Les baleines et les caribous pourraient par exemple voir leurs schémas de migrations profondément bouleversés.

Et la Lloyd's de préconiser des investissements élevés dans le domaine de la recherche, tout comme la mise en place par les entreprises d'exercices réalisés « à partir des pires scénarios de catastrophe environnementale ». Il serait navrant qu'elle ne soit pas entendue.

Pour en savoir plus : L’exploitation pétrolière en Arctique pourrait être un calvaire pour la biodiversité

Penly, la partie émergée de l'iceberg ?

Les « pro-atome » vendent le nucléaire comme une énergie « propre » et qui participe à la lutte contre la hausse du thermomètre mondial. Si les centrales atomiques émettent moins de gaz à effet de serre (GES) que leurs homologues thermiques, elles ne sont cependant pas aussi « vertes » que les parcs éoliens et autres complexes photovolaïques. De même, l'indépendance énergétique que défendent bec et ongles ceux que les responsables d'EELV ont baptisé les « nucléocrates » est un mythe, l'uranium français, pas franchement écolo lui non plus, provenant en fait d'Australie, du Canada ou encore du Niger.

Quant à l'incendie qui s'est déclaré la semaine dernière dans l'unité de Penly (Seine-Maritime), il a relancé le débat autour de la sécurité des installations atomiques françaises. Sont-elles aussi fiables que le gouvernement veut bien le dire ?  L'incident du 6 avril dernier, qui a nécessité un arrêt à froid du réacteur affecté, n'est-il pas venu prouver à son tour qu'un grain de sable pouvait à tout moment gripper la belle machine atomique made in France ?

Pour en savoir plus : Fuite d'eau radioactive à la centrale nucléaire de Penly

La notion de « préjudice environnemental » en danger

Elle disparaîtra si d'aventure la Cour de cassation suivait l'avis de l'avocat général Me Didier Boccond-Gibod, qui dans le cadre de « l'affaire » de l'Erika, compte-tenu du fait que le tanker s'est échoué en décembre 1999 dans une zone économique exclusive (donc en dehors des eaux territoriales françaises), a estimé que les poursuites contre Total devait être abandonnées. La perspective d'une annulation de toute la procédure judiciaire consécutive au naufrage a déclenché l'ire des élus locaux, des associations de protection de l'environnement et d'une partie de la classe politique française.

Candidat du MoDemau scrutin présidentiel, François Bayrou a ainsi évoqué « un très mauvais signal pour l'avenir ». Le président socialiste de la Région Bretagne Jean-Yves Le Drian, lui, a vu dans l'avis de Me Boccond-Gibod « une sorte de reconnaissance du droit à polluer en mer ».

Total a déjà déboursé deux cents millions d'euros dans le cadre des opérations de nettoyage du littoral et ne sera pas remboursé. Si toutefois la Cour de cassation devait abonder dans le sens de l'avocat général, tous les groupes pétroliers seront rendus irresponsables des naufrages et des marées noires futurs, redoute Eva Joly (EELV). Ce serait une autre catastrophe...

Pour en savoir plus : Le scandale de l’éventuel abandon des poursuites contre Total dans le cadre de l’« affaire » de l’Erika

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