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L’Europe détient la clé de la santé économique de la planète
©Reuters

Prendre la mesure de son rôle

Alors que l'Allemagne continue d'admonester la France pour qu'elle mette en place les réformes structurelles promises, dans un contexte où la croissance est toujours flageolante, la France se perd dans des débats sociétaux sur l'aspect consumériste de ses citoyens. Un écart flagrant, alors que les deux économies constituent 40% de la zone euro, conférant un rôle non-négligeable dans la relance de l'économie mondiale.

Pierre Haas

Pierre Haas

Pierre Haas, après avoir servi comme officier dans les Forces françaises libres du Général de Gaulle, a fait carrière de 1950 à 1965 comme directeur général de Continental Grain France, puis à partir de 1963 à la Banque Paribas comme directeur des affaires financières internationales, puis président de Paribas International.

Il a été membre de nombreux conseils d’administration parmi lesquels on citera : Schneider S.A., Newmont Gold à Denver, Power Corporation du Canada et Power Financial.

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L’évolution de la conjoncture mondiale a, rarement, été aussi imprévisible. Les importations chinoises connaissent une réduction drastique. Réduction dont la menace s’étend à leurs voisins asiatiques, dont la baisse du change de leurs monnaies par rapport à celle de règlement, le dollar, suscite le renchérissement. Le Japon, après vingt années de stagnation, entre en récession. La chute des cours du pétrole, d’une ampleur et d’une intensité sans précédent, est une bonne nouvelle pour les industriels européens bénéficiant d’une diminution du cout de l’énergie et pour les automobilistes dont la réduction des prix à la pompe conforte le pouvoir d’achat.

En revanche, leur décrue comporte un impact négatif sur l’avenir des investissements transfrontières des pays exportateurs de produits pétroliers et sur leurs achats à l’étranger. Le refus de la livraison d’un Airbus, par l’un d’entre eux, en est-il l’annonce ou un simple incident de parcours ? A ce stade, faute de complément d’information, il est difficile d’en juger. Sans vouloir s’appesantir sur l’éventualité de dysfonctionnements du système financier international, sécrétés par la persistance de taux d’intérêts courts nuls, il convient de rappeler que la recherche de rendement des capitaux, en quête d’investissements, a un effet pervers. Celui d’inciter les investisseurs à placer un pourcentage, substantiel, en produits financiers dérivés, dont les risques sont identiques à ceux ayant provoqué la crise de 2007-2008. Une seule économie demeure capable d’éclairer ce tableau, peu encourageant, celle des Etats-Unis, unique pôle de croissance de la planète.

Leurs exportations ne s’élèvent, il est vrai, qu’à 13% de leur PIB, contre 46% pour la zone euro, mais faute d’un soutien extérieur la croissance américaine déclinera et peut-être même disparaitra. Face aux signaux contradictoires émis par l’écosystème économique globalisé, ce soutien dépend d’une prise de conscience de leur responsabilité par les dirigeants de la zone euro.

La critique publique, par Madame Merkel, du danger impliqué par le refus de la France de mettre en œuvre les réformes structurelles propres à ranimer notre croissance flageolante, répond à cette exigence.

La coïncidence de la présentation de la loi Macron à l’Assemblée nationale avec ce qui ne peut-être décrit que comme une admonestation, a offert l’occasion, à Martine Aubry, de fomenter un débat de société ayant suscité une condamnation du matérialisme consumériste. Le caractère dérisoire de cette observation n’est pas à la hauteur des enjeux, justifiant l’urgence d’un changement de cap, de notre économie, essentiel pour faire bouger l’Allemagne. L’effet de masse de deux puissances agissant en parallèle, dont l’addition des PIB correspond à 40% de celui de la zone euro, constitue le seul espoir de déclencher le choc de confiance indispensable à la relance de l’économie européenne et, par voie de conséquence, au soutien de l’écosystème mondialisé.

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