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Macron-Le Pen, le choc des meetings. A chacun son référendum : anti fascisme pour lui, anti-finance pour elle
©AFP

Duel à distance

Marine Le Pen à Villepinte, Emmanuel Macron à la Villette : les deux finalistes de la présidentielle ont chacun tenu leur dernier grand meeting avant le deuxième tour, (avant de s'affronter à nouveau par journal télévisé interposé dans la soirée), rodant leurs argumentaires et angles d'attaques pour le débat télévisé de mercredi qui s'annonce âpre et tendu.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Alors que la semaine dernière Marine Le Pen avait donné le tempo de la campagne, et semblait portée par une dynamique, grâce son "coup de com" chez les ouvriers de Whirlpool à Amiens, et avec le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan, Emmanuel Macron a montré hier qu'il savait faire de la politique. Se posant en "combattant contre l'obscurantisme et le mensonge, pour la République et pour la démocratie libre" qui fait plus que de défendre un projet politique", il s'est adressé à "ceux qui me soutiennent et qui demain, combattront mon projet, je le sais mais je le respecte". Il a non seulement rendu les coups en qualifiant la candidate du FN de candidate de "l'anti-France" (" Avec Marine le Pen, ce serait l'effondrement inéluctable de ce qui a fait la France"), il a aussi envoyé une série de messages à différentes catégories d'électeurs, promettant aux écologistes de poursuivre l'oeuvre de transition énergétique entreprise par Ségolène Royal, (assise au premier rang). Aux électeurs de droite dont il sollicite les suffrages le 7 mai prochain, il a ainsi promis de poursuivre l'oeuvre de Jean Yves Le Drian "en menant le combat contre le terrorisme à l'extérieur mais aussi à l'intérieur de nos frontières, annonçant une tolérance zéro pour les associations qui véhiculeraient des thèses extrémistes, et faisant applaudir les CRS (dont plusieurs ont été blessés lors des manifestations du premier mai). Et le candidat qui a marqué une certaine ouverture sur la PMA (procréation médicalement assistée ), a clairement affirmé son opposition à la GPA, levant ainsi les ambiguités à ce sujet. En revanche, s'il se dit prêt à reconsidérer les traités de libre échange conclus avec le Canada (CETA), un des chevaux de bataille des anti-mondialistes, Emmanuel Macron, s'est refusé à toute concession à Jean-Luc Mélenchon qui réclamait un geste sur la loi Travail, "car elle fait ses preuves." Hier les personnalités ralliées à Emmanuel Macron qui revendique le "renouvellement de la vie politique", étaient au premier rang de son meeting. On notait de nombreuses personnalités de gauche et du centre, mais pas de poids lourd de droite, même si une partie des Républicains (le dernier en date étant Edouard Philippe, le maire du Havre) appelle ouvertement à voter Macron.

La refondation de la vie politique, et les relations sociales seront au menu du débat de l'entre deux tours, tout comme la sortie de l'Euro dont Marine Le Pen a déclaré que ce n'est plus un préalable à son élection. La candidate du FN a fait cette annonce à la faveur du ralliement de Nicolas Dupont-Aignan ; elle cherche elle aussi à rassurer ceux (notamment les retraités) qu'une telle perspective effraie, à cause du risque de dévaluation du franc. La décision a été si rapide que les porte paroles du FN n'ont pas eu le temps d'accorder leurs violons depuis que la candidate avait décidé d'accorder le sien avec celui de son potentiel premier ministre, Nicolas Dupont-Aignan. Marine Le Pen prône maintenant l'instauration d'une double monnaie, mais plutot que de se lancer dans des explications techniques, elle a préféré demander à ses électeurs de "faire barrage à la finance, à l'arrogance, à l'argent roi". Faisant référence au discours que François Hollande avait prononcé au Bourget il y a cinq ans la candidate du FN a lancé: " L’adversaire du peuple français, c’est toujours le monde de la finance, et cette fois il a un nom, il a un visage, il a un parti, il présente sa candidature, il s’appelle Emmanuel Macron"... avant d'ajouter "Monsieur Macron a adopté pour slogan 'Ensemble, la France'. Il eut été plus franc de dire "Ensemble, la finance". Le message de Marine Le Pen va être quelque peu brouillé car on a découvert que la candidate a emprunté un pan entier d'un discours de François Fillon, dans lequel le candidat parlait des frontières géographiques de la France. Emprunt assumé, d'après Florian Philippot... Pas sûr qu'il soit apprécié du coté de LR. Quant à Nicolas Dupont-Aignan qui porte le gaullisme en bandoulière, il n'a pu que se sentir visé par le communiqué publié par Yves de Gaulle, un des petits fils du Général qui déclare que "Le gaullisme n’est ni un parti, ni un front... Dans cette campagne électorale où bien peu de l’essentiel a été abordé, que ceux qui se rallient ou défendent le côté obscur de la France aient le courage d’assumer sans se cacher. Surtout pas derrière l’excuse d’un prétendu gaullisme ! Tout ne peut pas se dire ! Honte à ceux qui oublient, ou pire, dévoient le message de ce qui fut notre honneur !" 

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