L’université Paris Sciences et Lettres (PSL) arrive dans les premières du monde, l’ensemble des autres universités françaises accentuent leur déclin<!-- --> | Atlantico.fr
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Le directeur de l'Ecole Nationale d'Administration (ENA), Patrick Gerard, pose à l'entrée de l'école, le 30 août 2021 à Strasbourg, dans l'est de la France.
Le directeur de l'Ecole Nationale d'Administration (ENA), Patrick Gerard, pose à l'entrée de l'école, le 30 août 2021 à Strasbourg, dans l'est de la France.
©PATRICK HERTZOG / AFP

Atlantico Business

Pour Paris Sciences et Lettres, tout va bien. C’est l’exception parce que pour le reste de l’université française, c’est la cata. Le dernier classement mondial de l’enseignement supérieur prouve son déclin. Sauf pour un établissement dont il faudrait s’inspirer et vite

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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L‘université Paris Sciences et Lettres triomphe sur le marché mondial du savoir et de l’intelligence puisque cette université ressort comme la meilleure université française et se classe 19ème au niveau mondial, c’est à dire que pour la première fois, une école française entre dans les 20 premières du monde. 

Ce classement est celui du Center for World university Ranking. C’est l’un des classements les plus surveillés du monde consacré aux études supérieures. A ne pas confondre avec le Pisa qui mesure la performance des collèges et lycées au niveau mondial ou le classement de Shanghai. Le CWUR recense plus de 20 000 universités et écoles supérieures dans le monde et les classe selon les critères de qualité de l’enseignement, de la recherche, de l’employabilité et du corps professoral. 

Comme toujours depuis un siècle, les Etats-Unis tiennent le haut du tableau. 

Le tiercé gagnant est sans surprise : 

1er Harvard 

2e MIT 

3e Stanford. 

La première des universités françaises arrive donc en 19e position, elle peut donc accéder au peloton de tête des facs internationales. C’est un exploit d’autant plus remarqué que toutes les autres grandes écoles françaises reculent ou déclinent sur la plupart des critères retenus (qualité, enseignement et recherche, débouchés, emplois etc.) 

- Paris-Saclay, qui est numéro 2 en France, est en 32e position mondiale (en déclin) 

- la Sorbonne, qui la 3e en France est 38e mondiale (a perdu 2 places) 

- Paris Université, 4e en France mais 42e mondiale 

- Institut Polytechnique de Paris, 5e position française est 43ème (a perdu 7 places).

Au total, sur 77 universités ou établissements français, 59 ont perdu du terrain et de la crédibilité.

Maintenant, dans cette situation déclinante, les raisons qui peuvent expliquer les progrès de Paris Sciences et Lettres sont intéressants à ausculter. 

D‘abord, PSL n’est pas une seule université, c’est un regroupement d’universités, d’établissements et d’écoles qui ont choisi de se regrouper pour mieux affronter la concurrence nationale et internationale, sans trop le dire parce la concurrence dans le monde universitaire est un gros mot. Peut-être, mais on sait aussi que c’est un facteur de progrès. 

Ensuite, PSL regroupe depuis 2010 des établissements qui ont tous peu ou prou un statut et mode de fonctionnement assez particuliers. Dans la liste des établissements la composant, on trouve :

- l’école nationale supérieure de chimie

- le conservatoire national d’art dramatique 

- l’école des chartes 

- l’école normale supérieure

- l’école pratique des hautes etudes 

- l’école des Mines de Paris

- l’observatoire de Paris 

- Université de Paris-Dauphine 

- le Collège de France 

- l’Institut Curie 

Avec des organismes de recherche partenaires dont le CNRS, l’Inserm, et la FEMIS (cinéma) l’ENA, l’école nationale d’architecture. 

Au total, beaucoup d’établissements publics avec des statuts dérogatoires, ce qui leur permet, pour la plupart de percevoir des recettes du privé, de sélectionner les étudiants à l’entrée pour avoir les meilleurs, et une marge de liberté pour définir les programmes et recruter les professeurs, professeurs académiques permanents ou professeurs associés français et étrangers. 

Un détail, mais la majorité des enseignements sont dispensés en anglais, ce qui ouvre d’emblée les marchés internationaux. 

Inutile de rappeler que la création de PSL (en 2010) et son développement ont donné lieu à de multiples polémiques dans le monde politique et syndical. Encore aujourd’hui, les dirigeants doivent, chaque année, gérer des procès et des critiques au sujet de leur liberté arrachée au conservatisme administratif. Tout est sujet à polémique :  leurs ressources ou leur lien avec le monde de l’économie moderne et du travail. Autant de facteurs de concurrence et de performances. 

Le président du Center for World University Rating s’est d’ailleurs offert le plaisir de remarquer le décalage qui pouvait exister entre les moyens de la recherche à PSL et dans les autres universités françaises. 

Si le niveau général des Français a baissé, c’est que le niveau de la recherche qui est le moteur principal a baissé. Alors que Paris Sciences et Lettres a su consolider sa recherche pour accroitre ses performances et sa visibilité internationale. 

L’ensemble de ce classement confirme deux choses. 

D’une part, sur les dix premières universités du monde, 8 sont américaines et 2 sont britanniques (Cambridge et Oxford). Aucune autre université britannique dans les 30 premières. Le niveau des Anglais a d’ailleurs plus baissé que le niveau des Français. 

D’autre part, si on ne retenait que le critère de l’employabilité, c’est à dire la performance en termes d’emplois des jeunes diplômés et et de salaires, on trouve 3 établissements français : 

L’Insead, 2ème place mondiale 

L‘ENA, 3ème place mondiale 

HEC, 7ème place mondiale.

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