Ligue des Champions Benfica/ Paris Saint-Germain : 1/1 un match nul pour les Parisiens… mais concédé ou obtenu ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Sport
Lionel Messi.
Lionel Messi.
©FRANCK FIFE / AFP

Égalité

Les Parisiens ont beaucoup souffert pour rapporter un petit point de Lisbonne. Un splendide but marqué par Léo Messi leur permet malgré tout de rester coleaders du groupe et de compter quatre points d'avance sur la Juventus de Turin.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
Voir la bio »
Pendant qu'il est demandé aux pauvres de faire des économies et que le vil peuple a les deux doigts dans la crise, le PSG poursuivait son itinérance européenne. Dans une atmosphère de fin de siècle, qui ne fait pourtant que commencer, il faisait cette fois escale à Benfica pour un match piégeux au possible... Pourquoi piégeux ? Pour deux raisons dont chacune serait suffisante : d'abord parce que les Lisboètes restaient sur une série respectable de vingt matchs sans défaite, et ensuite parce que la première place du groupe était en jeu... Bref, ça promettait.
On a beau dire, c'est beau les promesses, enfin, surtout quand elles sont tenues (moi qui dois de l'argent à pas mal de monde, je sais de quoi je parle). Le hic, c'est que le PSG, hier soir, n'a pas vraiment tenu les siennes, surtout collectivement. Je vous l'accorde, vu sa récurrence, le feuilleton est sans surprise. Et c'est ainsi qu'épisode après épisode, on ressasse que l'équipe est coupée en deux... que les replis ne sont pas tous stratégiques... que les pertes de balles du trio offensif ne sont pas compensées, etc. Bref, on ressort systématiquement les mêmes antiennes, expliquées cent fois dans ces pages comme ailleurs, et qu'on pourrait résumer en une phrase : au PSG, la défense est peut-être l'affaire de tous, mais pas celle de chacun. Le genre de choses handicapantes face à une équipe du niveau de Benfica et qui expliquent la première mi-temps très décevante des Parisiens. Si dans ces cas-là le PSG a l'habitude de compenser ses égarements collectifs par des éclats individuels, la nouveauté résidait cette fois dans l'identité du sauveur. Car hier soir, ce ne sont pas les buts d'Mbappé, les coups de génie de Messi ou les tours de magie de Neymar qui ont maintenu le navire à flot... Non...  Mais les exploits d'un Gianluigi Donnarumma qui a montré, si besoin était, que la grandeur n'était pas qu'une question de taille. Son bilan ? Quatre arrêts en première période (six au total), dont un exceptionnel, à la 17e minute, sur une splendide main opposée face à Neres. Il fallait bien ça pour que le PSG ne prenne pas complètement l'eau au cœur d'une première mi-temps sauvée de justesse par un jeu à trois chimiquement pur de la MNM et conclu subtilement par Léo Messi (21e). Un but qui allait rééquilibrer un peu les débats mais qui n'empêchait pas les Lisboètes de pousser Danilo à la faute pour revenir au score, logiquement, juste avant la mi-temps (41e).
Parce qu'ils étaient repartis des vestiaires avec de bien meilleures intentions, parce qu'ils jouaient plus haut et qu'ils étaient enfin à l'aise dans l'entrejeu, on a bien cru que les joueurs de Christophe Galtier allaient forcer la décision... Mais c'était sans compter sur le gardien d'en face, le bien nommé Odysseas Vlachodimos, autre navigateur salutaire, et dont les quatre arrêts homériques ont largement influencé le cours des choses (49e, 55e, 61e et 69e). Comme Donnarumma s'imposait une nouvelle fois, brillamment, face à Silva (80e), il était finalement logique de voir les deux équipes se séparer sur un match nul qui présentait l'avantage de préserver les affaires de tout le monde tout en ne froissant personne.
Au niveau individuel, que retenir ? 
Côté négatif, certainement les difficultés rencontrées par la paire Marquinhos/Ramos (le premier manquant de vitesse, le second de confiance) ... Mais aussi l'inefficacité d'un Mbappé semblant ces temps-ci pressé d'arriver en retard à ses rendez-vous... Ou encore le déchet trop important d'un Neymar qui a affiché tout au long de la partie la nervosité du type venant d'acheter une maison à crédit avec des traites trop élevées. Pardon ? Il a quand même fait une passe décisive et tenté une bicyclette qui a fini sur la barre (49e) ? Si ça vous suffit...
Côté positif, impossible de ne pas insister, encore, sur la performance XXL de Donnarumma, jamais à court de miracles lors de cette partie et véritable saint Antoine de Padoue de son équipe... L'aisance technique d'un Vitinha très utile dans le pressing... La présence indispensable d'un Verratti (magnifique latin angora) précieux pour ses récupérations et ses sorties de balles... Et enfin la présence rassurante d'un Messi qui, en plus d'avoir marqué un but délicieux, a souvent mis son équipe dans le bon sens...
Ces choses étant précisées, la seule question qui s'impose ce matin réside dans le fait de savoir s'il s'agit-là d'un match nul concédé, ou d'un match nul obtenu...
Et je vous fais cette confidence, sur cette question, simple en apparence, je n'arrive pas à trancher. Non, n'insistez pas ! J'ai beau être payé pour le faire, je ne le ferai pas. Pourquoi ? Parce que je courrais très vite le risque de ne pas être de mon propre avis. Tout ce que je peux vous dire, c'est que ce n'est pas un mauvais résultat. Pardon ? Belle analyse ? Ah, vous vous moquez... Eh bien, allez-y, vous, allez-y ! Analysez et vous constaterez que quand il y a autant de pour que de contre, les arguments s'annulent ! Prenons les choses dans le détail. On pointe perpétuellement les errements collectifs de l'équipe ? Les talents individuels compensent à chaque fois... On stigmatise le trop faible impact défensif des trois de devant ? Ils sont responsables de 80 % des buts de leur équipe depuis le début de saison... On critique le fait que l'équipe ne renvoie pas l'image d'un tyran européen ? C'est oublier que Benfica aurait dû finir à dix, que le PSG est toujours invaincu, qu'il reste coleader du groupe H et que l'essentiel devrait se jouer la semaine prochaine au Parc des Princes, face à ces mêmes Lisboètes. Vous voyez que l'analyse globale n'invite pas au manichéisme et que la seule conclusion qui vaille reste de considérer que les chroniqueurs, les supporters, les joueurs et le staff technique ne sont pas plus avancés pour autant. La preuve, une fois encore, que lorsque la roue tourne au Paris Saint-Germain, c'est sur elle-même.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !