Mépris de caste
Macron a dit ça : « Je ne suis pas employeur de la grande distribution »…
On s’en doutait. Mais s’il n’était pas aussi haut sur son perchoir, il aurait trouvé d’autres mots.
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
C’était ce dimanche au Touquet. À la sortie du bureau de vote le président de la République a été interpellé par une femme : « La revalorisation des salaires de la grande distribution c’est pour quand ? ». Macron a répliqué : « Je ne suis pas employeur dans la grande distribution ».
Quelle sécheresse de coeur ! Macron n’est pas un méchant homme. Et il n’est bien sûr pas en son pouvoir de dicter à Carrefour, Casino, Leclerc le montant des émoluments que ces enseignes versent à leurs employés. Mais il aurait pu trouver d’autres mots. Par exemple : « Madame je vous comprends et j’espère sincèrement que votre situation va s’améliorer ».
S’il ne les a pas trouvés c’est que le spectacle de la pauvreté le rend autiste. Non pas qu’il déteste les pauvres. Tout simplement il ne les comprends pas. Et surtout il ne comprend pas qu’on puisse être pauvre. Les gueux, les manants, les gens de peu ne demandent pas que de l’argent. Ils veulent de la considération.
Et ça Macron est incapable de leur en donner. Car à ses yeux « ils ne sont rien ». Lui et les siens ne sont pas loin de penser que les misérables, les miséreux ont leur part de responsabilités dans le fait qu’ils n’ont pas de Rolex. Macron est certes le président de tous les Français. Mais un peu plus celui des riches…
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