Le Covid-19 a provoqué une course des salariés à la reconversion professionnelle<!-- --> | Atlantico.fr
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De plus en plus de travailleurs font le choix d'une reconversion.
De plus en plus de travailleurs font le choix d'une reconversion.
©NICOLAS TUCAT / AFP

Atlantico Business

Mode d’emploi de la reconversion professionnelle. La crise du Covid-19 a envoyé une majorité de salariés en télétravail. Et le télétravail en a décidé beaucoup à tenter une reconversion professionnelle. Sauf que de se reconvertir ne s’improvise pas.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Depuis l'apparition du Covid-19, les Français qui ont été massivement envoyés en télétravail semblent désormais de plus en plus tentés par une reconversion. Maformation.fr qui est une des toutes premières plateformes de mise en relation entre candidats et organismes de formation - a vu son trafic multiplié par 2 ces derniers mois. 

Depuis 2009, elle accompagne les actifs dans leur recherche parmi 151 498 offres de formation ! Selon une étude qu’elle a mené auprès de 1 185 actifs déclarant vouloir se reconvertir, la moitié, 49% des actifs exactement, déclarent que le confinement a fortement renforcé leur envie de reconversion. Le télétravail c’est bien, mais pas pour tout le monde. Il faut d’abord être bien installé chez soi comme dans son entreprise, parce qu’au bout de quelques mois on se rend compte que le lien socio professionnel a besoin de la relation présentielle. Beaucoup de réunions se sont de fait révélées très inutiles, il n’empêche que la fréquentation quotidienne de ses collègues de bureau et même à la machine à café favorise énormément l’intelligence collective.

Donc ce télétravail a donné beaucoup d’idées de reconversion et au-delà, a augmenté la demande d’assistance et de formation. Au-delà des projets de reconversion, la demande de formations courtes, longues, en distanciel (montée en compétences, formations pour retrouver un emploi...) connaît actuellement un  véritable boom.

Pour savoir ce qu‘il faut faire et ne pas faire, nous avons interrogé Jérémy Plasseraud, le responsable de Maformation.fr qui a, en 2020, traité déjà 500 000 personnes qui souhaitaient une formation après utilisation de ses services.

Quelles sont les raisons qui poussent les actifs à entamer des démarches de formation ? Tout d’abord, c’est l’équilibre vie pro / vie perso qui est cité par 47% des sondés de notre étude réalisée en novembre dernier, et qui arrive en première position devant l’envie de découvrir « autre chose » (45%), tandis que la quête d’un métier qui a plus de sens arrive troisième, avec 44%. La curiosité et l’envie de changement semblent ensuite être de fortes motivations. Parmi les répondants qui veulent ainsi découvrir autre chose, ils sont nombreux à déclarer ne plus se plaire dans leur métier (29%), leur entreprise (20%) ou leur secteur (16%). Enfin, l’évolution du statut peut être un déclencheur : 26% ne parviennent plus à évoluer, quand 21% ne trouvent pas d’emploi en lien avec leur métier actuel et 24% souhaitent tout simplement gagner plus. Le confinement a été un déclic pour de nombreux Français, cette période a été propice au recul et à la réflexion, afin d’identifier ses vraies envies.

Quel est le profil de l’actif en reconversion ? 

Les personnes qui nous ont déclaré avoir envie de se reconvertir ont en moyenne entre 11 et 20 ans d’expérience, et disposent d’un diplôme qui correspond dans la majorité des cas à leur emploi actuel. 51% des actifs qui souhaitent se reconvertir sont en poste. Certains ont déjà changé de métier une (43%) ou plusieurs fois (21%) au cours de leur carrière actuelle. L’époque où l’on faisait le même métier toute sa vie est révolue. 

Quels sont les secteurs qui attirent le plus ? Quelles formations sont les plus plébiscitées?

 47% savent exactement dans quel métier ils souhaitent se reconvertir, 39% hésitent entre plusieurs métiers ou secteurs, et seuls 14% n’ont pas encore d’idée. Parmi les domaines les plus prisés, le pragmatisme s’impose, loin des clichés. Des domaines que l’on aurait pensés en haut du classement comme l’artisanat (septième – 12%) ou le web (quatorzième – 7%) se font devancer par les métiers du secrétariat (17%), des RH (15%), de la santé (14%) ou encore du commerce (13%). On observe également une forte hausse des recherches de formation dans le médico-social depuis l’arrivée de la Covid-19. La situation sanitaire a créé des déclics, les Français ont envie d’aider les autres, encore plus en cette période compliquée.

Comment est crédité le Compte Personnel de Formation d’un salarié ?

Avec la réforme, le CPF est crédité en euros et non plus en heures : 500 euros par an pour un salarié à temps plein, avec un plafond de 5 000 euros. Les heures de formation déjà acquises par les actifs seront converties en euros, selon un taux de 15 euros de l'heure.

Quelles sont les aides financières disponibles pour une reconversion/une formation longue ou courte ?

Pour les chômeurs,il est possible d’obtenir de la part de Pôle Emploi des aides à la formation. Elles permettent d’être indemnisé au cours de la formation comme avec l’Aide au Retour à l’Emploi Formation, communément appelée « ARE Formation » ou de bénéficier d’une prise en charge des frais annexes (déplacement, repas, hébergement). Il existe aussi des formations gratuites comme les cours OpenClassrooms dans le domaine du digital pour, par exemple, une remise à niveau des compétences avant embauche. Pour les salariés en CDI, il suffit de puiser dans le CPF, le compte personnel formation.

Mais est-ce le bon moment de se reconvertir quand on est au chômage partiel ?

C’est une période qui s’avère propice. D’autant qu’il est tout à fait possible de cumuler chômage partiel et formation ! C’est ce que propose le dispositif FNE Formation, qui permet de se faire financer sa formation par l’Etat, lorsque l’on est en chômage partiel. Tous les salariés, de tous les secteurs sont éligibles.  La prise en charge des couts de formation s’élève à 70% pour les salariés en activité partielle, et 80% pour les salariés en activité partielle de longue durée.

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