Les acteurs clés de la campagne d’Emmanuel Macron en 2017 ayant permis de contribuer à son statut de présidentiable<!-- --> | Atlantico.fr
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Julie Marie-Leconte publie « L’Elysée, visite privée » aux éditions de l’Archipel et en partenariat avec France Info
Julie Marie-Leconte publie « L’Elysée, visite privée » aux éditions de l’Archipel et en partenariat avec France Info
©Sebastien NOGIER / POOL / AFP

Bonnes feuilles

Julie Marie-Leconte publie « L’Elysée, visite privée » aux éditions de l’Archipel. Julie Marie-Leconte dévoile le fonctionnement, service par service, de l'Elysée et raconte la vie quotidienne des 800 personnes qui y travaillent. Pendant cinq ans, Emmanuel Macron va appliquer à ce lieu le programme qu'il a pour la France : rénover, réformer, réorganiser. Extrait 2/2.

Julie Marie-Leconte

Julie Marie-Leconte

Julie Marie-Leconte est journaliste, diplômée de Sciences Po Paris. Elle travaille comme reporter pour Radio France.

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Pour Emmanuel Macron, l’Élysée est une scène. Pour la première fois, un président aura donc son scénographe. Il s’appelle Arnaud Jolens. Encore un presque jumeau, au moins à l’état civil. Génération 1977. Côté physique, en revanche, Arnaud Jolens est massif. Il confie d’ailleurs qu’il a bien failli être rugbyman professionnel. Et c’est vrai que physiquement, avec sa barbe de trois jours tirant au roux, il a des airs de gentleman écossais. Il en joue, pantalon en velours et veste en tweed à carreaux, le jour où il nous reçoit dans son nouveau bureau de « directeur des opérations ». Arnaud Jolens a beaucoup déménagé au cours du quinquennat. Mais cette fois, ce nouveau bureau est le signe d’une grosse promotion.

Initialement embauché comme scénographe, Arnaud Jolens reste directeur de la scénographie, rattaché à la Direction de la communication. Mais, à partir de mars 2021, il prend également la tête de la « planification » et de la « production des événements », dans le palais comme à l’extérieur, ainsi que du service de l’Intendance. Il a donc près de deux cent cinquante personnes sous ses ordres, près d’un tiers des effectifs de l’Élysée, plus de la moitié du personnel civil. Il les désigne comme « les faiseurs ». Il était un rouage du dispositif. Désormais, il a la main sur toute la mécanique qui se met en branle quand l’image du président est en jeu. Avant, il devait demander. Maintenant, il est le patron.

Arnaud Jolens a toujours été un personnage clé dans la galaxie d’Emmanuel Macron. C’est l’un des grands artisans de la « marque Macron » pendant l’ascension de 2016 et 2017. Quand il rencontre Emmanuel Macron pour la première fois, en 2016, il est directeur commercial d’Eurydice, une entreprise d’événementiel installée à Garges-lès-Gonesse, dans le Val-d’Oise. « Il est entré en Macronie comme on entre en religion », confie à France Info l’un de ses proches, qui le décrit comme « totalement fasciné par le personnage ». Eurydice est l’un des principaux prestataires de la campagne En Marche !, avant qu’Arnaud Jolens ne fonde sa propre société, Yamm, qui à son tour se met au service du candidat.

Le 6 avril 2016, quand Emmanuel Macron, encore ministre de l’Économie, lance le mouvement En Marche !, Arnaud Jolens est là. Le 12 juillet 2016, quand le candidat prédit, en conclusion du meeting de la Mutualité, « ce mouvement, nous le porterons jusqu’au bout », Arnaud Jolens est encore là. Il raconte comment, la veille, il a décidé de « libérer » le futur président, en renonçant à lui imposer d’utiliser un micro-main et en acceptant de l’équiper d’un micro-cravate, malgré les enceintes placées derrière lui, malgré le risque de produire un effet de larsen apocalyptique. Le coup de poker permettra à Emmanuel Macron de ne pas être de ces candidats figés sur scène, accrochés à leur pupitre.

Le 7 mai 2017, le jour de la victoire, Arnaud Jolens est évidemment aux manettes. Pourtant, il refuse de réduire son rôle à l’esthétique. Il assure que, quand il pense image, il pense surtout image de marque, « réputation ». Comme dans le marketing, comme dans la publicité.

Les images du Louvre, il a parfaitement conscience qu’elles resteront dans l’Histoire. « Mais mon métier n’est pas de faire un book photo », dit-il. Pour le scénographe, « l’image doit non seulement, à l’instant T, coller avec le moment, mais également dire quelque chose de la trace à laisser ». Quand on lui demande comment il conçoit son rôle, il explique qu’il s’agit de « traduire en images la pensée du président ». Parce que le poids de l’image est aujourd’hui « colossal », il estime que la première de ses missions est de « faire en sorte que la forme ne se transforme pas en bâton pour taper sur le fond ».

A lire aussi : Comment Emmanuel Macron a transformé le Palais de l’Elysée en mode start-up 

Extrait du livre de Julie Marie-Leconte, « L’Elysée, visite privée », publié aux éditions de l’Archipel et en partenariat avec France Info

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