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Laïcité et Islam : la loi de 1905 n'est pas appliquée avec toute la rigueur nécessaire
©Jean-Pierre MULLER / AFP

Bonnes feuilles

Jean-Frédéric Poisson vient de publier "L'Islam à la conquête de l'Occident : la stratégie dévoilée", aux éditions du Rocher. Il aborde dans cet ouvrage le document stratégique adopté par de nombreux Etats musulmans, à l'automne 2000. Il est le premier responsable politique français à le commenter pour le faire connaître à l'opinion publique. Extrait 1/2

Jean-Frédéric Poisson

Jean-Frédéric Poisson

Jean-Frédéric Poisson est député des Yvelines et président du Parti Chrétien-Démocrate.

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Une « conversion » du même ordre – et d’ailleurs pour des raisons comparables – porte sur la lecture de la loi de 1905 sur la laïcité. Personne ne peut imaginer que cette loi ne soit pas appliquée dans toute sa rigueur. Cette loi est précise. Elle fixe les règles selon lesquelles les organisations et des lieux de culte liés aux religions peuvent se constituer, ainsi que les éléments de leur fonctionnement, qu’ils doivent soumettre au contrôle de l’État. Les articles 18 et suivants sont précis. Ils définissent les associations cultuelles et les contraintes qui leur sont attachées. Ce que confirment les textes ultérieurs. « Une association cultuelle ne peut avoir pour objet direct ou indirect que l’exercice public d’un culte, ses frais ou son entretien. En conséquence, il faut considérer comme rentrant dans les attributions exclusives des associations cultuelles non seulement la célébration du culte public sous toutes les formes, mais encore la propagande religieuse lorsqu’elle se manifeste publiquement par des pratiques cultuelles, ainsi que les dépenses de toute nature qui le rattachent à l’exercice public d’un culte, qu’elles concernent le personnel ecclésiastique (recrutement, préparation des futurs ministres du culte, traitements, secours et pensions à allouer aux ministres ou anciens ministres du culte, etc.) ou les édifices cultuels (décoration, réparations, etc.)… » (Circulaire du 31 août 1906). Un arrêt du 13 mars 1953 du Conseil d’État précise que l’idée de culte englobe toutes les activités qui contribuent à l’information religieuse des fidèles, la formation des candidats au ministère ecclésiastique. La Cour administrative de Lyon (18 janvier 1990) indique également que les activités suivantes ont le caractère cultuel : « enseignements et débats sur les thèmes bibliques ainsi que des cérémonies qui revêtent un caractère religieux ». 

Ces différentes dispositions ne sont malheureusement pas appliquées avec toute la rigueur nécessaire. La Stratégie permet en tout cas de lever tout doute sur le sujet : les centres culturels, les écoles, sont clairement identifiés comme des établissements à caractère religieux. Ils devraient obéir aux règles de la loi de 1905, et se soumettre au contrôle renforcé que la loi prévoit pour ces associations spécifiques. D’autant plus que, théoriquement, l’Islam ne prévoit pas de séparation entre ses différentes dimensions : la mosquée elle-même est l’incarnation de cette unité. Elle est le lieu central de la vie communautaire précisément parce qu’elle rassemble toutes les activités, depuis l’accueil de la prière jusqu’aux bains, en passant par les activités culturelles, l’enseignement et la bibliothèque. 

À titre d’exemple, le projet de grand « centre culturel » islamique prévu à Paris est révélateur de ce double syndrome qui mine l’unité de notre pays : l’hypocrisie de certains responsables musulmans, et la lâcheté des représentants politiques français. Ce projet de centre culturel a connu plusieurs évolutions, au point désormais de se présenter comme un espace culturel aux dimensions variables, capable d’accueillir un public plus important grâce à des cloisons facilement modulables. Tout laisse entrevoir que cet « espace modulable » sera modulé tous les vendredis après-midi, afin de transformer temporairement ce « centre culturel » factice en authentique mosquée. Pourquoi ces finasseries? Parce que la Mairie de Paris (comme toutes les autres communes de France) a le droit de financer la construction de centres culturels, mais pas la construction d’une mosquée. Les responsables musulmans auraient bien tort de ne pas profiter d’une telle couardise. 

En tout état de cause, ces évolutions coupables, certaines d’entre elles étant d’ailleurs largement soutenues – et parfois même financées – par des élus locaux, réclament peut-être une évolution de la loi de 1905. Non pas, comme certains le souhaiteraient, dans le sens d’une rétrogradation de l’histoire. L’Islam n’était pas concerné en 1905, et on ne peut pas organiser aujourd’hui un examen de rattrapage.

Extrait du livre de Jean-Frédéric Poisson, "L'Islam à la conquête de l'Occident : la stratégie dévoilée", publié aux éditions du Rocher. 

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