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Les vols, ce léger détail qu’oublie la mairie de Paris dans sa promotion du vélo
©Reuters

Délinquance

Pour faire renoncer à l'usage de la voiture ou du deux roues à Paris, la mairie de Paris propose une aide jusqu'à 400 euros pour l'achat d'un vélo électrique ou non. Malheureusement, même si ces initiatives sont encourageantes, les infrastructures, elles, n'encouragent pas la pratique.

Simon Labouret

Simon Labouret

Porte-parole de l'association Paris en Selle

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Atlantico : La mairie de Paris encourage les parisiens à investir dans un vélo électrique en remboursant jusqu'à 400 euros sur l'achat d'un vélo pour autant et même si l'idée est séduisante avoir un vélo électrique n'est pas dénué de risques. Quelles sont les réalités de la délinquance?

Simon Labouret : Il est difficile d'être exhaustif lorsque l'on parle de vols de vélos car la plupart du temps les gens ne portent pas plainte. On a donc très peu de visibilité sur ce phénomène et a fortiori pour les vélos électriques  dont le développement est récent. Il faut comprendre que même si le secteur explose, on reste sur un marché de niche. De manière générale, un vélo électrique a plus de valeur marchande qu'un vélo classique, il est donc plus attractif et encourt un risque de vol d'autant plus important. Il est d'autant plus important qu'ils offrent de nouvelles pièces à voler comme les batteries qui peuvent être revendues comme pièce de rechange ou se retrouver tout simplement sur des marchés parallèles. En plus des batteries les vélos électriques sont soumis aux mêmes risques de vol que les vélos normaux, à savoir la selle, les roues ou encore les dispositifs lumineux.

Ce genre de composants sont d'autant moins sécurisés qu'il n'y a pas d'anti vol spécifiques. Les batteries par exemple sont faciles d'accès car elles sont forcément accessibles par nature vu qu'il faut les enlever pour pouvoir les recharger.

Quels sont les bons comportements à adopter si l'on est propriétaire d'un vélo électrique, notamment pour éviter de se le faire voler ?

Ce qui est essentiel à comprendre c'est que le vol d'une grande partie des vélos découle souvent d'un mésusage de la part des propriétaires. La plupart des vélos volés sont mal attachés, mal sécurisés. On a d'une part le vol des accessoires qui, souvent sont attachés de manière assez sommaires et deviennent une proie facile pour les voleurs et d'autre part le vélo en lui-même qui est souvent mal sécurisé avec seulement un antivol de médiocre qualité alors qu'il faut au minimum deux antivols qui soient de bonne qualité.

Il est aussi judicieux de rappeler que la moitié des vols se font dans des endroits clos. On a tendance à se dire que le vélo est en sécurité dans un garage à vélo et donc à négliger la sécurité en ne les attachant pas et il suffit qu'une personne mal intentionnée rentre dans le garage à vélo pour se servir. Neuf vols sur 10 sont commis sur des vélos mal sécurisés, il y a donc un effort pédagogique fort à faire dans ce sens. Il y a des choses simples à faire qui permettent de considérablement limiter les risques.

On peut limiter le risque de vol en adoptant des comportements simples mais on peut aussi augmenter ses chances de le retrouver en cas de disparition. C'est quelque chose de méconnu mais on retrouve beaucoup de vélos volés.  Beaucoup sont dérobés par opportunisme et la police les retrouvent mais ne savent pas à qui ils appartiennent. Il est très important d'avoir des preuves, des photos, des factures ou encore de marquer son vélo en y gravant un code qui est dans un fichier national géré par la police qui permet d'identifier le propriétaire et le vélo.

Est-ce que les infrastructures sont adaptées à la pratique du vélo à Paris ? Que reste-t-il  à faire pour encourager le développement de ces moyens de transport ?

 A Paris le nombre d'infrastructures qui permettent de pratiquer le vélo de manière sécurisée et confortable se comptent sur les doigts d'une ou deux mains. Très peu de piste cyclables de qualité existent qui permettent la pratique du vélo ou de tout autre nouveau moyen de transport (comme les trottinettes électriques) qui ont besoin d'un espace qui ne sont pas le trottoir.

Il y a un plan vélo qui est mis en place depuis 2015 pour essayer d'améliorer ça mais pour l'instant il a avancé timidement. Nous avons bon espoir à Paris en selle que les choses s'améliorent cette année avec des réalisations importantes mais force est de constater que lorsqu'on est un utilisateur de vélo qui n'a pas envie de côtoyer les parechocs des voitures ou le stress de la circulation beaucoup de choses restent à faire. La différence par rapport à des villes cyclables comme Amsterdam ou Copenhague est énorme.

Il faut développer les infrastructures mais aussi encourager la pratique du vélo. Les deux initiatives doivent être conjointes.

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