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Jean-Pierre Raffarin : 
"Et si on s'inspirait de la Chine plutôt que d'en avoir peur ?"
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Sinophilie

De retour de Chine, l'ancien Premier ministre, répond enthousiaste à un certain pessimisme sur l'empire du milieu exprimé, dernièrement, par une lettre ouverte de Marielle de Sarnez publiée dans nos colonnes.

Jean-Pierre Raffarin

Jean-Pierre Raffarin

Jean-Pierre Raffarin est président de la commission des Affaires étrangères et de La Défense. Il a été Premier ministre de Jacques Chirac de 2002 à 2005.

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A lire aussi la tribune de Marielle de Sarnez publié dans nos colonnes ce week-end

En deux mois j'ai conduit deux missions à l'étranger: au Brésil et en Chine. Ce qui saute aux yeux dans ces pays, c'est l'énergie de la jeunesse : joie de vivre mais aussi travail.

En Chine un élève de 4e arrive le matin dans la classe une demie heure avant le cours de 8h pour se préparer ; après 17h une majorité suit les cours complémentaires et le soir ils font leurs devoirs jusqu'à 23h.

Disons la vérité : ils travaillent beaucoup plus que nous. Trop ? Les enfants de nos expatriés s'adaptent bien à ce rythme, malgré tout. L’adaptation reste la caractéristique de l'enfance. J'ai même rencontré des Français partis pour donner une meilleure éducation à leurs enfants.

Si on ajoute à cette puissante éducation (plus forte en Chine qu'au Brésil) de grandes libertés d'initiatives, de projets (culturels économiques sociaux ou sportifs), de création en général, on comprend pourquoi la Chine et le Brésil attirent, chacun à leur façon, les jeunes du monde entier.

Il faut avoir le courage de dire que, souvent, ils les rendent heureux.

J'ai rencontré des centaines de jeunes expatriés séduits à l'étranger par les études, les entreprises, les ONG, les conditions de vie, mais aussi par les autres jeunes.

Dans ce contexte, le discours de Nicolas Sarkozy aux jeunes de France était particulièrement pertinent si on veut espérer faire revenir au pays nos "Ulysse" après un long voyage. Et aussi retenir ici tous ceux qui ont tout pour y être heureux.

La direction est tracée, il faudra passer à l'action. Il sera nécessaire de s'équiper de baskets pour courir plus vite. Les jeunes ont besoin d'aventures de responsabilités, de confiance parce qu’ils seront en grande partie créateur de leur emploi. L'économie, la culture, la communication sont pour eux sans frontières. Ces lignes de force me semblent profondément inscrites dans le Projet de Nicolas Sarkozy

Pour les socialistes, le jeune est d'abord un être social à l'intérieur d'un modèle national figé. Ils ignorent le monde. Qui n'a pas vu de près la jeunesse chinoise est bien mal armé pour aider la jeunesse française. Qui ne suit pas le développement des BRICS ne mesure pas les changements de la culture mondiale. La culture des émergents devient la pensée dominante dans le monde.

Il y a trente ans un jeune lusophone brésilien se sentait latin. Aujourd'hui, parce qu'il est "émergent", il se sent aussi proche des Chinois et des Indiens.

Je suis inquiet du manque de curiosité internationale de François Hollande. Pour moi, l'élection de Nicolas Sarkozy est une condition nécessaire pour que la France reste connectée aux changements du monde. Nécessaire mais pas suffisante. Il faudra aussi que l’on apprenne à aimer le monde si on veut y vivre heureux.

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