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Je t’aime (ma boîte) moi non plus : au cœur du rapport complexe des Français à l’entreprise
©IAN LANGSDON / POOL / AFP

Fête des entreprises

OpinionWay publie un sondage qui montre que même si le climat est morose, l'acceptation de l'entreprise est plus importante chez les Français. Surtout si l'entreprise est petite.

Stéphane Rozès

Stéphane Rozès

Stéphane Rozès est président de Cap, enseignant à Sciences-Po Paris et auteur de "Chaos, essai sur les imaginaires des peuples", entretiens avec Arnaud Benedetti.

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Atlantico : Qu'est-ce qui fait selon vous que les Français soient attachés au concept de l'entreprise ?

Stéphane Rozès : Lorsque vous demandez si les Français préfèrent avoir un revenu sans travailler ou le même revenu en travaillant, ils choisissent le même revenu en travaillant.

C'est donc que l'entreprise est investi par les Français pas seulement de manière utilitariste pour gagner sa vie, mais comme un élément du lien social. On constate que le collectif de travail est ce qui donne une utilité aux salariés et leur donne un sentiment de fierté. C'est beaucoup plus investit en France que dans les autres pays. Cela vient de la tradition qui est la nôtre qui est celle du travail bien fait.

Ce n'est pas exemple pas le cas pour les sociétés anglo-saxonnes.

Les mesures politiques du gouvernement actuel y sont-elles pour quelque chose ?

Les Français rejoignent la politique d'Emmanuel Macron sur les entreprises. Clairement, pour les Français, se sont le travail et l'entreprise les vecteurs essentiels de la remise en marche du pays d'un point de vue économique.

Il y a deux dimensions à travers lesquels les Français rejoignent Emmanuel Macron sur cette idée de remise en marche du pays :

Une remise en marche par les moyens, c’est-à-dire les entreprises justement.

Une remise en marche à travers la maîtrise de son destin (comme l'avait déjà mentionné le président).

L'identité de l'entreprise est garante de la performance de l'employé. C'est la nécessaire cohérence entre sa culture (qui dépend de son métier, son type de management) et son projet de déploiement sur les marchés.

Les Français s’avèrent peu sensibles à l’actualité développée : ni « l’entreprise refuge », ni « l’attention à leur bien-être » dans leur entreprise, ni « les efforts environnementaux » que peut fera leur boite ne sont des motifs pour lesquels ils déclarent aimer leur boite. Ils sont seulement un tiers pour chacun des motifs cités à déclarer que cela est un facteur d’attachement. Comment l'expliquez-vous ?

Parce qu'au fond, l'attachement à l'entreprise ce n'est pas tant la somme de ce qu'elle peut apporter dans les différents secteurs que la question d'utilité et de fierté sociale. Les Français n'attendent pas de l'entreprise des "efforts environnementaux". C'est beaucoup plus que cela. Il ne s'agit pas seulement de dimension environnementale mais sociale. Ce qui prime, c'est bien le fait d'appartenir à un collectif de travail.

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