Le programme de Jean-Luc Mélenchon est inapplicable, sauf à entrainer la France dans le chaos <!-- --> | Atlantico.fr
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Jean-Luc Mélenchon lors d'une conférence de presse avant les élections législatives
Jean-Luc Mélenchon lors d'une conférence de presse avant les élections législatives
©THOMAS COEX / AFP

Atlantico Business

La classe politique qui commence à lire (enfin) le programme de Jean-Luc Mélenchon s’aperçoit qu’il nous entraine tous dans la catastrophe économique et sociale, dont les plus pauvres évidemment feront les frais.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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« Un programme de sucreries supra-étatiques... Une catastrophe pire que ce qu’avait risqué la Grèce en 2015 et dix fois plus dangereux que le programme commun de 1981. ». C’est Alain Madelin qui a, le premier, crié fort contre le programme de Jean-Luc Mélenchon en dénonçant, les absurdités que Jean-Luc Mélenchon a fait signer à ses alliés pour se lancer dans la campagne des législatives. L’ancien ministre de l’économie a évidemment rallié ses amis libéraux et au-delà, en les invitant à éplucher ce programme qui transforme le système français en une organisation étatique, centralisée et forcement autoritaire. Pour Alain Madelin, alors que la France aurait besoin de réveiller le sens de la responsabilité individuelle, Jean-Luc Mélenchon a accouché d’une caricature populiste. 

La France de l’extrême droite est un peu gênée pour critiquer la cohérence d’un programme dont elle partage un certain nombre de mesures. 

Mais les courants politiques qui ont l’ambition de gouverner commencent à s’apercevoir que les promesses de Jean-Luc Mélenchon sont inapplicables et mènerait le pays au bord du gouffre. C’est le cas des socialistes les plus responsables, tels que Guillaume Hannezo, professeur d’économie et ancien conseiller de François Mitterrand en 1981. Il vient de dresser un réquisitoire très cohérent contre les intentions de ceux qui ont quitté le parti socialités dès qu’il a adhéré aux idées de la France insoumise en croyant sauver leur siège. C’est le cas des écologistes qui dans, leur grande majorité, ne suivront pas Sandrine Rousseau dans son entreprise de destruction du système. 

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C’est tellement gros que les syndicats évitent de s’engager et le Patronat reste muet fidèle à sa tradition mais dont les membres n’en pensent pas moins, laissant Sophie de Menthon présidente d’Ethic, dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas.  Elle a même lancé une pétition pour réhabiliter les idées libérales qui ont été black listées dans la campagne présidentielle. D’où le succès de Jean Luc Mélenchon dont plus de la moitié des électeurs reconnaissent dans les sondages avoir voté pour lui sans savoir ce qu’il proposait véritablement. 

Alain Madelin a raison, maintenant que Jean-Luc Mélenchon est dans l’antichambre du parlement en position de réunir une majorité, il serait peut-être temps de comprendre où ses promesses nous conduisent. Très simple. 

Les spécialistes de l‘économie sont unanimes et formels : la seule retraite à 60 ans, la hausse du Smic, la revalorisation de toutes les retraites au niveau du salaire minimum, le blocage des prix, et des loyers l’augmentation des cotisations sociales et des impôts payés par les particuliers et les entreprises ce cocktail est explosif et aurait des effets désastreux.

Pourquoi ? parce que pour financer tout cela, Jean Luc Mélenchon va creuser la dette et chiffre ses besoins à 250 milliards d’euros. Et c'est sans doute un minimum, donc les besoins sont tels que les taux d’intérêt augmenteront. Et si la dette ne peut pas être financer, JL Mélenchon suggère de l’annuler. Mais comme cette dette est détenue par la BCE aux trois quarts, la BCE refusera. 

L’ultime recours sera donc se sortir de l’euro pour fabriquer sa propre monnaie. 

Dans ce cas-là, les capitaux français partent à l‘étranger. Et les activites s’étouffent. La France se retrouve dans la situation du Venezuela aujourd‘hui (600% d’inflation), de l’Argentine à plusieurs reprises de son histoire, de Cuba (sous perfusion de sa diaspora, ou de la Grèce de 2015, dirigée par Tsipras qui a dû en urgence virer son ministre de l‘économie, le célèbre Yanis Varoufakis  et accepté la cure d’austérité du FMI). 

La France se retrouve dans la situation de 1958 quand elle a rappelé le Général De Gaulle, ou même en 1982, après un an de programme commun quand Mitterrand est revenu dans les clous des principes de l’économie de marché et a obtenu la solidarité des Européens et notamment des Allemands. 

Aucune des mesures du programme n’est applicable sans déclencher les urgentistes de l’économie. 

La retraite à 60 ans dans un pays dont la démographie diminue et l’espérance de vie s’est accrue, couterait 30 milliards d’euros par as. La hausse du smic à plus de 2000 euros bouscule la hiérarchie des revenus, alimente l’inflation par les couts, et bouscule les entreprises. La hausse des salaires n’est viable que si elle correspond à une hausse de la productivité, donc à un travail supplémentaire. 

Quant à la hausse des cotisations sociale (50 milliards) et la hausse des impôts sur les riches et les grandes entreprises, elle organise la fuite, la délocalisation ou l’arrêt des activités. Les exemples du passé devraient servir de leçon. 

Ce qui est désolant et désastreux dans la perspective de ce programme de la NUPES, c‘est que son application conduit à la sortie de l’euro, au chaos. Ou alors à la soumission d’un FMI, d’une Commission de Bruxelles ou de capitaux venant de l’étranger. La Grèce a été sauvée grâce aux européens, au FMI et aux étrangers qui, venant de Chine ou de Russie, se sont rués pour racheter au rabais des actifs de production, des ports et des aéroports. Ce qui a évité leur disparition. La Grèce a été sauvée parce que le gouvernement a convaincu la majorité de l’opinion d’abandonner les vielles lubies populistes et d’accepter un plan de redressement. Mais la Grèce est un petit pays, pas beaucoup plus grand qu’un département français. La France, elle, est la 5e puissance mondiale avec un passé et surtout un patrimoine qu’il faudrait appeler en garantie.

Le plus grave dans une telle situation si on retient les leçons de l’Histoire, c’est que les riches s’en sortent toujours. Ils ont évidemment les solutions pour mettre à l’abri une grande partie de leurs actifs. Ce sont les pauvres, les plus démunis et les classes moyennes qui se retrouvent ruinés. 

Plus de 45% des électeurs français auraient donc voté pour Jean-Luc Mélenchon dont le programme organise mécaniquement leur ruine et va les entrainer dans la catastrophe. Le comble du cynisme, c’est que les cadres de la France insoumise le savent. 

PJ... https://atlantico.fr/article/decryptage/alain-madelin-le-programme-de-la-nupes-est-un-amas-de-sucreries-superetatistes-qui-nous-menerait-droit-a-une-rupture-avec-l-etat-de-droit-jean-luc-melenchon-lfi-gauche-mesures-reformes-elections-legislatives-campagne

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