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Les quatre raisons pour lesquelles l’argent du monde choisira de s’investir en Europe l’année prochaine… mais pas forcément en France
©REUTERS/Philippe Wojazer

L'Edito de Jean-Marc Sylvestre

Les investisseurs du monde entier ont attendu le début de la remontée des taux aux USA pour cibler leurs opérations sur l’Europe.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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L’année 2016 sera sans doute l’année de l’Europe pour les investisseurs mondiaux. Ces énormes institutions qui travaillent de New-York, de Londres ou de Hong-Kong et qui gèrent les réserves des grands fonds de retraites internationaux, les produits des assurances et de l’épargne mondiale. 

Cet argent que l’on dit anonyme circule d’un secteur à l’autre, d’un pays à l’autre, selon les prévisions des économistes et des analystes. Aux alentours de l’an 2000, ils fondaient sur les pays émergents, le Brésil, l’Inde, la Chine et tous ceux que l'on appelait les dragons de l’Asie du Sud Est. La crise financière internationale a sonné les pays émergents et les capitaux sont revenus en occident, aux Etats-Unis principalement qui sont sortis de la crise beaucoup plus vite que les autres.

Ces capitaux se posent en fonction de critères très simples : le taux de croissance et de rentabilité, le prix de l’argent emprunté, la fiscalité et la sécurité politique, économique et juridique. Aujourd’hui, et d’après les analystes de Reuters ou de Bloomberg qui réunissent les grands investisseurs mondiaux en fin d’année, l’argent du monde devrait se retrouver massivement  en Europe en 2016. Et cela pour quatre raisons.

1ère raison, les potentiels de rentabilité et de croissance. L’Europe a pris le train de la reprise et de la sortie de crise très en retard. Elle a donc encore du potentiel de croissance, alors que les Etats-Unis sont, sans doute, en fin de cycle. Les pays émergents eux, sont en risques sociaux et géopolitiques. La chute des prix des matières premières les affectent au premier rang. 

2ème raison, le contexte et la sécurité géopolitique. En dépit des risques liés au terrorisme, l’Europe apparait aux yeux des investisseurs internationaux comme un espace en voie de consolidation. Cette Europe, qui a su échapper à l’éclatement de la crise financière, en Italie ou en Grèce, devrait pouvoir renforcer ses solidarités.

3eme raison, le niveau d’éducation et de sécurité politique et juridique. Quand on compare l’Europe et notamment les pays de la zone euro au reste du monde, il apparait que les Européens ont, et de loin, le niveau d’éducation et de formation scientifique le plus élevé. L’Europe est une pépinière de chercheurs, une réserve d’innovations les plus diverses. C’est un levier de croissance.

Avec, en plus, une homogénéité plus grande que ce que croient les Européens eux-mêmes. Il y a moins de différence entre un Italien du Sud, un Espagnol et un Allemand qu'entre un latinos de Miami, un mécanicien de Chicago ou un employé de bureau de Los Angeles.

4eme raison, l’action spécifique de la BCE va évidemment bénéficier à plein aux économies européennes, aux banques, aux marchés financiers. Tous les opérateurs ont l’assurance de pouvoir compter sur 60 milliards d’euros par mois pendant encore plus d’un an. Le bénéfice est d’autant plus grand, que ça va être la seule banque centrale du monde à garantir ainsi, les investissements. La FED a amorcé son retour à la normale sur les taux d’intérêt, mais c’est un peu tard. De l’avis de beaucoup, cela risque d’étouffer le système US. Mais c’est une forte opportunité pour l’Europe de l’Euro.

Maintenant, tous les pays de la zone euro ne vont pas en profiter. L’Espagne, l’Italie, le Portugal vont profiter des investisseurs internationaux parce qu'ils offrent désormais des structures assainies par les réformes. Même la Grèce sera chouchoutée. L’Allemagne n’a pas forcement beaucoup de besoin compte tenu de ses excédents et de son autofinancement. L’Allemagne par ailleurs est un pays au capitalisme très fermé, ce qui n’est pas le cas de la Belgique ou des Pays-Bas.

La France dans tout cela risque de regarder les trains passer. La France garde un degré d’attractivité très fort, dans beaucoup de domaines (la recherche, le tourisme, le luxe, l’éducation, les innovations). Mais la France ne peut guère séduire les investisseurs qui recherche les secteurs industriels, là où se créer les emplois. L’appareil industriel est trop lourdement taxé, le capital notamment, et le poids de l’Etat est trop fort. Par ailleurs, la création d’emplois est fermée par le poids des règlementations et des charges.

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