L’admiration sans bornes de Michel Onfray envers Albert Camus, "un grand nietzschéen qui fut aussi un grand homme de gauche"<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
L’admiration sans bornes de Michel Onfray envers Albert Camus, "un grand nietzschéen qui fut aussi un grand homme de gauche"
©FAROUK BATICHE / AFP

Bonnes feuilles

Henri de Monvallier publie "Le Tribun de la plèbe" (ed. de l’Observatoire). L'auteur considère que Michel Onfray a développé une pensée de gauche libertaire, pacifiste et pragmatique. Cet ouvrage est une introduction pertinente à la pensée politique de Michel Onfray. Extrait 1/2.

Henri de Monvallier

Henri de Monvallier

Agrégé et docteur en philosophie, Henri de Monvallier a dirigé le Cahier de L'Herne Michel Onfray (L'Herne, 2019) ainsi que l'appareil critique du volume La Danse des simulacres qui rassemble les écrits esthétiques du philosophe (Robert Laffont, « Bouquins », 2019). Il anime une Université populaire à Issy-les-Moulineaux depuis octobre 2018.

Voir la bio »

Ce sillage politique du nietzschéisme de gauche devait conduire Michel Onfray à une rencontre avec un autre grand nietzschéen qui fut aussi un grand homme de gauche : Camus. Le philosophe est, sans doute avec Montaigne, celui pour lequel Onfray a le plus d’admiration. Mais, encore plus que Montaigne, Camus est réellement le double de Michel Onfray, au point qu’on a pu voir dans L’Ordre libertaire, le grand livre qu’il lui a consacré en 2012, un véritable aut portrait. Les ressemblances entre les deux trajectoires sont en effet tout à fait frappantes : deux enfants de pauvres, tous les deux fils d’un ouvrier agricole et d’une femme de ménage, issus d’un milieu où les livres, la littérature, la philosophie n’existent pas et qui s’en sortent grâce à l’école et à un travail d’autodidacte acharné pour arriver à la consécration d’être les intellectuels parmi les plus célèbres et les plus écoutés de leur temps : prix Nobel de littérature pour Camus (1957), Cahier de L’Herne pour Onfray (2019), deux façons d’entrer dans l’histoire de son vivant. 

On retrouve aussi chez ces deux hommes issus d’un milieu modeste le même sentiment d’illégitimité, la même peur de ne pas être à la hauteur, le même désir de s’effacer, de laisser la place à d’autres qu’ils pensent plus légitimes qu’eux. Lorsqu’on annonce à Camus, attablé à un restaurant avec des amis un soir de novembre 1957, qu’il vient de recevoir le prix Nobel, sa première réaction n’est pas de commander une bouteille de champagne mais de dire : « C’est Malraux qui aurait dû l’avoir. » Et lors d’une réception organisée dans un restaurant parisien pour le lancement de son Cahier de L’Herne, le 10 janvier 2019, Onfray, dans un discours adressé à tous ceux qui étaient présents, confessait publiquement ne pas se sentir « légitime » pour entrer de son vivant, et aussi jeune, dans cette prestigieuse collection, lui dont le premier salaire (après l’été 1975 à l’usine de fromages justement) avait été consacré, comme il le rappelait, à l’achat de deux « Pléiades » de Céline et du mythique Cahier de L’Herne (le plus vendu de la collection) de l’auteur du Voyage au bout de la nuit, dont des pages célèbres décrivent, précisément, la réalité du travail ouvrier dans une usine Ford à New York.

Extrait du livre "Le Tribun de la plèbe" de Henri de Monvallier, publié aux éditions de l’Observatoire. 

Lien vers la boutique Amazon : ICI

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !