Les quatre mensonges que nous réservent les banques centrales pour 2013<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
En tentant de contenir l'inflation tout en poursuivant leurs politiques inflationnistes en 2012, les banques centrales ont ravivé la volatilité des marchés.
En tentant de contenir l'inflation tout en poursuivant leurs politiques inflationnistes en 2012, les banques centrales ont ravivé la volatilité des marchés.
©Reuters

Les dessous de l'économie

En tentant de contenir l'inflation tout en poursuivant leurs politiques inflationnistes en 2012, les banques centrales ont ravivé la volatilité des marchés.

Rédaction Agora

Rédaction Agora

Présent dans 14 pays et sur les 5 continents, les rédacteurs d’Agora éditent chaque jour leurs propres dépêches en langue anglaise pour couvrir  tous les évènements de l’actualité économique et financière intéressants pour les investisseurs particuliers. A lire aussi sur http://publications-agora.fr

Voir la bio »

Les banquiers centraux de la planète jouent un jeu très dangereux. En essayant de contenir l'inflation tout en poursuivant à plein régime leurs politiques inflationnistes en 2012, ils ont ravivé la volatilité des marchés.

Aujourd'hui, les banques centrales sont forcées d'adopter des mesures de plus en plus radicales pour maintenir l'illusion qu'elles ont créée.

Les marionnettes des hommes politiques

Il faut comprendre une chose : bien que la plupart des banques centrales affirment être indépendantes, ce n'est absolument pas le cas.

Quand les circonstances l'exigent, ce sont les politiciens qui prennent les rênes. Et ils font ce que l'on attend d'eux : ils engagent une politique complaisante. A savoir des taux d'intérêts bas associés à une batterie de mesures d'assouplissements comme ceux dont on entend parler depuis le début de la crise. C'est ce qu'attendent les investisseurs. C'est ce qu'attendent les banques.

Au Japon par exemple, les politiciens n'ont pas tergiversé. Ils ont prévenu que si la Banque centrale du Japon refusait de mener une politique d'assouplissement quantitatif, ils passeraient une loi pour pouvoir le faire eux-mêmes !

Regardez comment la composition de la Banque centrale européenne a changé au cours des dernières années. Les faucons de devises fortes du nord de l'Europe ont été complètement chassés par de biens dociles colombes du sud.

N'oublions pas ce qui se trame en Angleterre avec l'arrivée du nouveau gouverneur de la banque centrale. George Osborne, le ministre des Finances, a fait tout ce qui était en son pouvoir pour faire venir de Toronto Marc Carney, un ancien de Goldman qui a déjà évoqué la nécessité d'adopter rapidement des mesures plus accommodantes.

Les banquiers centraux ne sont que des marionnettes aux services des politiciens et acceptent les yeux fermés de mener des politiques monétaires dignes de bien des républiques bananières.

Pourquoi nous ne sommes pas encore le Zimbabwe

Certes, ces mesures accommodantes n'ont sans doute pas été prises sans d'intenses discussions. Bien que ces assouplissements quantitatifs (QE) ne résolvent pas les problèmes de dettes sous-jacentes des pays occidentaux, il ne fait aucun doute qu'ils ont retardé la douleur et détourné l'attention des créanciers.

Mais pour s'en sortir sans trop de dégâts, les banques centrales ont joué une partition toute en finesse. Elles doivent sans cesse faire croire qu'elles ne sont pas en train de faire ce qu'elles sont réellement en train de faire.

Parce que si elles étaient honnêtes quant à leurs intentions, nous aurions déjà vu la spirale inflationniste redémarrer de plus belle !

Peuvent-elles poursuivre cette ruse ? Elles vont certainement essayer. Voici quatre mensonges que les banques centrales essayeront de vous faire gober en 2013 :

Les quatre gros mensonges de 2013

Le premier mensonge que vous entendrez cette année en provenance directe des banquiers centraux, c'est qu'ils ont l'intention de revenir sur leurs mesures accommodantes. Par exemple, ils diront qu'ils ont l'intention d'arrêter l'impression de billets frais pour acheter de la dette publique. De plus, et de manière totalement éhontée, ils annonceront leur intention de commencer à vendre les obligations d'Etat -- qu'ils ont auparavant achetées -- sur le marché. C'est tout à fait impossible à ce stade de la crise... mais c'est un mensonge que les marchés ont besoin d'entendre.

Le deuxième mensonge est que si achats d'actifs il y a, ces derniers seront de faible ampleur et limités dans le temps. Mais dès le premier jour de ces politiques d'assouplissement, la taille et la portée (c'est-à-dire le type de dette achetée) ont explosé. Personne ne peut dire combien de dettes les banques centrales devront ingurgiter. Ces actions qui semblaient inimaginables il y a quelques années sont maintenant devenues la norme. Les acteurs du marché ont été poussés par les banques centrales à considérer ces opérations comme normales.

Le troisième mensonge concerne la durée de ces mesures. En fait, un communiqué de la Fed suggérait que la reprise pourrait être plus rapide que prévue, provoquant ainsi juste après Noël un recul des cours des métaux précieux. Bien sûr c'est faux. S'il n'y a pas de réelle stratégie derrière ces mesures d'assouplissement, il n'y a pas non plus de limite de temps. Et selon nous, ce type de politique ne fonctionne que dans un sens. Ils continueront aussi longtemps qu'ils le pourront.

Le quatrième mensonge est qu'ils clameront combattre une possible déflation. Mais si cela était vrai, comment pourraient-ils affirmer dans le même temps que l'assouplissement monétaire sera un jour inversé ? Si tel était le cas, cela provoquerait un épisode de déflation, et non l'inverse !

Ces gens-là poursuivent des politiques inflationnistes, et ils utilisent ces quatre mensonges pour manipuler les marchés dans le mauvais sens. Ils sont obligés de le faire : si les indicateurs de l'inflation - l'or, l'argent et le pétrole - repartaient dans une ascension folle, alors leur petit manège serait dévoilé, et leurs précieuses obligations seraient anéanties sous le poids de leur propre dette.

Ce qui arrive donc, c'est qu'à chaque fois que les indicateurs de l'inflation frémissent, les banques arrivent avec une rhétorique bien rodée pour les faire taire. Si le marché du papier prend un mauvais virage, les banquiers centraux font tourner plus vite la planche à billets pour éteindre l'incendie... et au diable les conséquences.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !