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Dimanche 28 juillet, sept noyades mortelles se sont produites sur le littoral de l’Hérault.
Dimanche 28 juillet, sept noyades mortelles se sont produites sur le littoral de l’Hérault.
©Reuters

Un baigneur averti en vaut deux

Dimanche 28 juillet, sept noyades mortelles se sont produites sur le littoral de l’Hérault, en raison des conditions météorologiques. Le nombre de morts par noyade est plus important en Méditerranée que dans les Landes, zone pourtant réputée plus dangereuse. Explication : qui se prépare au pire se protège mieux.

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Créé en 2000, Ocean Surf Report est le site de surf français le plus visité avec plus de 30 000 visiteurs chaque jour. Il propose un service de météo du surf et des plages.

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Atlantico : Dimanche 28 juillet, sept noyades mortelles se sont produites sur le littoral de l’Hérault. Les conditions météo, inhabituelles, en seraient la raison. Cependant les cas de noyades sont-ils uniquement à mettre sur le compte d’une météo passagère ? Existe-t-il des plages surveillées reconnues comme parmi les plus dangereuses de France ?

L’équipe Ocean Surf report : Les noyades de l’Hérault sont, semble-t-il, liées aux conditions : beaucoup de vent, des vagues, et surtout un non-respect de l’interdiction de baignade indiquée par le drapeau rouge. D’après les diverses sources que nous avons en notre possession, malgré les interdictions, des gens se sont mis à l’eau, d’où une multiplication des sauvetages.Pour la zone Atlantique, la configuration des plages, à cause du sable et des forts courants de baïnes, entraîne fréquemment les gens vers le large, ce qui provoque des noyades. Pour la Méditerranée, il semblerait que les vagues et le fort vent aient suffi.

Il se trouve que chaque plage a une configuration différente. Sur certaines, au bout d’1,50 m d’avancée on perd pied, tandis que sur d’autres, l’entrée dans l’eau est plus étalée. Tout en sachant que ces configurations se modifient tous les jours sur les plages de sable. Une plage de rochers sera beaucoup moins concernée par ces changements.

Concrètement, qu'est-ce qui fait la dangerosité d'une plage ?

En Aquitaine, les vagues de bord, que l’on appelle shore break et qui peuvent mesurer entre 1,5 et 2,5 mètres de hauteur, viennent se briser à vingt mètres du bord. Elles créent un petit trou sur le bord, faisant perdre pied aux baigneurs qui, voyant la vague arriver, sont effrayés. Vers Lacanau, en Gironde, de très grosses baïnes créent des courants larges et longs, qui emportent les gens sur plusieurs centaines de mètres.

Sur les plages de galets de Normandie, même juste au bord, il suffit d’un peu de houle pour que les galets nous échappent sous les pieds, que l’équilibre soit compliqué à maintenir, et qu'il soit  donc difficile de sorti rapidement de l’eau.

En Normandie et en Bretagne, où les coefficients des marées varient entre 20 et 120, certaines zones sont plus touchées que d’autres. Par endroits, les montées et descentes d’eau sont importantes, créant de très forts courants. A la Réunion ou en Méditerranée, en revanche, les amplitudes sont très limitées ; le risque réside ailleurs, dans la houle et dans le vent.

L’important, quand on ne connaît pas une plage, est de se renseigner auprès des postes de secours, qui ont toujours des plans indiquant les trous et les courants. Il faut garder en tête que le fond des plages varie tous les jours.

En termes de conditions de baignade, l’océan Atlantique est-il plus dangereux que la mer Méditerranée, ou bien s’agit-il d’une idée reçue ? Pourquoi ?

Les façades atlantique et méditerranéenne regroupent le plus de noyades accidentelles, et c’est principalement dans la Région PACA que l'on recense le plus de décès en mer. Il est étonnant de constater que les taux de noyades sont plus élevés sur la côte méditerranéenne, avec, en 2012, 59 noyades en Alpes Maritimes et 50 dans l’Hérault, contre 59 en Charente-Maritime, 43 en Gironde, ou encore 36 dans les Landes.

L’explication se trouve certainement dans le fait que dans le Sud-Ouest, l’information sur les baïnes, entre autres, est rabâchée, alors que dans le Sud-Est les touristes qui se baignent sont moins éduqués aux dangers, qui sont plus ponctuels. Moins habitués aux situations dangereuses, les gens prennent plus de risques et écoutent moins les sauveteurs. Sur la côte des Landes, la poussée d'une houle de 1,5  ou 2 mètres suffit de toute façon à retenir le public, en faisant office de repoussoir.

Structurellement, à cause des baïnes et des vagues, la côte Atlantique est la plus dangereuse de France. L’importance des risques a entraîné la création de postes de secours beaucoup plus nombreux sur les plages des Landes. A raison d’un kilomètre d’espacement entre chaque poste et de 8 à 10 sauveteurs à chaque endroit,  les interventions sont plus nombreuses, ce qui limite le nombre de décès.


Propos recueillis par Gilles Boutin

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