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Livre : Les Gratitudes, non ce n'est pas un bon Vigan, loin de là !
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Atlanti-Culture

Alors que la majorité des critiques encense "Les Gratitudes", Culture-Tops trouve ce roman mièvre, caricatural et sans style. Vous pouvez toujours dépenser 17 euros pour vérifier qui, selon vous, a raison...

Valérie de Menou pour Culture-Tops

Valérie de Menou pour Culture-Tops

Valérie de Menou est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).  Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam , journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam, en Master d'école de commerce, et grand amateur de One Man Shows.

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LIVRE

LES GRATITUDES

De Delphine de VIGAN

JC LATTES

173 pages

RECOMMANDATION : A LA RIGUEUR

THÈME

Michka, vieille dame à la vie jadis bien remplie, n’a plus le choix : elle doit entrer en EHPAD. Elle semble en forme mais pourtant ses mots s’emmêlent, elle est atteinte d’aphasie. Marie, son ancienne jeune voisine, veille sur elle comme une fille puis vient Jérôme, l’orthophoniste bienveillant qui tente de remettre de l’ordre dans son langage. Michka, sentant qu’elle entame la dernière partie de son existence, émet le souhait de dire merci à ceux qui lui ont sauvé la vie pendant la guerre. 

POINTS FORT

- Le thème choisi par l’auteur- la gratitude- est indéniablement à mettre ou remettre au cœur de notre vie. Savoir exprimer sa reconnaissance au quotidien ou avant qu’il ne soit trop tard est un sentiment que chacun devrait porter en soi, naturellement.

 Il fait bon de rappeler qu’il est gratifiant de rendre grâce, d’être bienveillant avec son entourage, ce qui n’est pas forcément une évidence dans le monde actuel. 

-  Quelques passages, livrés sous forme onirique, nous interpellent. Rêve ou réalité ? L’entrée de Michka dans l’établissement, qui se déroule à la manière d’un entretien d’embauche dans une entreprise très performante, est d’un grand cynisme.

POINTS FAIBLES

- Delphine de vigan surfe sur la vague des bons sentiments, mais tout est attendu et frise parfois, à regrets,  la mièvrerie : une vieille dame, certes attachante, est placée dans un EHPAD qui n’est pas si mal que ça (est-ce la réalité ?), un gentil orthophoniste s’occupe d’elle en voulant bien faire des heures sup, une voisine bien mignonne lui rend visite, et la personne qui a sauvé Michka pendant la guerre est retrouvée in extremis –ouf, elle a 99 ans- pour qu’elle puisse enfin la remercier. Il ne sera pas improbable que le gentil épouse la mignonne à la fin…

- Dommage que les thèmes de la vieillesse, de la fin de vie, de la maladie aient été traités de manière aussi simpliste. Les personnages sont lisses et suscitent peu d’émotion.

- Le parti-pris de l’aphasie, avec un grand nombre de dialogues reprenant les confusions verbales de Michka, à la manière du livre pour enfant « Le prince de Motordu », rend la lecture très pénible.

- Un roman court, sans véritable récit, sans style, qui laissera perplexe les amateurs de littérature, dont une bonne partie des admirateurs de Delphine de Vigan qui nous a habitués à mieux.

EN DEUX MOTS

Un roman caricatural, bien éloigné –autant sur la forme que sur le fond- de la fulgurance du précédent roman de l’auteur, « Les loyautés » (cf. chronique du 18/01/2018).

Une presse dithyrambique, un tirage élevé et une grosse promo. Un roman, dont on attend beaucoup et qui malheureusement laisse sur sa faim.

UN EXTRAIT

« On croit toujours qu’on a le temps de dire les choses et puis soudain c’est trop tard. On croit qu’il suffit de montrer, de gesticuler, mais ce n’est pas vrai, il faut dire » page 161

L’AUTEUR

Après « Les loyautés », roman qui a connu un grand succès, « Les gratitudes » est le deuxième volet d’un triptyque dont le thème est l’exploration de notre rapport intime au monde.  

Delphine de Vigan a publié son premier ouvrage, « Jours sans faim » (2001), sous le pseudonyme de Lou Delvig. Elle a, depuis, enchaîné les publications sous son vrai nom. En 2008, elle se distingue avec « No et Moi », récompensé par le prix des Libraires et adapté au cinéma par Zabou Breitman.

En 2009, elle publie « Les heures souterraines », nominé au Goncourt, puis en 2011 parait « Rien ne s’oppose à la nuit », également en lice pour le Goncourt et récompensé par de nombreux Prix.

Dans chacun de ses romans, Delphine de Vigan décrit les blessures d’adolescence (l’anorexie) et la fragilité psychique (le harcèlement moral, la bipolarité    

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