Les trois raisons pour lesquelles l’inflation devrait se calmer à la rentrée<!-- --> | Atlantico.fr
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Bercy pense que le pic d'inflation pourrait avoir été atteint.
Bercy pense que le pic d'inflation pourrait avoir été atteint.
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ATLANTICO BUSINESS

Après l’adoption des mesures de soutien au pouvoir d’achat, une activité économique qui ne s’effondre pas et une situation internationale qui pourrait se calmer, l’inflation devrait se calmer à la rentrée.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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A Bercy, on continue de penser que le pic dinflation a été atteint, aux environs de 6,5 % en taux annuel et que la crainte dune nouvelle explosion des prix à la rentrée nest pas fondée, sauf éléments complètement imprévus qui pourraient apparaitre sur les écrans radars, ce dont la majorité des experts se méfient toujours.

Pour le reste, l’adoption des mesures de soutien au pouvoir dachat a donné lassurance dun départ en vacances beaucoup moins stressé pour lopinion que le climat législatif laissait présager. Un climat conjoncturel domine par une économie résiliente et une politique monétaire prudente.

1er point : la situation macro-économique est meilleure que ce quon prédisait … le deuxième trimestre est resté positif en termes de croissance. La grande majorité des entreprises ont publié des chiffres daffaires en forte croissance pour le 2e semestre et sorti des marges bénéficiaires. Ce qui explique lextrême résilience des marchés financiers.

2e point : Sans surprise, les banques centrales ont quittéle monde de largent gratuit quelle avaient enfanté pour échapper à la tempête, mais restent très prudentes dans leur décision de remonter les taux. Les banques centrales sont plutôt en mode attentiste qualarmiste. Les expériences passées les poussent à la prudence. Remonter les taux plus violemment sur la foi des rumeurs dinflation galopante aurait pour effet de provoquer la récession.

Sur le terrain, lopinion publique peut donc sattendre à un relatif retour au calme du côté des prix parce que linflation ressentie est liée aux hausses de prix de lEnergie et des matières premières importées. Or, le ressenti va évoluer.

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1ère raison. Les ristournes qui seront appliquées à la pompe seront bien réelles. Le bouclier énergétique prévu dans la loi pouvoir dachat augmenté du rabais de 20 centimes le litre que promet Total,pourrait tirer le litre dessence en dessous de 1,50 euro, ce qui va calmer la fièvre de lautomobiliste.

2e raison, les grands distributeurs ont les vacances pour mettre un terme à la valse des étiquettes. Les enquêtes consommateurs et les administrations ont évidemment découvert que beaucoup de hausses de prix des produits alimentaires ou de produits de première nécessité ont été gonflés au-delà de la répercussion mécanique des effets guerre en Ukraine ou bouleversements géopolitiques. Même phénomène chez les transporteurs qui ont eu tendance à profiter du désordre dans les ports et sur les lignes pour majorer le prix des containers. Dautant plus tentant que la concurrence dans le secteur nest pas excessive.

3e raison, les marchés sont en voie de rééquilibrage. Linflation est le résultat dun déséquilibre entre loffre et la demande. Loffre globale, déjà tendue par le rebond post covid, sest retrouvée cassée dans certains secteurs par la guerre en Ukraine et ses effets collatéraux. Or, les décisions gouvernementales et leffort des entreprises doivent permettre de trouver des approvisionnements alternatifs et parallèlement, daccélérer la mutation énergétique.

Reste que dans le logiciel de rentrée un peu idéal, il y a des inconnues qui peuvent faire bugger le système politico-social.

Les inconnues relèvent des sous-jacents politiques qui vont accompagner la gestion des restrictions éventuelles. Le plus difficile pour le gouvernement est de gérer les contradictions entre la réalité économique et les objectifs de l’écologie. L’éclatement de la majorité et lexistence de deux blocs extrémistes qui se situent hors système, cest-à-dire qui souhaitent autre chose quune démocratie représentative et une économie capitaliste mue par les logiques de marché.

Les contradictions existent dans le comportement de lopinion et éclatent avec évidence sur le dossier de lénergie ou même du pouvoir dachat.

Lopposition politique ne peut pas ne pas sopposer à la guerre en Ukraine et à lagression russe, mais ça nest pas pour autant quelle adhère au système de sanctions qui revient à une sorte deffort de guerre.

Peut-on, comme les écologistes ou les députés de la France insoumise, attaquer la gouvernance Française quand elle se tourne vers dautres fournisseurs et revendiquer des aides à la consommation de gaz ou de fioul? Peut-on faire la guerre aux énergies fossiles dun côté, mais ne pas vouloir de nucléaire de lautre, alors qu'on reste très attaché au mode de vie actuel?

La crise du Covid, puis la crise en Ukraine ont souligné ce type de contradictions chez nos responsables politiques mais leur impose aussi une obligation de cohérence. Cette cohérence, cest au Parlement de la fabriquer.

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