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Le pouvoir d’agir mène au bien-être
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J'agis donc je suis

Le monde du travail moderne est source de stress et parfois de mal-être. La faute à des méthodes de management qui aliènent le salarié. Le docteur Rodet nous propose des alternatives pour réduire le stress et booster sa productivité. Du travail humain.

Philippe Rodet

Philippe Rodet

Philippe Rodet a exercé la médecine d’urgence dans le cadre du SAMU et de l’assistance en réalisant des rapatriements sanitaires dans plus de cinquante pays. Homme engagé, il a participé à des missions humanitaires au Burkina-Faso, en Roumanie et à Sarajevo pendant la guerre.

Passionné depuis plus de vingt ans par l’interaction entre le stress et la motivation, il publie en 1998 L’ardeur nouvelle aux Editions Debresse et Le bonheur sans ordonnance aux éditions Eyrolles en janvier 2015. Son dernier ouvrage, Le management bienveillant, co-écrit avec Yves Desjacques, vient de paraître aux éditions Eyrolles. 

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Pourquoi ne pas craindre l’autonomie ?


On pense que l’autonomie va favoriser les dérives et surtout que certains salariés seront incapables d’imaginer des schémas aussi intéressants que ceux mûris suite à la confrontation de brillants esprits. Souvenons-nous d’abord que la performance vient avant tout de l’enthousiasme de tout un chacun.
Évidence…                                                                                                                                                                         Il est plus efficace d’avoir des collaborateurs enthousiastes que des collègues las de reproduire des consignes qu’ils ne partagent pas. L’autonomie peut en effet aller de pair avec certaines dérives.
De tels cas seront vite repérés et il sera alors possible d’en rappeler les principes. En outre, la vraie question est de savoir si ces éventuelles dérives ne seront pas plutôt largement compensées par l’efficience exceptionnelle d’une majorité de collaborateurs qui se sentiront bien. Nous avons vu que l’autonomie était source de créativité et d’ardeur dans bien des domaines. Mais, est-ce que cela n’est
pas juste dans la vie de tous les jours ? Si l’on nous impose de faire certaines choses à des moments précis, nous serons moins efficaces que si nous choisissons le moment où nous allons les réaliser avec… envie !

Si l’autonomie est synonyme de liberté et de succès, elle a un autre mérite, c’est d’être source de… bien-être !


La souffrance due à « l’amputation du pouvoir d’agir »


En matière de santé, on est plus habitué à mesurer les conséquences du manque d’autonomie, de liberté d’action, que les bienfaits inhérents à l’autonomie. La liberté d’action apparaît d’autant plus accessoire qu’elle ne manque pas. Lorsque l’on voit ce qui se passe sur certains plateaux d’assistance téléphonique, on prend conscience de la souffrance consécutive à l’absence de liberté d’action.
Quand on voit des personnes obligées de recourir à une grille de questions et de réponses, on mesure la frustration que cela représente. Paul Ricoeur résumait fort bien la difficulté liée au manque de liberté d’action lorsqu’il parlait de la souffrance due à « l’amputation du pouvoir d’agir ». Cette souffrance-là peut être visualisée de manière très concrète. Parfois, après un long voyage en automobile, le passager ressent un torticolis. Il s’agit le plus souvent d’une contracture des muscles paravertébraux sous l’influence du stress, lui-même lié – à la différence du conducteur – à l’absence de possibilité d’action en cas de nécessité. L’amputation du pouvoir d’agir est bien source de souffrance !

Laisser de la liberté d’action

Au niveau professionnel, chaque fois que cela est possible, il faut laisser de la liberté d’action. J’ai connu une entreprise qui permettait à ses salariés de bénéficier d’amplitudes horaires importantes et cela avait grandement contribué à améliorer le bien-être de ceux-ci. Dans une autre entreprise, le dirigeant fixait les objectifs à chacun de ses collaborateurs et leur demandait d’agir au mieux pour atteindre les objectifs en question, laissant à ceux-ci le choix de leurs stratégies. Les résultats de l’entreprise étaient à l’image de la santé des salariés : excellents ! L’autonomie, par le sentiment de confiance et le plaisir qu’elle induit, est donc à la fois source de performance et de bien-être. Certains leviers permettent effectivement bien d’allier excellence et bien-être !

En pratique

- Laisser de la liberté d’action à chaque collaborateur, sous quelque forme que ce soit.
- Organiser une journée de l’autonomie annuelle puis, si possible, trimestrielle.
- Élargir, autant que faire se peut, les plages de travail et les amplitudes horaires.

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Extrait de " Se protéger du stress et réussir : 7 leviers de motivation" du docteur Philippe Rodet et de Romain Bourdu, Eyrolle août 2011

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