Le Front national est une « petite chose »...<!-- --> | Atlantico.fr
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Bruno Le Maire a jugé que le Front national (sic) est une "petite chose".
Bruno Le Maire a jugé que le Front national (sic) est une "petite chose".
©Steve REIGATE / POOL / AFP

L'évangile selon Saint Bruno (Le Maire)

Il en sait des choses, notre ministre de l’Économie.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Bruno Le Maire dit « Front national » au lieu de « Rassemblement national ». Il doit avoir la nostalgie de Jean-Marie Le Pen. Ou plutôt, il tient à souligner que Marine Le Pen est la fille de son père.

Invité du Grand rendez-vous Europe 1/Les Échos/CNews, il a jugé que le Front national (sic) n'était pas « grand chose ». Juste une « petite chose ». Quand on fédère près de 50% des électeurs français, c'est pour le moins discutable.

L'expression « petite chose » peut se prêter à différentes interprétations. On peut dire « petite chose » à un enfant qu'on aime. On peut aussi considérer qu'une « petite chose » est une quantité négligeable qui ne mérite pas qu'on s'y intéresse.

Mais Bruno Le Maire s'intéresse beaucoup à cette quantité négligeable. Il a même dit qu'il fallait la combattre résolument. Combattre une « petite chose » ? Voilà qui est étrange. Et qui annonce une victoire indiscutable.

Un peu énervé, le ministre de l’Économie s'en est pris aux médias qui accordent une « place centrale » au parti de Marine Le Pen. Mais lui, que fait-il d'autre que d'en parler ? Et qui a envoyé Dupond-Moretti dans les Hauts-de-France pour chasser de cette terre la « petite chose » ? Et pourquoi Macron s'y rend-il à son tour si ce n'est pour terrasser la « petite chose » ?

Marine Le Pen est, on le sait bien, l'adversaire désirée de Macron pour 2022. Mais le vocabulaire a changé. Naguère, nous avions la bête immonde qui monte, qui monte. Maintenant, grâce à Bruno Le Maire, nous avons la « petite chose » qui monte, qui monte.

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