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Les Britanniques votent pour tenter d’amortir le choc du Brexit. Un peu tard...les Européens ont déjà envoyé la facture
©Reuters

Atlantico Business

Le Brexit devrait coûter 100 milliards à la Grande-Bretagne, payable d’ici à fin 2020. Le détail de cette facture est impressionnant, mais laisse la place au compromis.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Tout va dépendre du résultat des élections britanniques certes, mais les sondages indiquent que le peuple commence a s’inquiéter des conséquences d’un Brexit pur et dur comme le voulait Theresa May. Sa position est donc devenue compliquée. C’est elle qui a demandé une nouvelle représentation pour légitimer son projet de négociation. Elle reflètera donc l’opinion des Britanniques.

Côte Europe,  c’est Michel Barnier, Commissaire européen chargé de préparer la négociation, qui a rédigé la note pour pouvoir commencer la négociation dès le 19 juin, ce que Theresa May a accepté avant même de connaitre le résultat des élections qui sont censées renforcer sa légitimité.

Le document le plus important, qui avait fuité dans le Financial Time, indiquait que la facture globale que les anglais auront à payer approchait les 100 milliards d’euros, sans toutefois détailler ce que ça recouvrait exactement, mais en précisant que les remboursements devront se faire en euros.

On sait désormais que le document préparé par la Commission a chiffré les différents postes :

1.Les engagements financiers pris par la Grande Bretagne dans les différents programmes européens, comme le fonds européen, le Trust funds, le fonds de soutien aux réfugiés turcs etc.

2. Le coût spécifique de la sortie, c’est à dire le coût du déménagement des institutions européennes installées en Grande Bretagne et le coût de la réinstallation des nouvelles structures sur le continent. Il s'agit principalement des agences européennes.

Afin de ne pas braquer les autorités britanniques et provoquer une rupture de la négociation comme Theresa May l’a menacé, la Commission de Bruxelles a indiqué que les membres et notamment la France et l’Allemagne étaient d’accord pour permettre à la Grande-Bretagne de continuer à bénéficier des programmes, comme avant le Brexit, jusqu’au moment où ceux-ci prendraient fin, et si bien sûr, la Grande-Bretagne respecte ses engagements.

En contre partie, la Grande Bretagne se dégagera progressivement de la Banque européenne d’investissement et du fonds de garantie de la BCE.

A côté de la dimension financière, la Commission a pratiquement finalisé les conditions sociales et humaines du Brexit applicables aux populations concernées.

La France et l’Allemagne insistent beaucoup pour protéger la liberté des citoyens. Ainsi, les européens installés en Grande-Bretagne devraient pouvoir obtenir la nationalité britannique au bout de 5 ans de résidence. Par ailleurs, la Grande-Bretagne devrait autoriser le regroupement familial pour les familles européennes qui le désirent. Ceci pendant toute la durée de la négociation et après le Brexit.

Ces familles de l’Union européenne, installées en Grande-Bretagne, devraient ainsi pouvoir accéder au marché du travail dans les mêmes conditions que les citoyens britanniques.

Dernier point, ces citoyens de l’UE, installés en Grande-Bretagne, devraient pouvoir récupérer leurs droits à la retraite ou leurs sécurités sociales et les importer dans leur pays d’Europe d’origine s’ils le souhaitent. Bref, on officialiserait la portabilité des droits sociaux.

A priori, Theresa May n’était pas prête à accepter beaucoup de ces mesures. Sauf qu‘elle était en période électorale. Après, le climat aura forcement changé.

L’Union européenne n’a pas de moyens pour obliger la Grande-Bretagne à tenir ses engagements. L‘Union européenne a simplement dans ses munitions toutes sortes de mesures de rétorsion, qui joueraient à l’encontre des citoyens britanniques installés en Europe.

Une fois les orages passés, chacun des pays a intérêt à trouver des solutions de compromis. Pas de guerre de changes si possible, pas de guerre de taxes douanières ou de surenchère protectionniste et pas question de prendre en otage les européens qui viennent en Angleterre ou les anglais qui ont choisi de rester en Europe.

Le discours sera dur et violent, mais la réalité sera soft et conciliante, tout le monde y a intérêt. 

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