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Liberté pour l'information !
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Liberté de la presse

La journée mondiale pour la liberté de la presse a-t-elle encore un sens, à l'ère d'Internet, des blogueurs, des réseaux sociaux ? Il faut changer son nom répond Jean-François Julliard, le secrétaire général de Reporters sans Frontières. Vive la journée mondiale pour la liberté de l'information !

Jean-François Julliard

Jean-François Julliard

Jean-François Julliard est secrétaire général de Reporter Sans Frontières depuis 2008. Il est également rédacteur en chef de l'hebdomadaire Qui Vive ! edité par RSF.

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Atlantico :Avec Internet, même lorsque la presse est muselée, l'information continue à circuler grâce aux réseaux sociaux ou aux blogueurs. Est-ce toujours pertinent de parler de "journée de la liberté de la presse" ?

Jean-François Julliard :  C’est vrai, je crois qu’aujourd’hui on a atteint une évolution dans le domaine des médias qui permettrait de rebaptiser cette journée, journée pour la liberté de l’information. A ce moment-là, cela inclurait tous les acteurs de l’information, que ce soit des acteurs professionnels et rémunérés pour collecter et diffuser des informations, ou des blogueurs net-citoyens, des personnes qui ne sont pas forcément journaliste de métier, mais qui contribuent à la circulation de l’information.

Internet est en effet beaucoup plus difficile à contrôler que des médias traditionnels et internet donne tout de suite un écho mondial à vos écrits, que ne donnaient pas les publications traditionnelles. C’est vrai, que dans un pays comme la Birmanie, un journal tiré à 300 exemplaires et qui n’est lu que par des Birmans qui vivent dans le pays, n’a pas un enjeu considérable.  Alors qu’un site internet qui peut être lu par des milliers voir des dizaines de milliers de personnes basées dans le monde entier, l’impact est tout de suite beaucoup plus grand.

Par ailleurs sur Internet il n’y a personne au-dessus, très souvent c’est un travail solitaire, quand on est acteur de l’internet on est solitaire, seul avec sa conscience. Il n’y a pas d’autocensure, autre que celle qu’on veut s’imposer, systématiquement  quand on est net-citoyen et qu’on poste des informations sur internet, on a personne au-dessus pour mettre la pression, il n’y a pas de rédacteur en chef, de directeur de la publication, de groupes de presse, d’actionnaires, donc c’est vrai que les réseaux sociaux échappent totalement à l’autocensure. Et de toute façon si un internaute s’autocensure, un autre ne va pas le faire et va publier l’information, donc par définition ce sont ces médias-là qui sont les plus libres.

Pensez-vous rebaptiser cette journée mondiale ?

Il faut commencer à le faire mais cela ne tient qu’à nous, Nous pouvons décider dès aujourd'hui d’ailleurs c’est une réflexion que nous avons en ce moment, de rebaptiser tout seul cette journée mondiale de la presse en journée mondiale de la liberté de l’information. Ensuite cette journée à une reconnaissance officielle auprès de l’UNESCO et des Nations Unies. Il faudrait donc convaincre le secrétaire général des Nations Unies. C’est lui qui doit apposer son sceau pour officialiser une journée comme celle-là.

On y réfléchit sérieusement car c'est une vraie réflexion que nous avons sur notre statut, notre mandat. Notre signature, notre logo, c’est reporters sans frontières pour la liberté de la presse. Le rebaptiser liberté de la presse pour liberté de l’information a du sens.

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