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Malchanceux ? Apprenez à vous attirer les faveurs du destin
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Bonnes feuilles

La chance est souvent perçue comme une force invisible et fortuite qui frappe sans prévenir et où bon lui semble... Il n'en est rien. Elle est intimement liée à notre façon de percevoir le monde et de rentrer en relation avec autrui. Extrait de "Et si je croyais en moi" (1/2).

Gilles  Noblet

Gilles Noblet

Après vingt ans de journalisme économique, Gilles Noblet a créé en 2004 sa société, ; "Passage de cAp", croisant ses compétences en management, communication et ressources humaines. Il exerce, sous son nom d'usage, une activité de conseil en valorisation des talents auprès des cadres dirigeants, des entrepreneurs, des travailleurs du savoir (consultants, designers, scénaristes...) et des artistes. Sa principale qualité : permettre à ses clients de découvrir leur marque personnelle pour en faire une marque reconnue par les autres. Coach certifié par "Mediat-Coaching" dans le cadre d'un cursus accrédité par l'European Mentoring and Council Coaching (EMCC), il a suivi le cursus proposé par l'Institut HEC "Journalistes et Entreprises". Gilles Noblet a publié en 2002, sous son nom patronymique Forestier, Regards Croisés sur le Coaching aux Éditions d'Organisation, ouvrage sélectionné pour le prix du livre 2003 "Mutations &Travail".

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Il est un mot qui ne se prononce jamais sans respect. Il s’impose à l’intelligence et à la conscience des peuples et des individus, et tous reconnaissent qu’il faut s’incliner devant lui. Les Latins disaient fatum, nous disons « destin » ou « fatalité ».

Bien hardis ceux qui osent envisager en face à face la redoutable divinité – bien téméraires peut-être, car ils ne doivent pas se voiler la face : la solution complète du problème ne pourra leur appartenir. « Pour ce problème de la destinée humaine, deux solutions contraires se partagent le monde. Les uns soutiennent la liberté de l’homme, les autres admettent son asservissement à des lois inexorables ou surnaturelles», souligne le docteur Foissac. Combien d’hommes de valeur végètent lamentablement ? Ils ont pourtant intelligence, savoir, courage, mais sans la chance qui va leur donner une protection, une mise de fonds, une idée lumineuse, l’emploi attendu, leurs belles qualités restent inopérantes. D’autres, qui ont magnifiquement réussi, ne semblent avoir rien d’extraordinaire. On dit qu’ils possèdent la chance. C’est comme s’ils volaient quelque chose au destin. Tout ce qu’ils touchent leur réussit. Toutes les portes s’ouvrent devant eux. Tout leur sourit. Et ils n’ont même pas besoin de calculer.

Qu’est-ce au juste que cette chance, cette bonne fortune qu’on représente symboliquement par une femme qui a les yeux bandés, portant la corne d’abondance, en équilibre instable sur une roue ? Prenons l’exemple d’un événement qui nous surprend agréablement. N’était-il pas en marche depuis longtemps, sans que nous le sachions ? Si nous avions des facultés de réception plus étoffées, un genre de super-radar par exemple, nous aurions peut-être pu détecter son approche, et même sa formation. Et au moment où il tombe sur nous, nous saurions qu’il n’y a aucun hasard dans sa venue. Tout, en effet, semble avoir une cause, mais celle-ci nous est inconnue. Événement bénéfique et inattendu, la chance est perçue comme inconstante, fragile, volage. On se demande comment l’épouser, alors qu’elle est sans cesse en mouvement. On aimerait l’inviter à entrer dans notre vie de manière récurrente et pouvoir dire qu’on a les faveurs du destin.

On se pose des questions : certaines personnes naissent-elles chanceuses ou malchanceuses ? Vous et moi avons nos propres expériences : la courroie de transmission de notre voiture qui casse juste avant le départ en vacances, le lave-linge, programmé pour tourner durant notre absence, qui se met à fuir et inonde l’appartement, un licenciement économique imprévisible qui nous force à quitter un emploi agréable et bien rémunéré… Ces événements, quand ils finissent par s’accumuler, conduisent à la conclusion suivante : « Finalement, je n’ai pas de chance. » Si, à côté, des amis cumulent les bonnes nouvelles, on s’alarme. Et quand les années passent et que la roue de la fortune semble bloquée, on se met à désespérer. Comme ceux qui n’ont pas su saisir leur chance au moment où elle se présentait et qui le regrettent amèrement. « Saisis ta chance quand elle passe, sinon plus tard, il s’ra trop tard, quoi que tu fasses, saisis ta chance », chante avec justesse Patrick Fiori.

« Pour comprendre comment fonctionne la chance, analysez vos coups de chance », propose un cadre informatique, mère de deux enfants, qui blogue sous le pseudonyme de Mona Lisa. Sa « liste de chance » contient :*

• la rencontre, par le jeu chaotique des coïncidences, d’un compagnon qui correspondait exactement au profil d’homme qu’elle cherchait ;

• l’obtention à trois reprises d’un poste qui était exactement celui qu’elle voulait de par la nature du travail et son emplacement géographique ;

• une promotion assez inattendue pour l’un de ces postes. « Dans tous ces cas, je n’ai pas vraiment “travaillé dur” pour obtenir ce que je voulais. Moi ou mon CV étions juste au bon moment au bon endroit », dit-elle.

Alors, quels points communs existent entre ces différentes expériences ?

• Elle savait précisément ce qu’elle voulait.

• Elle pensait qu’il était possible d’obtenir l’objet de ses désirs.

• Elle arrivait à visualiser avec délectation ce qu’elle anticipait, mais tout en restant détendue et en appréciant ce qu’elle avait en attendant.

UNE COMPÉTENCE QUI SE TRAVAILLE

« La chance n’est pas le hasard ; c’est le génie de la vie pratique », affirme Joseph Ohana 17 quand il parle de cette force mystérieuse qu’est la chance. La conviction de n’avoir jamais de chance est si ancrée et fréquente chez les malchanceux que, dès qu’ils entreprennent quelque chose, ils déclarent : « Vous allez voir, ça va mal tourner », ou encore « C’est trop beau pour durer. » On dirait qu’ils se programment négativement et organisent leur vie de façon à être malheureux. Si certaines personnes semblent rencontrer davantage d’occasions positives que d’autres, ne faut-il pas y voir la preuve d’un véritable savoir-faire, d’une authentique compétence ? Ce serait merveilleux si l’on pouvait à tout âge réapprendre à avoir de la chance, c’est-à-dire à provoquer autour de soi et de ses proches l’apparition régulière de circonstances favorables inattendues. Et si la chance se travaillait et se cultivait, en demandant de l’énergie et du temps, du temps que l’on peut perdre bêtement à cause de croyances limitées ?

L’idée essentielle développée par Philippe Gabilliet, professeur de leadership, est on ne peut plus simple : « La chance n’est pas une sorte de don magique réservé à un petit nombre, mais bien une compétence qui se travaille à travers une discipline de vie que chacun peut décider d’adopter. La chance est une façon de voir le monde et d’entrer en relation avec les autres ; elle est une façon de prendre ses décisions face aux aléas de l’existence ; elle est enfin une façon de recycler les nombreux moments de malchance que connaît toute vie humaine… Bref, dans un monde chargé d’incertitudes et de remises en question, la chance apparaît comme l’une des manières les plus subtiles et élégantes de prendre ou de reprendre sa vie en main. »

Et à ce jeu-là, les optimistes semblent être davantage favorisés par les événements. Pour des raisons liées à leur comportement dans la vie de tous les jours. L’optimiste pense en permanence à ce qu’il aimerait faire, à ce qu’il veut réussir. Imprégné mentalement par la vision de son projet, il se perçoit comme une tête chercheuse en quête d’opportunités et reste donc à l’écoute de son entourage.

La première source d’occasions constructives restant celle des rencontres. Non contents d’avoir de la chance, les grands optimistes portent chance et ils savent recycler les revers et les coups du sort en autant d’ouvertures nouvelles. Pour l’optimiste, la malchance n’interrompt jamais le flux de la chance ; elle le réoriente vers d’autres voies.

Conseil de l'expert : Pour réussir, dit en substance Philippe Gabilliet, il faut du talent, du travail et de la chance. Croire en sa bonne étoile ne dispense pas de garder la tête froide. « Devenez un optimiste du but et un pessimiste du chemin, explique-t-il. Dites-vous : “J’y arriverai, mais ce sera difficile.” » On est loin de l’optimisme béat !

Extrait de "Et si je croyais en moi, Provoquer sa chance mode d'emploi", Gilles Noblet, (Eyrolles éditions), 2013. Pour acheter ce livre, cliquez ici.


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