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Les lois de confiance dans la vie politique se multiplient, mais les actes ne suivent pas, et le lien de confiance entre les Français et leurs dirigeants semble de plus en plus fragile.
Les lois de confiance dans la vie politique se multiplient, mais les actes ne suivent pas, et le lien de confiance entre les Français et leurs dirigeants semble de plus en plus fragile.
©Sameer Al-DOUMY / AFP

Démocratie

Tout le monde a le droit à l’erreur, tout du moins en principe. Le politique, qui a introduit ce droit à l’erreur face à l’administration dans la loi ESSOC de 2018, semble être en revanche incapable de se l’appliquer à lui-même et les évènements du Stade de France lors de la finale de la Ligue des Champions semblent malheureusement le confirmer. Un changement des mentalités s’impose.

Eugène Daronnat

Eugène Daronnat est membre du comité Exécutif d'Objectif France.

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Les lois de confiance dans la vie politique se multiplient, mais les actes ne suivent pas, et le lien de confiance entre les Français et leurs dirigeants semble de plus en plus fragile. Pour preuve, le baromètre réalisé par le CEVIPOF chaque année montre que les Français ont encore moins confiance dans les partis politiques que dans les banques ou encore les médias, pourtant souvent décriés. Pour 70% d’entre eux, la politique évoque “la méfiance”, et pour 65% nos dirigeants sont “plutôt corrompus”.

Face à ce constat inquiétant (mais pas nouveau), deux réactions sont possibles : poursuivre la fuite en avant qui éloigne les français de la chose publique, favorise l’abstention et encourage la défiance, ou enfin reconnaitre ses erreurs et avancer en confiance. Mais trop souvent, la « confiance » reste un vœu pieu, un mot dans un projet de loi, sans incarnation et matérialisation concrète. Les Français n’y croient plus.

Dans un réflexe probablement corporatiste, le politique fait l’erreur de considérer que nos concitoyens attendent de lui soit d’être sauvés, d’être subventionnés ou d’être parfaits et omniscients. Cette toute-puissance représentée par un Etat obèse qui est omniprésent dans nos vies est en décalage profond avec les aspirations des citoyens qui souhaitent simplement vivre plus libres, plus épanouis, dans une situation plus prospère, espérant que l’Etat et ses représentants agissent simplement dans l’intérêt général.

Nous souhaitons toujours moins, l’Etat nous impose toujours plus.

Les représentants politiques se trompent ainsi, en essayant de toujours intervenir plus, et manquent par la même occasion de subvenir aux besoins les plus primaires, à savoir par exemple le besoin de sécurité. Il y a en effet quelque chose de déconcertant et d’inquiétant de penser qu’avec près de 1500 milliards d’euros de dépenses publiques chaque année, l’Etat soit incapable d’assurer la sécurité de tous ses citoyens sur l’ensemble du territoire.

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Dans le langage de l’entreprise, on dirait qu’il y a une inadéquation entre l’offre et la demande (politique), une inadéquation qui coûte cher au contribuable et qui est lourde de conséquences pour la cohésion de la société. L’épisode malheureux du « stade de France » durant la finale de la Ligue des Champions, dont les images ont fait le tour du monde est symptomatique de cette inadéquation ; au-delà de la situation de chaos qui pose des questions sérieuses en termes de capacité à organiser un évènement d’ampleur, à maintenir l’ordre et à assurer la sécurité des biens et des personnes, la communication qui s’est est suivie est un modèle du genre.

A l’heure des réseaux sociaux, plusieurs centaines de millions de personnes à travers le monde ont pu constater ce qui s’est passé ce soir-là au stade de France, dans ce qui est l’un des évènements sportifs les plus médiatisés de l’année sur la planète. Mais plutôt que de reconnaitre une erreur manifeste, et des torts probablement partagés entre plusieurs parties prenantes, c’est la méthode de la fuite en avant qui a été choisie, puisque les autorités se sont tout de même félicitées, après avoir déclenché une crise diplomatique avec nos voisins britanniques, d’avoir « évité des morts ». Tout va bien !

Si l’image de la France a clairement été ternie par cet évènement et les suites qu’il occasionne, les Français auraient tout à fait été en capacité de comprendre qu’une erreur a été commise (puisqu’ils l’ont vue), avec des mesures correctives prises, notamment à l’encontre de personnes en responsabilité de cet évènement.

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Au lieu de ça, c’est le flou, l’indécision et c’est surtout la confiance dans la parole politique qui continue de s’abîmer toujours plus, pour ne pas faire de vague. Pire que cela, la parole de la France est mise en doute également à l’international, tout autant que notre fiabilité à organiser un évènement de cette envergure, à quelques années des Jeux Olympiques sur notre sol. Echec sur tous les plans. Tous perdants.

Cette situation doit prendre fin, le politique doit enfin reconnaitre ses erreurs et en tirer les conséquences. La société Française est mature et prête, nos dirigeants souvent arrogants ne le sont manifestement pas.

Il est temps que cet écart soit comblé, avant que la rupture ne soit définitivement actée.

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