Les données du parc éolien en mer de Saint-Nazaire confirment les doutes des experts sur la stabilité de cette production électrique<!-- --> | Atlantico.fr
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Il y a moins de vent sur les côtes françaises qu’en mer du Nord ou sur les côtes écossaises, donc le problème de l'intermittence subsistera même si on ne compte que sur l’éolien en mer.
Il y a moins de vent sur les côtes françaises qu’en mer du Nord ou sur les côtes écossaises, donc le problème de l'intermittence subsistera même si on ne compte que sur l’éolien en mer.
©Scott Eisen / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Badaboum !

Ces données, longtemps réclamées, ont fini par être publiées. Elles confirment que la production n’est pas aussi bonne que les militants l’espéraient.

François-Marie Bréon

François-Marie Bréon

François-Marie Bréon est chercheur physicien au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement. Il a participé à la rédaction du 5ème rapport du GIEC. Il est spécialiste de l'utilisation des données satellitaires pour comprendre le climat de la Terre. Membre du conseil scientifique de l'Association française pour l'information scientifique (Afis).

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Atlantico : Les données de production du parc éolien en mer de Guérande / Saint-Nazaire ont été publiées et montrent que la réalité de l’éolien en mer est plus complexe que ce que l’on veut nous faire croire...

François-Marie Bréon : Ce qui est sûr, c’est que le facteur de charge de l’éolien en mer est plus favorable que celui sur terre, mais pas autant que l'espèrent certains. Eux arguent que le vent est plus régulier en mer que sur terre, et donc que le problème de l'intermittence disparaîtrait si on mettait davantage d’éolien en mer. Or le vent est également très irrégulier en mer. 

A ce titre, il y a d’ailleurs moins de vent sur les côtes françaises qu’en mer du Nord ou sur les côtes écossaises, donc le problème de l'intermittence subsistera même si on ne compte que sur l’éolien en mer.

Qu’observe-t-on réellement ?

Ce que l'on observe, c’est qu’une éolienne en mer près des côtes écossaises a un facteur de charge de 0,5, lequel diminue à 0,4 près des côtes françaises. Sur terre, le facteur de charge est aux alentours de 0,25. Cela veut dire que si l’éolienne sur terre a une puissance maximale de 2 mégawatts, elle peut produire 2 x 0,25 MWh en une heure. Les nouvelles éoliennes sont quand même plus puissantes et peuvent atteindre un facteur de charge de 0,4 sur certains sites.

Si votre éolienne en mer a un facteur de charge de 0,5 tandis que la moyenne sur l’année est de 0,25 sur terre, on peut affirmer que l’éolienne en mer permet une meilleure production et une rentabilité du parc éolien en mer, mais le problème de l’intermittence n’est pas réglé pour autant. Si vous voulez mettre en place un système électrique dont l’objectif est de fournir une électricité de manière permanente, quelque chose qui vous fournit 1 MW n’est pas comparable à quelque chose qui vous fournit par moments 2 MW et à d’autres moments 0 MW.

Enfin, sur un plan économique, disons que si on développe de plus en plus les éoliennes en France, et on l’a vu en Allemagne ou au Danemark, il y a des moments où il va y avoir trop d’électricité, donc les tarifs vont s’effondrer ; tandis que lorsqu’il y aura très peu d’électricité produite, les tarifs vont exploser. Cela restera très instable.

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