Les Gilets jaunes, une construction médiatique ? : les erreurs stratégiques et politiques d'Emmanuel Macron face à la tempête sociale<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Une photo prise le 15 décembre 2021 de l'interview sur TF1 du président Emmanuel Macron qui s'exprime devant un écran montrant une manifestation de Gilets jaunes.
Une photo prise le 15 décembre 2021 de l'interview sur TF1 du président Emmanuel Macron qui s'exprime devant un écran montrant une manifestation de Gilets jaunes.
©LUDOVIC MARIN / AFP

Bonnes feuilles

Laurence Benhamou publie « Le solitaire du Palais. Le Livre du quinquennat Macron 2017-2022 » aux éditions Robert Laffont. Elle est l'une des deux journalistes de l'Agence France-Presse accrédités à l'Elysée et, depuis le 7 mai 2017, suit Emmanuel Macron partout. Elle est témoin de la valse-hésitation d'un exécutif aux abois. De la scène officielle aux arrière-scènes et aux messes basses, elle note tout. Extrait 1/2.

Laurence Benhamou

Laurence Benhamou

Laurence Benhamou est l'une des deux journalistes de l'AFP qui, pendant cinq ans, a suivi le président de la République, Emmanuel Macron. Au fil des jours, glorieux ou tragiques de ce quinquennat atypique, de la crise des Gilets Jaunes aux attentats terroristes, en passant par l'incendie de Notre-Dame de Paris, elle a tout noté. Scrupuleusement. De la scène officielle aux coulisses et messes basses des entourages. Pour ne rien perdre et tenter de comprendre l'histoire qui s'écrit sous nos yeux. Elle a publié "Le solitaire du Palais. Le Livre du quinquennat Macron 2017-2022" aux éditions Robert Laffont (2022).

Voir la bio »

Les Gilets jaunes? Sans leader. Sans coordination centrale. Sans revendication structurée. Et sans service d’ordre. Inclassables. Des pages Facebook créées depuis la mi-octobre réunissent des centaines

de milliers d’adhérents et appellent au blocage du 17  novembre. Les «informations» les plus folles circulent : la police compterait se retourner contre le gouvernement, Emmanuel Macron ordonnerait d’ouvrir le feu contre les manifestants. «Bien sûr, on va tirer à balles réelles!» ironise, énervé, Sylvain Fort. Les syndicats sont dépassés, les politiques et les médias, perplexes. Feu de paille ? Vague de fond ? Seule certitude, les trois quarts des Français sondés disent approuver le mouvement. Sur Internet, des cartes constellées de jaune illustrent les futurs points de rassemblement. Il y en a des centaines, non déclarés, non encadrés, incontrôlables, qui inquiètent les forces de l’ordre. Mal à propos, le gouvernement lance une campagne antipollution, donc contre l’utilisation des carburants, avec les codes d’image des paquets de cigarettes, qui culpabilise les automobilistes. «Ils doivent comprendre qu’ils sont responsables de la bronchiolite de leur petite-fille », accuse une conseillère du palais. Emmanuel Macron a voulu se passer de corps intermédiaires? Cultiver via les réseaux sociaux un contact direct avec les « vraies gens» en s’affranchissant des médias? Ils l’ont pris au mot.

Mais, à l’Élysée, le président et ses conseillers considèrent toujours le mouvement comme une construction médiatique. Devant les membres de l’Association de la presse présidentielle, Sylvain Fort reproche aux journalistes de donner la parole à des personnages comme Jacline Mouraud, qui «ne dit que des mensonges». «Sans BFMTV? Pas de Gilets jaunes!» analyse un conseiller. Sylvain Fort n’en doute pas. Même si, ce samedi, beaucoup manifestent, «le lundi, ils vont retourner au travail». «Il est possible que nous ayons porté une attention trop vive aux réformes structurelles et pas assez au quotidien des Français», reconnaît la plume. Emmanuel Macron et ses proches pensent que «les Français sont en colère sur le quotidien mais ne sont pas contre les réformes. La machine doit accélérer pour que les effets des réformes se produisent plus vite. C’est la priorité du président».

Le président, justement. Il intervient sur TF1. Quel décor! Nous avons atterri en hélicoptère à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle, en pleine mer. Dans l’immense hangar du navire, Emmanuel Macron pose à côté d’un Rafale impressionnant. À propos de carburants, l’endroit empeste le kérosène! Le chef des armées affiche une ligne dure face aux contestataires. Il «assume totalement» les trois milliards d’euros de taxe supplémentaire. «Concessionnette», il a échoué «à réconcilier les Français avec leurs dirigeants». De son côté, en prévision de cette inconnue 17 novembre, Édouard Philippe prend des «mesurettes». Inaudibles. Tardives. Brouillonnes.

Et 1, et 2 et…

Dire n’est pas faire. Les syndicats, qui depuis des années peinent à mobiliser, en savent quelque chose. Ce samedi 17 novembre va d’autant plus prendre de court les analystes. La journée rassemble deux cent quatre-vingt-deux mille manifestants autour de deux mille rassemblements. Les face-à-face avec les policiers, parfois très tendus, font quatre cents blessés, dont de nombreux policiers. Et même un décès accidentel, celui d’une femme percutée par une automobiliste qui tentait de contourner un barrage. Un premier drame. Il y en aura malheureusement d’autres. Des manifestants s’installent sur des centaines de ronds-points, filtrent les voitures, bloquent des péages, des autoroutes, des hypermarchés… «Gilets jaunes, colère noire», «Jupiter, redescends sur Terre, c’est la misère», crient leurs pancartes, quand Emmanuel Macron n’est pas directement ciblé à travers ses propres petites phrases : «C’est le bordel», «Les fainéants», «Traverse la rue », «Gaulois réfractaires», «Ceux qui ne sont rien» et même «Les illettrées de Gad », l’abattoir breton qu’il avait visité pendant la campagne. Beaucoup de manifestants passent la nuit autour de braseros, où se forgent des amitiés et des solidarités nouvelles. Des ronds-points sont occupés durablement. « Si demain il faut continuer, on continuera. Et lundi, on continuera s’ils n’ont pas compris», avertit l’un d’eux à Millau. Les Gilets jaunes refusent toute étiquette politique, comme en écho au «ni de droite, ni de gauche » du candidat Macron. Tout cela est-il seulement lié à la hausse de la taxe sur le gazole qui doit entrer en vigueur le 1er janvier? Au palais, des conseillers minimisent : «Ce n’est pas le raz-de-marée attendu, malgré un battage médiatique parfois surprenant.»

De leur côté, les manifestants poursuivent leurs actions un peu partout et appellent à bloquer la capitale le samedi suivant, pour un « acte II». Le mouvement se radicalise. Emmanuel Macron reçoit deux mille maires – ces élus de terrain jusque-là dédaignés –, et se livre à une longue séance de questions-réponses avec les édiles debout, dans la salle des fêtes de l’Élysée surchauffée. Le ton? Guerrier! «Beaucoup de mes prédécesseurs sur les dernières décennies, quand les choses ont commencé à être difficiles, ont changé de cap. Moi, je ne le ferai pas! Je peux vous dire que vous n’avez pas le monopole des engueulades. Ceux qui pensent que j’ai peur d’une salle, ils ne me connaissent pas, ni d’une salle ni d’une foule! Dites-vous à chaque fois que ça ne va pas que c’est un peu de ma faute!» Ils finissent par l’applaudir, surtout lorsqu’il s’en prend à nous, la presse, cantonnés au fond de la salle. Ses mots nous visent mais évitent les maux. «Je le dis à nos amis journalistes, quand on regarde la colère avec une fascination morbide, on ne rend pas service à cette colère légitime.» Jamais Emmanuel Macron ne mentionne les termes «Gilets jaunes». Ce serait reconnaître au mouvement une identité qu’il lui dénie.

En vue de sa prochaine prise de parole sur la programmation pluriannuelle de l’énergie – comprenez les choix énergétiques des dix ans qui viennent –, le 27 novembre, je discute avec un duo de conseillers du palais. Surprise, ils ne sont pas sur la même longueur d’onde ! Ainsi, à la question «Y aura-t-il des annonces?», l’un répond oui et l’autre peut-être. Concerneront-elles la taxe sur les carburants? Grand silence hésitant. «Cela pourrait en faire partie », avancent-ils. Consciencieusement, je rédige une dépêche qui explique qu’Emmanuel Macron va présenter des mesures et des négociations pour une transition écologique acceptable, y compris concernant la hausse des taxes.

Le lendemain matin, une conseillère presse m’appelle et demande un correctif. «Non, me dit-elle, le président ne fera aucune annonce concernant la taxe sur les carburants.» Pour me convaincre, elle me lit un mail d’Ismaël Emelien, l’homme de l’ombre, le grand ordonnateur des incontournables éléments de langage. Je publie donc une correction… qui se révélera fausse ! En fait, personne n’en sait rien. Le chef de l’État hésite. Tout semble improvisé. Si Matignon paraît ferme dans son refus de modifier la taxe sur les carburants, l’Élysée se montre plus ouvert. En réalité, tous attendent avec prudence la mobilisation du samedi suivant pour trancher.

Droit dans ses bottes

Le conflit se durcit. Des appels à manifester place de la Concorde et sur les Champs-Élysées, donc tout autour du palais présidentiel, circulent sur les réseaux pour le samedi suivant. Ces deux événements sont bien évidemment interdits : ils seraient à un jet de pavé du palais. Et la grande avenue touristique n’est pas habituée aux protestataires énervés. Heurts et blessés sont au rendez-vous, quand Emmanuel Macron hésite toujours sur la tonalité de son allocution du 27. Faire un geste? Rester ferme? La veille, François Bayrou, l’allié de la première heure, est certain de l’avoir convaincu d’annoncer un moratoire sur la taxe gazole et sur les quatre-vingts kilomètres à l’heure, afin de faire redescendre la pression. Les deux hommes se parlent de nouveau deux heures avant le discours, relisent ensemble les deux phrases prévues… Mais, au dernier moment, le premier personnage de l’État se range à l’avis du trio Édouard Philippe, Benoît Ribadeau-Dumas et Alexis Kohler. «Il ne faut pas renoncer au cap.» Alors il ne cède pas d’un pouce, sans répondre à la crise qui secoue le pays.

Le chef de l’État retrouve ses accents professoraux pour faire la leçon à ceux qui « croient que l’école, c’est normal que ce soit gratuit, l’hôpital, c’est normal que ce soit pour beaucoup gratuit, et que c’est normal que ce soit la collectivité qui paie ». Emmanuel Macron moque « cette sympathique injonction paradoxale : baissez les taxes et créez-nous plus de crèches, plus d’écoles, plus de droits, plus de services publics». Last but not least : il annonce l’organisation d’un « débat national» et l’adaptation de «toute nouvelle hausse de la taxe sur les carburants à l’évolution des marchés internationaux du pétrole ». Est-ce une marche arrière sur la taxe carbone ? En quoi consiste cette « grande concertation»? Même ses conseillers, bien en peine de les expliquer, tombent des nues. Au passage, il a aussi reporté à 2035, au lieu de 2025, la baisse de la part du nucléaire à 50%.

Le 29 novembre, calendrier diplomatique oblige, le président de la République part trois jours à Buenos Aires pour le sommet du G20. Certes, ce n’est pas le moment, mais comment s’y soustraire quand on est un chantre du multilatéralisme ? Dès le tarmac, la crise des Gilets jaunes le rattrape : la délégation argentine est en retard et c’est un employé de l’aéroport, vêtu de la chasuble fluorescente, qui lui serre la main à la sortie de l’avion. L’image, saisie par Ludovic Marin, le photographe de l’AFP, déclenche une avalanche de sarcasmes. L’« acte III» du lendemain s’annonce très tendu. Place de Mai, le couple Macron croise des enthousiastes. «C’est marrant, ici, on l’aime bien!» me dit une conseillère, rêveuse… Pour notre part, impossible de l’interroger sur la situation en France. Nous insistons, en vain. «Le président refuse de s’exprimer à l’étranger sur des affaires nationales.»

À Paris, une rencontre à Matignon avec des représentants des Gilets jaunes tourne au fiasco. Édouard Philippe les attend un bon moment, mais seuls deux d’entre eux se présentent. Les six autres ont renoncé après avoir été menacés par leurs pairs. L’un des deux exige même de garder l’anonymat. Résultat des courses, l’exécutif n’a plus d’interlocuteur.

Paris, Champs-Élysées, samedi 1er décembre, dès l’aube. Des images de guerre civile. Impressionnantes. Des casseurs en cagoule jettent des projectiles sur les forces de l’ordre, brûlent des voitures et brisent des vitrines. La police utilise des lanceurs de balles de défense, les bientôt tristement célèbres LBD, ainsi que de dangereuses grenades de désencerclement. L’Arc de triomphe est pris d’assaut. Saccagé. Pillé. Des scènes similaires se produisent dans de nombreuses villes du pays. Tout semble hors de contrôle. Des centaines de personnes sont interpellées, qui, souvent, n’avaient jamais manifesté de leur vie, mais semblent comme happées par ce climat d’insurrection.

À l’autre bout du monde, Emmanuel Macron et ses conseillers, tout comme les journalistes qui suivent le déplacement, regardent, sidérés, sur leurs smartphones ces images de guérilla urbaine, dans les quartiers les plus chics de la capitale. En total décalage avec les couloirs feutrés de la conférence. Le président, lui, fait comme si de rien n’était. Il passe une bonne demi-heure avec le Premier ministre jamaïcain et le secrétaire général de l’ONU à discuter d’un sommet sur le climat qui aura lieu en septembre. Et adresse, comme souvent, un clin d’œil complice à un photographe qui s’est glissé sans autorisation dans la salle. «Il adore la voyoucratie…», confie le photoreporter. Lors de la conférence de presse finale, que les chaînes d’info décident de retransmettre en direct au cas où le chef de l’État accepterait d’évoquer la situation française, il sourit. Un sourire tendu. Il ne voulait pas en parler et enrage d’y être acculé. Après un long dégagement sur le G20, il aborde brièvement la crise, d’un ton sec. «Enfin, un dernier mot sur le contexte en France et parce que je ne répondrai, conformément à mes habitudes, à aucune question sur ce point : ce qui s’est passé aujourd’hui à Paris n’a rien à voir avec l’expression pacifique d’une colère légitime. Aucune cause ne justifie que les forces de l’ordre soient attaquées, que des commerces soient pillés, que des bâtiments publics ou privés soient incendiés, que des passants ou des journalistes soient menacés ou que l’Arc de triomphe soit souillé. Les coupables de ces violences ne veulent pas de changement, ne  veulent aucune amélioration. Ils veulent le chaos. Ils seront identifiés et tenus responsables de leurs actes devant la justice. J’entendrai toujours les oppositions, mais je n’accepterai jamais la violence.» Encore une fois, il n’a pas prononcé les mots «Gilets jaunes». Et refuse toute question.

Pas plus sur la crise qui semble s’enfiévrer, samedi après samedi, que sur la rénovation de la salle des fêtes du palais. L’Élysée a permis au Monde de faire un grand reportage sur ces travaux. L’article sort ce jour-là. Au plus mauvais moment. L’annonce du prix de la moquette – trois cent mille euros – tourne sur les réseaux sociaux. L’heure n’est plus à l’insouciance des journées du patrimoine, quand il expliquait au grand public son choix des nuances de gris pour remplacer le rouge et or de l’immense salon.

Contestation au-delà du réel

De retour au pays, sans prévenir la presse, Emmanuel Macron se rend directement, depuis l’aéroport, au cœur de Paris vandalisé. Ses collaborateurs, qui l’accueillent sur le tarmac, sont persuadés d’être « politiquement morts». En arrivant place de l’Étoile, il est très choqué. Sur l’Arc de triomphe a été tagué «Macron démission». À  l’intérieur du bâtiment, les sculptures ont été brisées. Ismaël Emelien suggère de laisser le monument en l’état, pour que l’opinion condamne les Gilets jaunes. Si l’idée, cynique, n’est pas retenue, les télévisions sont néanmoins autorisées à filmer les dégradations. Sur l’avenue, le chef de l’État entend des applaudissements, mais aussi des sifflets. Certains des manifestants sont encore là. Sombre, il préside une réunion d’urgence à l’Élysée. Et appelle l’ancien monde à la rescousse : Édouard Philippe va recevoir les partis d’opposition. Pour autant, le président veut donner l’image d’un pouvoir serein. Qui continue d’avancer. Un déjeuner est prévu le lendemain avec des chefs étoilés? C’est Brigitte Macron et son entourage qui parviennent à l’en dissuader in extremis quand, fataliste, Sibeth Ndiaye, elle, lâche : «Il y tient. S’il veut se prendre le mur, qu’il le prenne.»

Ce même lundi soir, lors de la réunion hebdomadaire qui réunit autour de la table les quatre hommes forts du pays, le chef de l’État, le Premier ministre et leurs bras droits respectifs, l’exécutif envisage, enfin, un « bougé ». Il faut empêcher un nouveau samedi de chaos. Quitte à renoncer à cette hausse des taxes. C’est Édouard Philippe qui est chargé de la reculade. Amer, le chef du gouvernement enterre avec réticence cette décision qu’il a défendue contre vents et marées. Ce mardi-là, à l’Assemblée nationale, du bout des lèvres, il consent à un «moratoire » de six mois sur la hausse des taxes sur les carburants. Un recul limité qui ne permet pas le reflux des mécontentements.

L’épisode du Puy-en-Velay est de ceux qui marquent une vie. Emmanuel Macron peut se tromper, bien évidemment. Il peut aussi – on l’a vu – être maladroit, voire cassant. Il a déjà été la cible d’invectives, il sait y répondre. Mais ce qu’il va vivre ce soir-là dépasse de loin ses pires cauchemars.

Soucieux d’être aux côtés des victimes des violences, d’un coup de Falcon, il se rend au Puy, où la préfecture vient d’être incendiée par des manifestants. Ce qu’on lui rapporte le glace. «Ils criaient aux fonctionnaires enfermés à l’intérieur : “On va vous voir rôtir comme des porcs! ” » lui racontent des employés, encore sous le choc, dans le bâtiment plongé dans le noir. Mais le chef de l’État et sa petite suite ont été repérés. Une étincelle qui ravive la colère des Gilets jaunes toujours incandescente. Les réseaux sociaux font le reste et des protestataires vindicatifs se rassemblent rapidement devant la préfecture. À la sortie du bâtiment, le cortège présidentiel est conspué, certains tentent de l’intercepter, tapent sur les voitures qui passent. Une femme gueule avec haine : «Crève !» Du jamais-vu de mémoire de policiers en charge de la protection du président. Au point qu’un décollage sans lui est organisé pour faire refluer la foule criarde, avant qu’il ne soit finalement exfiltré.

Un proche rapporte que ce soir-là, marqué, Emmanuel Macron a cette phrase terrible : «Ils me tueront peut-être d’une balle, mais jamais d’autre chose .» Brigitte Macron est atterrée. L’image d’arrogance qui colle à son époux la navre. « S’il était comme cela, je ne l’aurais pas épousé », assure-t-elle dans une rare interview. Aucun ministre ne se risque à commenter la crise. «Il y avait une grande paralysie parce que tout le monde attendait l’oracle. On attendait que le président nous dise ce qu’il fallait penser», reconnaîtra plus tard l’un d’eux.

Extrait du livre de Laurence Benhamou, « Le solitaire du Palais. Le Livre du quinquennat Macron 2017-2022 », publié aux éditions Robert Laffont.

Lien vers la boutique : cliquez ICI et ICI

Le sujet vous intéresse ?

Mots-Clés

Thématiques

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !